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Denis EMORINE
, sélection juin 2015

  il se présente à vous.



  tous les textes sont retenus


  1.  (...partir)

Cette fois c’est fait
Je suis parti sans un regard en arrière
Sans destination
La terre s’est arrêtée de tourner
Pour me regarder passer

Au loin
Quelques chiens hurlent sans raison
Il me semble qu’il pleut
Le vieux cimetière a disparu dans la nuit
Le vent s’engouffre dans ma tête
Un liquide qui ressemble à du sang
Suinte le long des murs et de mon visage
J’ai envie de prendre mes jambes à mon cou

La terre oscille à nouveau
Et j’ai peur de perdre l’équilibre




**
2.  ( rue déserte)

Les rues sont désertes
Et les arbres morts
Les  mots balayés par on ne sait qui.
Les poubelles débordent d’amours blessées
Quelques lettres rouges gisent sur la chaussée
Et ruissellent sur les trottoirs défoncés
Le monde ferme les yeux.

Les sentiments en déroute
S’égarent  vers un pays qui n’existe plus
Depuis des siècles




***
3.  (Toi)

Chaque fois que j’enfonce mes pieds dans la boue
Je pense à toi
Que la poésie a tué un jour d’orage
Tu regagnais ton domicile en
Essayant de te protéger des gouttes de pluie
Le sang ruisselait
Le long de tes vers
Que plus personne ne lisait
Tu progressais difficilement
A une portée de fusil des ténèbres
De temps en temps tu levais les yeux
Vers un ciel gris.
Lorsque tu as rejoint la route luisante de mensonges
La  voiture noire t’attendait
Tu savais ce qui arriverait
J’en ai le pressentiment
Un homme vêtu de noir est sorti
En tendant le poing dans ta direction
Mon Ami
J’ai jeté tes poèmes c’est vrai
    Mais le coup de feu retentit toujours
    Dans la nuit russe et dans ma tête.




****
4.  ( Bord du monde)

Tu t’es déchiré les mains
Aux aspérités de l’écriture
Tu reste assis tout au bord du monde
Sans savoir où le déposer

Tu aurais préféré disparaître sans bruit
Maintenant
Tu n’arrives plus à remuer les doigts
Tu voudrais t’endormir là
Sur l’épaule rugueuse du monde
Qui commence à gronder
Tu voudrais écrire une dernière fois
Les noms que tu aimais

Tes doigts ont cessé de bouger
La douleur se répand sur le sol
Le sang bouillonne
A la surface de la terre




*****
5.  (Repartir) 

Je suis toujours pressé de repartir
Même si c’est pour rien
Là où l’herbe a cessé de frémir.
Dans les villes en ruines
L’amour a refusé de frapper
A notre porte
Ici et là
Les hommes en noir
S’avancent au hasard  vers
L’Histoire en fuite
Je ne te rattraperai plus
Je suis sur l’autre rive
J’agite les bras vers le gris du ciel
Au loin
Un piano gémit encore
Pour une femme en exil
Qui ne l’entend pas
Je me suis trompé de direction
En longeant le fleuve immobile
Les larmes ont le goût de l’éternité
L’éternité a le goût du mensonge
Les pas s’accrochent à la terre en feu.



              
** Textes commentés par le Comité


***

    Auteur suivant : Andreea Maria Lemnaru



        

Créé le 1 mars 2002

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