Vos textes publiés ici
après soumission au comité de poésie de francopolis.

ACCUEIL  SALON DE LECTURE  -  FRANCO-SEMAILLES  -  CRÉAPHONIE  -  UNE VIE, UN POÈTE

APHORISMES & BILLETS HUMOUR  -  CONTES & CHANSONS LANGUE EN WEB  -   

 LECTURES CHRONIQUES  -  VUES DE FRANCOPHONIE  -  GUEULE DE MOTS  & LES PIEDS DE MOTS  -

 SUIVRE UN AUTEUR  -  PUBLICATIONS SPÉCIALES  - LIENS &TROUVAILLES  -  ANNONCES

 LISTES DES AUTEURS PUBLIÉS & COMMENTAIRES  -  LES FRANCOPOLIS POÈMES DU FORUM  -


 


   Catherine Jarrett
, sélection décembre 2014

   elle se présente à vous.


  « Je serai louve blanche »

Cinq textes ont été retenus


1.Toi

Femme atterrée
Sous des paupières vastes
Et droit devant
Fixant

Rien

Femme arbre
Frissonnant
Feuilles draperies
Perdues
Gazelle
Ignorant le chasseur
Mais que le chasseur ne voit

Plus

Femme flottante
Femme d’éther
Réfléchissant tes peurs  mes peurs
De l’immobile  du parfait
De l’immaculé  d’un drap

Blanc

    


**

2.    La voix

Un bouquet de hauts lys
le froid
la dame  au loin
jets de lumière

quand reviendra la voix dans la maison de glace
les doigts seront brisés  les yeux mangés de pourpre
et les pommettes longues  
fissurées

la dame de chair vive a un cœur qui palpite
dans le bleu des pénombres

la nuit n’a point d’étoiles
une cloche qui sonne
7 coups

quand reviendra la voix dans la maison de glace
un rire 
oiseau d’argile
éclatera sur terre      


***

3.    D’Amble

Moi  je suis
Visage de glaise trempée
L’enfant étrange
Née
D’une caverne
D’une louve grande et
D’un homme
Qui  me veut déjà
retenir

Je regarde la louve
Le père
C’est moi qui les unis

A mon ombre 
S’illuminera la caverne
Y pousseront des arbres 
S’y haussera le ciel

Je serai louve blanche
Et ensemble irons l’amble
Moi et la mère étoile 
Ma grande louve mère
Et les saisons viendront

Certains loups périront
Père m’aimera toujours
Mère souffrira un peu

La glaise aura coulé
J’aurai pris mon visage
De fille puis de femme
Louve racée  épure
Danseuse des cavernes


¸
****

4. Babil

Logés comme des balles
Les mots
   Tes mots
Dans ma bouche 
Clapotis résolu
Dans sa définition
Aveugle

Mots délogés de leur matière
De leur sabot
De sens
Babil
   De mère
Sabot du soir
Déprogrammé
Et meurtrier

Coule  sur les roches
Eau babil
Coule
Sans appropriation
De temps  désormais éternel
Tout toujours à refaire
Et l’espoir si énorme
Que c’est à en mourir

Mots babiole
Verbes clairs
Colliers de lunes
Dépareillées
Qu’un souffle pâle
Fait s’envoler

Bulles
Irrattrapables

Orbe des bras qui s’ouvrent  se tendent
   Tes bras
Un sourire de lumière
   Ton sourire
Bulles larmes
Qui me débordent
Bulles balles
Dans mon ventre
Dans ma chair
Dans le nid de mes paumes
Tous les désirs tremblés croisés
 
Vert
Un clic
Une pluie fraiche
Sur mon regard
Je respire
   Ton regard

Babil mangé de moi
Avec avidité
Le temps
   Ton temps
Est épopée
   De vent



*****

5. Neige

se meurt le jour à la vitrée
dans l’éclaircie je glane
copeaux de lumière de tes yeux
noirs violemment
noire neige de septembre
maculant  porcelaines
et carreaux longs des couloirs

il neige chante l’enfant
il neige chante la mère
et à travers chaque cristal volant
je vois dormir un nourrisson
nu et blanc comme un ver

ainsi c’est valse lente et chassés-croisés de flocons
noir blanc sur le damier des cours
brûlant mon œil à vif   ayant perdu paupières

je fais craquer mes pas sur l’herbe des jardins
et les nourrissons flottent
et ma peau les accueille
ils fondent lentement  je demeure

espérant le flocon sur mes doigts
qui s’épanouira 
roulera sur ma paume

le vent se lève     effaçant
les damiers
les couloirs les cours les jardins
et mes mains

et la mère ne chante plus
ni l’enfant

** Textes commentés par le Comité


Auteur suivant : Svante Svahnström


Créé le 1 mars 2002

A visionner avec Internet Explorer