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Notre librairie compte plus de 400 auteurs. Nous vous invitons à venir la visiter.
Vous y trouverez des poètes, des nouvellistes et
romanciers, des auteurs de pièces de théâtre, hommes et
femmes, connus et inconnus, venus des cinq continents.
LES AUTEURS SÉLECTIONNÉS DE MARS 2011 Mars arrive avec ses premières giboulées et le printemps qui approche! Notre équipe est en pleine effervescence elle aussi! Sur les 21 textes présentés, 20 sont acceptés! Une première! Un seul fut refusé (à une voix près!). Cinq auteurs semblables et différents comme les cinq doigts de la main! Venant du Maroc, d’Algérie et de France pour faire vivre toutes les couleurs de la francophonie. Avec tous dans le coeur, la voix de la poésie qui les porte et nous emporte.... Tchin!
Ali
Khadaoui
1. Sous le regard des roses - 2. La bougie
qui éclaire la vie - 3. Sous la tente
Commentaires
pour l’ensemble de ses textes : « Une femme pleure / en chantant / Memmi nu a talnin n taskkurt / (Mon enfant aux yeux de perdrix) / aux yeux éteints pour jamais … » L’auteur sait en dépit des abîmes côtoyés toujours s'extasier et n'a pas rompu le chemin qui le relie à l'enfance : « Dans mon cœur / toutes les fées palpitent / comme les prés verts de la mélancolie » Lui qui a aussi perdu maints frères, sœurs et amis : « À la mémoire du poète assassiné/ j'arrose ces racines à l'agonie/ à coups de mots » ne désespère pas du devenir humain. Sans s'illusionner, il a éprouvé dans sa chair et son esprit le pouvoir libérateur de la poésie : «...Alors quand l'attente aura fini de dire le temps Le poète seul continuera de chevaucher les monts… » Michel : Superbes textes. Richesse des images, des mots. La poésie déborde à chaque ligne. Trois fois OUI. Philippe : oui à tous les textes. J’aime ta désinvolte rivière de l'éternité faite actualité. J'accède. Comment croiser le temps du sud. Celui du nord. Le temps du désert et celui d’Internet, celui de l’industrie et du quotidien, la présence artisanale. Des mots inventent à la fois ton regard au passé sur le présent, vient pour nous, du futur en mots. Je chevauche. Et du poète se compose les miettes, les graines tombées de son casse-croûte. Jusqu’au vertige des yeux d’aigle. Pour toi. De toi. Dans l’oubli. Les jours infinis. Aux sables déposent les mélancolies, des mots nous échappent, me rattrapent. Tu apprivoises le vent. Il rode à nouveau, oublie la peur de penser. Et la vie comme une aube, un regard un murmure, le poète écoute le silence. Gerty : Une poésie engagée mais non enragée. L’auteur dénonce, assume mais garde son équilibre et sa note optimiste. Et j’aime la couleur de ses textes, pittoresque, symbolique, un peu comme une signature de sa terre natale qui lui colle aux pieds, à la peau et aux yeux. On voyage à travers ses textes, on prend le pouls de son patelin. « les yeux humides scrutent la terre à la recherche d’un papillon incrusté dans le granit… » ** 1. Sous le regard des roses a enthousiasmé notre équipe qui lui a offert un oui unanime! Quelques échos... Laurent : Très beau texte d'hésitation, de perte de soi, d'égarement, avec de belles images simples et joliment exprimées. « Que dit la mer du vent d'Ouessant ? Que dit le temps à tout ce qui veut grandir ? Que dit l'homme au temps quand il aime ? » X-Matinaux : « je » est bien devenu étranger, sauf une fois au pluriel « nos yeux » Aperçus, beaux dans leur brièveté sur la terre et sur l’air. Aurore : Une prose simple, directe où les images nous transportent vers un monde ensoleillé. Éliette : Ce poème exprime un élan : tout indique le désir de départ non concrétisé, mais l’âme est encore sous l’emprise de la terre et de sa beauté. De belles images qui créent des sensations et s’entremêlent au désir de partir, celui-ci est comme «incrusté dans le granit», le poème s’élargit à travers une série de questions au dernier tercet et le prolonge. Gerty : Il garde toujours l’œil ouvert sur la vie par son questionnement et continue son combat sans amertume. Une belle leçon de sagesse et de patience. « comme des pigeons sur une ligne électrique
un matin brumeux qui projettent le retour vers une terre lointaine.. »
Éliette :
Il se dégage un mouvement, et c’est au détriment de la
poésie, mais c’est le cas de toute poésie
engagée.
« À la mémoire du poète assassiné j’arrose ces racines à l’agonie à coups de mots. » Aurore : Un texte plus long mais avec de très belles images. Une écriture du coeur, des rêves emplis d'espoir. XMatinaux : louable exaltation de la vie, l’amour, la paix, mais noyée dans un peu trop long bavardage! Éliette : Texte trop long mais beau. Il commence comme une élégie, longue plainte de la mère pour son enfant « aux yeux éteints ». Il possède une grande musicalité, surtout grâce à l’emploi de la langue du pays, mais très vite la violence fait irruption, en apportant une série de questionnements : « il y avait quoi au juste ghudane ? », puis le rêve amène l’espoir : « le poète seul continuera » « seul le poète a su/ Regarder /A côté ». oui ! Laurent : J'ai beaucoup aimé ce long texte, sa progression, les vers qui se réduisent vers la fin, les accents de prière, l'accumulation de détails simples et évocateurs, le sentiment de décalage qui en ressort, et ces derniers vers, superbe conclusion : « Souvenir d'hier /de demain Seul le poète a su /regarder / à côté… » *** Hafsa Saifi
1. (la nuit se
déplie) - 2. (l’arrière-saison) - 3. (l’absente) –4. (une
araignée) - 5. (brusquement) Commentaires sur l’ensemble de ses textes : ** 1 (…la nuit
se déplie) Laurent : Un tableau simple et sobre qui polnte un décor entre réel et rêve. Gerty : texte court qui se dessine sur la rétine à ciel ouvert. Éliette : Bref et beau : l’essentiel est dit, le mouvement en éventail souligne l’expression : « la nuit se déplie » XMatinaux : heureuse évocation des rêves enfantins qui triomphent « des chiens de garde » adultes. Et des vitraux diurnes trop clinquants ! C'est d'être concis et de susciter l'imagination même délirante. Aurore : court mais d'une précision intense. La clarté des propos peut émouvoir. « Lorsque la nuit se déplie Ses ombres Se taisent entre les chiens Libérés Les enfants blessés de silence Retrouvent la parole » ** Aurore:
Des mots faciles et une structure un peu simple mais ça
parle.
Poème refusé par Éliette et Gerty qui trouvent l’image déroutante et Aurore
: Cela me plaît moins. Que ce soit dans le vocabulaire, les
images ou bien encore la structure des phrases. Quant à
XMatinaux, pour lui, seule cette évocation sauve le
poème. ** ** 5 (brusquement) De ce texte, XMatinaux a tout compris : belle brièveté : le rire comme une forme d’amour. Laurent : Dans la même veine que les autres, avec cette fois la présence d'un danger, d'un réconfort éphémère, des émotions clandestines. Éliette : «brusquement» met en scène un vrai sursaut : le rire comme remède contre la peur. On sait qu’elle sera de courte durée : « Pour cette nuit seulement ». Gerty : Oui… même si le premier coup de pinceau fait ombrage au reste, disons que le coup de crayon qui suit : « caresse rempart contre la peur » et ce trait de la fin redonne un peu de son éclat à cette fresque. Michel retient : « une caresse rempart contre la peur Trace son arabesque. Promet la paix Pour cette nuit seulement » ***
Christine Normand (alias Ekimoz) publie ici pour la première fois et a été ravie d’être accueillie dans notre communauté! Elle nous partage deux écrits : 1. De l’infini troublant - 2. J’ai des fièvres rugissantes Commentaires sur l’ensemble de ses textes :
André : Je sens chez cet
auteur une grande puissance, une voix forte cherchant à s'extraire des gangues
de l'ordinaire où, avec tant d'autres, la mienne y compris, elle se sent
condamnée, en exil. Il y a un regard intense sur le monde et sur ses
semblables. Cependant à force de procéder par énumérations, en longs phrasés
(...), il perd et le rythme et le fil, en alourdissant sa propre démarche.
(...) Le vers libre procure un espace salutaire. Trop de clichés cependant. Dans
le dernier poème en prose, j'ai retenu: ** 1. De l’infini troublant Éliette : Belle prose à propos d’une rêverie angoissante face à l’infini, beaucoup d’allitérations : « Poésie impalpable pouls mais dont la puissance gronde en toi » et « écris de toute ta terreur d’être mortel ». Beau Laurent : Après plusieurs lectures, le non l'emporte : ce catalogue est au final trop chargé, trop dense, souvent trop fleuri. XMatinaux : Angoissante rêverie solitaire, bon retour obsessionnel l’impératif ou ordre strict donné soi même de refuser la mort. Oui Gerty : Oui. Même si le style est quelque peu lourd, cette prose nous entraîne dans son questionnement de survie, il nous livre le récit de son journal personnel quoi ! Michel : Oui, sans retenue. Ses questionnements me touchent. Les images abondent : « Chemin faisant, tutoie ta solitude, apprivoise-la en amie des mauvaises aubes. » ** 2. J’ai des fièvres rugissantes Gerty : Oui pour ce récit. Au début, l’auteur nous étale les chiffons de sa malle, nous fait jouer le rôle de voyeur. Puis le vent tourne, il semble refaire ses bagages, se revêtir et affronter de face ce monde un peu pervers. Une démarche qui ne me fascine pas plus qu’il faut mais une démarche que je respecte. Aurore : On voit de l'intensité poindre avec certains passages mais cela ne suffit pas à laisser une empreinte inoubliable. Éliette : La première partie est intéressante, par contre la deuxième partie très lyrique et composée de quatre longues phrases aussi échevelées que les fantasmagories qu’elles évoquent ; c’est sombre, sauvage, onirique et fantastique. On peut aimer ! J’eusse aimé autrefois. Laurent : Cette fois, après hésitation, c'est un oui, pour cette sorte de confession parfois trop emphatique, mais finalement touchante par le « repentir » final, cette tentative d'auto-persuasion… vouée à l'échec ou au succès ? L'ensemble gagnerait toutefois à être épuré, élagué… XMatinaux refuse : Opposition classique entre l’univers macabre et des « mondes oniriques ». Des images heureuses : « j’ai des fièvres rugissantes », et d’autres plates. Michel : Ce texte est inondé par la variété de ses mondes intérieurs. Un réel poète que nous pouvons être fiers d’accueillir ici. ***
Jacques Laborde nous sommes heureux d’ouvrir notre porte à 4 de ses poèmes. 1. J’attendrai - 2. Chanson des manèges - 3. Mortel été - 4. Spirale Commentaires sur l'ensemble de ses textes :
Laurent : les textes de cet auteur m'ont plu «malgré » moi … en effet, tous ont un petit air de déjà-lu, mais ils sont si bien ficelés, si habilement écris, que je me suis globalement laissé prendre au jeu… Gerty : Un auteur qui me donne quelques hésitations par son rythme assez variable. J’aime bien qu’il ait eu l’intelligence de nous positionner dès le début par ses titres. Philippe : Oui à tous les textes. J’attends ton rire éclair. Au cou noué la feuille épaisse, la route bouseuse, j’écoute ton grillon des montagnes sourdes. Je me déshabille des céramiques. Je bois un doigt de punch. Inconsolable. Je suis muet. Non par civilité. Pour entendre sans me recroqueviller les mots retords que tu délies. Et du travail silencieux pour nous accroché à son fil. Ton numéro, j'appelle. ** 1. J'attendrai surprend mais envoûte par son rythme dépaysant. André : Ce poème, je l'aurais préféré écrit en prose, peut-être à cause de la cohabitation de vers trop inégaux en longueur par lesquelles la voix achoppe à la lecture. J'avoue m'être laissé envoûté par ses deux vers : « J'attendrai la montée des degrés dans la nuit scolopendre Au silence enseveli » Cette promenade exotique qu'on aurait pu croire pleine de parfums et d'images «dépaysantes» devient très «inquiétante» à la fin. Comme si le promeneur avait été victime d'un sort... celui que lancent les premiers vers, peut-être. Aurore : On sent qu'il y a beaucoup de travail dans cette écriture. Le rythme est soutenu. Je suis malgré tout moins sensible mais bravo pour ce travail. Éliette : Beau rythme, belles images comme celles d’un rêve : « viendrez-vous à l’heure du diable Pour mon repos de bois cloué ? » X Matinaux : Suite de belles évocations de la mort, parfois même joliment inattendues « compagnie générale transatlantique » « chair à coco » « coupe –coupe » Michel : Je reste sur ma faim! Le début est prometteur, mais le déroulement du poème prend ensuite une tournure qui ne me plait pas. Gerty : Hésitation… ça manque quelque peu de fluidité mais je donne mon accord pour cette écriture qui se promène dans un décor différent : à travers la canne et dans une bananeraie. « Lorsqu’à travers la canne coupante Les poumons gonflés de rhum… » En aurait-il abusé ? ;-) … il y a des jours comme ça…! Laurent : Étrangement, l'accumulation des clichés exotiques fonctionne très bien ici… « Le crissement des chaînes Et la Compagnie Générale Transatlantique Rêvassant d'une longue houle Bombée tel un casque colonial » ** 2. Chanson des manèges emporte par sa musique d’autrefois. André : une belle, émouvante chanson populaire comme il s'en faisait autrefois, une poésie entraînante, et musicale. Je retrouve l'enfance et mes longues randonnées dans le Paris de mon adolescence. J'entends les musiques des rues, je sens tous les parfums de ce Paris qui ne subsiste plus guère que dans des quartiers ou la «populace» n'a pas été «foutue à la porte». Laurent : Là encore, l'habileté de l'auteur permet de lire avec un intérêt cette succession d'images familières, presque éculées. Ça fonctionne ! XMatinaux : Belle chanson! endécasyllabes originaux et rares, rimes pittoresques : je cite « Dealer et accroche-cœur » Gerty : Là aussi hésitation, serait-ce dû à la rime… ? Je donne mon accord, non pour ce poème mais pour cette chanson toute légère… sans prétention et surtout parce que l’auteur nous met déjà en terrain dans son titre. Aurore : Cela manque de finesse, un peu trop «lourd». Michel : Belle chanson comme les poètes en écrivaient jadis. Éliette : Beau poème bien rythmé comme une ronde enfantine, c’est l’oubli dans la fête : Tout évoque la joie : « ce soir, c’est la fête on fait choux gras » Mais qu’y a-t-il sous cette apparente gaîté : pour « les amoureux en rade » ou « le petit dealer », « aimez –la comme on aime une rose », n’est ce pas une joie factice et fugace en attendant la grande et profonde angoisse ? ** 3. Mortel été, ce fait divers se déguise en un amusant sonnet. André : Il y a une atmosphère qui relève tout à la fois de Baudelaire et de Prévert dans ce poème qui prend forme de sonnet. Et puis le mystère : Poupée ou suicidée? L'enquête en cours ne semble pas troubler l'assassin « Qui seul chez lui, interminablement verse de l'eau dans son vin... ». J'aime beaucoup. Laurent : Poésie du fait-divers macabre… simple, sombre sans être totalement dénué d'humour. XMatinaux : Bon sonnet aux rimes souvent riches et parfois amusantes « Ourcq et lourd » « Gendarmerie et brie », alternances de style poétique et prosaïque, que je perçois humoristique. Aurore : Mini nouvelle policière mais pas assez d'intensité pour moi. Original, un style particulier cependant. Michel : n’aime pas ce côté morbide. Gerty : Récit court, une scène de crime traité en si peu de mots ! Presqu’un exploit. Éliette : Malaise qui progresse de « l’aube scélérate » à la « poupée comme une lune absorbée par le jour ». Et les deux tercets concentrés sur des visions triviales et l’enquête, puis le bouquet final : vision de l’assassin : « qui seul chez lui, interminablement verse de l’eau dans son vin » !!!! Texte plein de malice ! « On interroge des voisins, on scrute dans la terre, Afin de mieux identifier les pas de l’assassin Qui seul chez lui, interminablement verse de l’eau dans son vin...» ** 4. Spirale Laurent : là encore, l'intrusion du quotidien dans ce qu'il a de plus bêtement technique est un écueil sur lequel beaucoup de poètes ont échoué, mais pas ici ! Gerty : il me fait sourire par son style… de spirale. Aurore : une tendresse cachée, des mots fluides et assez intéressants dans la manière de les manipuler. XMatinaux : Le poème en forme de «spirale» illustre bien le titre… spirale qui rétrécit jusqu’à la fin (mort ?). De riches assonances. André : oui, pour la malice. Éliette : «Spirale» bien enroulée avec des mots et des effets de vocabulaire : « hélicoïdale » ou « torticolis », des effets de rythme de plus en plus court jusqu’à l’évocation de la mort... par strangulation. Bien vu ! et drôle : « entor- -tillé A mon Cou Lisse » ***
**Émeric Vauchel vient chez Francopolis pour la première fois, proposé par notre ami Philippe, et l’on peut dire que ses écrits ont soulevé ou retenu des souffles et suscité des débats. Il nous présente 5 poèmes : 1. Berceaux – 2. Torpeur – 3. Cousu de fils blancs – 4. Il est libre, Masque – 5. Catatonie en pluie mineure Commentaires sur l’ensemble de ses textes :
Gerty : Un
peu déroutée par cet auteur qui nous donne des textes sous un tout autre
angle. Peu commun en poésie et qui nous oblige à adapter notre lecture.
Son fond de page nous promène dans des paysages étranges, un peu dans le
domaine de la psyché, nous nous promenons dans ces moments de conscience et inconscience de sa
personnalité. J’apprécie de cet auteur la qualité de ses titres qui nous
donnent dès le départ son orientation. 1. Berceaux, a divisé l’équipe, mais il a eu une majorité de oui! Donc c’est gagné, on se laisse porter ! André, Gerty et Laurent retiennent leurs souffles, l’image finale reste en eux : Oui même si je me sens un peu à la dérive dans sa barque de l’enfance mais la fin me charme. (Gerty) Laurent : Après un non initial, les images restent, de la nature sauvage, aquatique, aux créations humaines, concrètes, bâties… Oui. Ne serait-ce que pour : « Au matin un oiseau crie À travers chaque vitre ouverte Nous nous levons Comme un long pain cuit dans la nuit. » Quand à Éliette, XMatinaux et Michel ont un autre son de cloche ! Éliette : Poème qui commence harmonieusement : « Flambe, inerte rivage, où nous jouions enfant. » Ensuite le rythme est détruit par une série d’après qui énoncent chaque fois des banalités : « après le rouge vient le bleu » Dommage ! XMatinaux : Réveil après une évocation de l’enfance et des rêves plutôt positif : « comme un long pain cuit dans la nuit » mais litanies ennuyeuses le plus souvent avec cette répétition d’après ! Michel : Difficile de dire oui. Trop de petites choses me choquent, comme : « Tandis que durent les flammèches/Nous, dans la barque à fond plat/Attendons gorge sèche. » Mais le oui l’emporte avec Aurore : J'aime bien la fluidité des mots. On sent de la vie joyeuse, des instantanés très imagés. ** 2. Torpeur Laurent : J'aime beaucoup. Un rythme haletant, un paysage onirique de sensations et de souvenirs, une très belle conclusion. Aurore : Texte très différent, plus long, plus dramatique. C'est assez intéressant dans la structure. Éliette : Texte en prose, le style un peu lent et lourd rend bien cette torpeur ! XMatinaux : poème en prose ennuyeux, même après plusieurs lectures. Gerty : oui pour ce récit, même si rien d’excitant, rien qui soulève vraiment mais un style lent qui donne l’heure juste de sa torpeur « sur le perron de son cadastre. » ** 3. Cousu de fils blancs oui pour Laurent : « Aujourd'hui tu t'assieds face aux flots Dont l'eau vient de plus loin que tes pas sur le sable (…) Et te raconte des désirs venus de plus loin que tes doigts dans le sable » J'aime le côté prosaïque du texte, rehaussé de discrètes irruptions de poésie, de nostalgie, de réconciliation et de résignation. Peut-être un peu long avec quelques vers superflus : « Tu demeures là un moment encore Engourdi par l'étrange vide autour de toi Et les coups de vent affairés D'une vieille amertume que tu pensais maîtriser. » Aurore : Oui. La nostalgie est présente. Pour Éliette et Michel c’est non ! en effet, Michel est : déçu par le changement de ton ou le dérapage comme : « Et le vent, ce souffle si particulier, qui te fouette/Comme le parfum de cette main qui te reste/En travers du nez » et Éliette nous dit : Après un premier couplet pas désagréable, la suite est abimée par un changement de rythme et des images malhabiles : « comme le parfum de cette main qui te reste /En travers du nez » ainsi que pour XMatinaux qui n’y voit : que des banalités sous une fausse simplicité. Mais c’est un grand oui qui se déploie dans le coeur de Gerty : pour la sensibilité du sujet traité. Comment écrire une si grande douleur ? On lui tient la main dans sa douleur. Un état de détresse si intense qui le tient dans les faits et non l’émotion. Oui surtout pour cette forte et belle image de la fin qui nous donne un peu d’oxygène. « Le vent – une main parmi les autres – Te pousse doucement dans le dos. » ** 4. Il est libre, Masque Gerty : Oui, parce que l’auteur a l’intelligence de nous situer dans son titre. Même si le récit est un peu long, les masques sont bien définis. Et j’aime bien cette image « cheveux en berne » dans « Regarde sous tes pieds s’agiter, vaine et fausse, En livrée de laquais, ta compagne païenne Hurlant les ongles rouges et les cheveux en berne » Laurent : Après un oui initial, le non l'emporte… ça ne fonctionne pas. Il reste un certain nombre d'images à sauver, mais… « _ Enfin, l'ennui des bals Le dégoût du demain, L'indifférence totale _ Enfin se résigner A n'attendre plus rien _ Et être enfin biffé Des nécros du journal ! » … me laisse froid. Pour Aurore : Une écriture qui manque d'intensité. L'émotion n'est pas au rendez-vous. Michel : Force des mots de vengeance envers un amour déçu, (peut-être) pour déboucher vers un moment de liberté. Oui XMatinaux dit oui : appel à la liberté un peu long mais plutôt agréable « le rictus plissé du velours sur les planches » Éliette approuve : De belles images : « tu verras racornir les pénombres des chairs. » Les vers amples d’abord, s’accélèrent ensuite, comme un halètement. En une énumération pas ennuyeuse de faits abolis : « attendre ceux qui boitent Supporter ceux qui râlent Dans les haleines moites Sortant des puits sans hâte… » et « Trois vers lancent le cri de victoire : libre ! » ** 5. Catatonie en pluie mineur Laurent : Superbe poème aux images puissantes. « Je descends un peu le long de la feuille Et de sa ligne rouge Et je sais qu'au bout, tout au bout, Il faut regarder le vide Pour passer à l'autre face » Aurore : un style qui pourrait être un peu plus travaillé. André : Oui cette écriture est malheureusement trop plate par manque de rage ou d'intensité. Je reste mitigé malgré le don évident que possède cet auteur. A mon avis. Éliette : Beau texte « des mots comme des pierres » ou « ton sourire de feuille pliée » j’ai beaucoup aimé. XMatinaux : oui très beau paradoxe : aspirer à ne plus rien écrire au moment où l’on écrit le mieux ! « et la lumière, mante muette tire avec ses mandibules un sale film sans fin qui fait trembler mon souffle et trouble mon repos » Michel : Cette façon de s’adresser à sa feuille de papier et de parler de son amour est originale. Gerty : oui… par respect de ce style peu commun et sa catatonie (bien mentionnée dans le titre) et ces quelques images viennent renforcer son récit dans cette fragilité, ses peurs, et ses doutes difformés. « Affronter Ton sourire de feuille pliée Les doigts de l’âme sur la bordure Prête à taillader » et « Ces brasiers qui grandissent
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Créé le 1 mars 2002
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