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 Emeric Vauchel, sélection mars 2011

il se présente à vous

  Berceaux

Flambe, inerte rivage, où nous jouions enfants
Laisse échouer la cendre, laisse nourrir la terre
Car nous prenons tout ce qui naît dessous…
Tandis que durent les flammèches
Nous, dans la barque à fond plat
Attendons gorge sèche.
Lorsque la chaleur aura cessé, là seulement nous reviendrons.

 

La barque, dont le fond crie en touchant le sable
Nous ramène sans malice
Dans l’odeur des encens
Des feux finis des incendies.
L’eau claire est rare à ceux qui voguent sur le sel
Et l’homme a besoin de sa terre
Et l’âme a besoin de sa sœur
Aussi voici notre impatience !
Après le feu les floraisons,
Après silence l’oraison,
Après le rouge vient le bleu,
Après l’épine croît la rose,
Pourtant nous ne savons pas mieux
Ce que nous cherchons.

 

Hors de nos lits de long sommeil
L’étai à la paupière pliant sans rompre
Nous construisons une nouvelle ville.
Au matin un oiseau crie
À travers chaque vitre ouverte
Nous nous levons
Comme un long pain cuit dans la nuit.

 

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