Vos textes publiés ici après soumission au comité de lecture de francopolis.



 

actu

 

 

archives

Notre librairie compte plus de 150 auteurs. Nous vous invitons à venir la visiter.

Vous y trouverez des poètes, des nouvellistes et romanciers, des auteurs de pièces de théatre, hommes et femmes, connus et inconnus, venus des cinq continents. Vous pouvez, vous aussi, en faire partie en nous proposant un texte.

Dans notre Salon de lecture, honneur ce mois-ci à Marie Mélisou

   

poégraphie d'Héloïse et de Denis Heudré
texte:Héloïse: photo: Denis

Présentation des textes
de la SÉLECTION
DE
DÉCEMBRE 2006

n*41

Par  Juliette Clochelune




Francopolis : sélection de décembre 2006

 "Cette édition spéciale de décembre 2006 est dédiée à Amélie, petite étoile dans le jardin du ciel, et Emilie pour son premier noël sur terre"

En cette 41ième édition, un spécial de décembre où un appel autour du thème de noël et de l’hiver a été lancé,
10 lueurs ont été conviées à cette grande veillée et sur la tablée brillent  18 de leurs bougies.
Nous tenons à remercier tous ceux qui ont répondu à l’appel et qui n’ont pu prendre part à cette fête… Certaines bougies de noël ont aussi été déposées dans d’autres branches de Francopolis, dont des contes de : Yves Heurté (en saluant sa mémoire et les siens), Corinne Cornec Oriesca, Roselyne Carrier Dubarry et un billet d’Aglaé Vadet.
Le comité a aussi déposé ses boules sur son sapin de noël pour continuer la lumière…
Chers amis, vous voici tous conviés à ce repas poétique, et veillez bien à ce que ces lueurs demeurent encore en d’autres heures.
Avec l’espoir que ces lueurs puissent aussi accompagner ceux pour qui Noël est teinté de solitude, de froid, de faim, de deuil.

*****************************************************

De la main de Denis Heudré cinq pétales unis comme les cinq doigts de la main luisent au travers Michel en  «instants de poésie, par petites touches qui donnent naissance à des images de pure poésie : l'aube nous offre une feuille blanche où se confond le bois déjà mort »
Doigts lianes selon  Philippe  « ces textes semblent écrits séparés…. j’en ferai bien un seul texte… l’auteur y est présent dans chacun… » 

Le premier doigt Aube gercée « témoigne d’un style » souligne Cécile marquée par ces mots « dévorer / tout ce qui sève / bois mort ». Sabine poursuit en soulignant ce choc d’images-rythmes « avec cette mort de la sève enfermée entre « écoute la neige/dévorer », et « ce blanc/affamé »   « rythme de l'ensemble, rythme des pas « déchirer/l'aube gercée » : j'entends le craquement sous mes pas ! »
« cette neige qui « dévore tout ce qui sève » marque aussi notre chère Lilas qui nous donne une précision quant au choix du titre « l’aube gercée me semble bien être une réminiscence, de je ne sais plus quel  poète  connu du XXème siècle. »
Si Sabine applaudit à « cette évocation de la neige comme d'un mensonge, cela change des clichés de pureté auxquels elle est généralement associée » Gerty au contraire applaudit « la finesse de l'écriture » mais nous chuchote-t-elle « même si ça m'énerve de dénigrer ma belle neige comme ça
Alain d’un flash poétique, condense sa pulsation « écoute le pas ...de la neige »

Le deuxième doigt Embarcadère pour l’hiver  donne « envie de prendre ses pinceaux » se réjouit Lilas et cette impression fait écho chez Teri « La poésie sur les quais d’un port, ça a tout suite de l’allure. Très beau texte qui dépeint à merveille et l’ambiance et l’image. » Toujours du côté de l’image Cécile le ressent « proche du haïku. » En tout cas nous dit-elle c’est « un auteur qui a son style. » Dits qu’approuve notre amie Gerty  « dire autant en si peu de mot, je ne peux que m'incliner devant cette force de l'écriture. »
Des images bondissent en chacun d’entre nous  « un grand pouvoir évocateur de ces « bateaux en gabardine » qui nous  disent le gris, le crachin, les bâches, les mouvements empêtrés... » s’enthousiasme Lilas.  « Des images simples et justes. (…) l'image du bateau comme un animal tenu en laisse me parle vraiment et les trois derniers vers sont vraiment réussis » poursuit Sabine

 Le troisième doigt Y compris l’hiver confie à Lilas « les « rumeurs de glace », les soupirs, les mots étouffés, et le cri du sang qui se veut libérer » ce troisième doigt tend son enthousiasme à Cécile « Ah là ! belle finale ! » finale ressentie très profondément en écho chez Teri  « petit à petit la beauté éclot jusqu’à ce dernier vers d’une concision pleine de richesses cachées. »

Confier tendre ressentir nous mène au quatrième doigt de cette main en offrande  « une image très forte du vent, un poème musical… et moi qui aime la plainte du vent ! » vibre Gerty.

Le cinquième doigt s’ouvre, la main est déployée en  une « interrogation à laquelle le lecteur est invité, est libre d’y répondre » résument Cécile et Lilas  « L’auteur termine cette suite de poèmes par une question existentielle qui nous touche, et donne ainsi un sens à cet ensemble. » Ce cinquième doigt « une vibration sur le mur en neige de l'espoir » souffle Alain

*****
Les quatre flammes poétiques de Gabriel Arnaud cheminent d’après Cécile en « une écriture simple mais pleine de sensibilités. Comme une suite. Du moins on a l’impression d’un cheminement. Souvenir, mémoire, vie, mort, souvenir. »
De ces quatre flammes jaillit ce long cri de Philippe  «images classiques de la forêt de la Bretagne, des korrigan et autres Ankous  et je cherche le moi de l’écrivain dans les racines posées là, pas prise dans la terre où il vit, juste effleurer dés fois qu’elle vous mangerait cette terre,  j’aime être mangé par la terre de là où j’habite »
De  Braises fusent « tant de cris, tant de pleurs….. La poésie n'est pas tant de dire mais de montrer… le reste fait bien ressentir les souvenirs. »  trace Gerty en buée à l’oreille de Lilas retenant ce « regard qui voudrait vivre dans la  blancheur  intime  de  la  neige »
Alain note d’un reflet  « Les braises du souvenir se perdent sur le miroir de la nuit »
Teri, d’une flamme à l’autre, se frotte « Comment ne pas se laisser emporter par ces évocations où l’hiver et les nuits se mêlent, le tout servi par une écriture d’un style déjà affirmé. »

et trotte vers ce second Matin éclairé d’une « atmosphère joliment décrite, d’un choix des détails, même  si le style manque de musique. » regrette Lilas

Cette troisième flamme « petit poème simple et doux comme un soleil d'hiver » (Sabine) rappelle à Gerty « une photo de ces matins frileux que je reconnais bien. »
Teri profite de l’occasion pour évoquer « Je suis heureux de constater que je ne suis pas le seul à avoir sa vieille étoile (…) Le parti pris de la brièveté, s’il n’est aucunement contestable bien au contraire, affaiblit un peu la portée du style de l’auteur.

Matin d'hiver à Noirmoutier la quatrième flamme « conviendrait pour une chanson. La forme reste très classique. » (Sabine). De cette flamme qui semble s’éteindre naît « Une atmosphère là encore(…) La dernière  strophe méritait un ensemble plus original. » (Lilas) Ces rimes semblaient un peu trop forcées pour notre comité comme le soulignent Gerty  « on sent la rime un peu trop forcée » et Teri qui pourtant se rattrape emporté comme d’autres par le final  « Fermement convaincu de sanctionner sévèrement l’emploi de rimes j’ai dû revoir mes prétentions avec les deux derniers vers, splendides : « un frisson sur la pierre / a gravé ton absence ». De quoi s’incliner sans rien à y redire

*****

De deux cristaux Patrick Duquoc (plus connu sous l’habit de Pant) taille un souffle au « rythme saccadé » (Gerty)  une buée soutenue par  «un style original,  lyrisme bien personnel » (Lilas)
Le premier cristal   « du côté de l’aube » étincelle avec Cécile de « de belles images, de belles trouvailles. « Comme la neige sur la toile, blanchit l’aube et l’autre » exprimant  chez Sabine « un désir de liberté, de vagabondage ». Gerty, touchée par cet éclat en caresse le souffle « une belle prose avec un rythme accéléré, de très belles images, une belle recherche bien maîtrisée. »

Les coiffants de cristaux de sel, quelle aubaine pour les pics hissés
au loin haut des chênes et des futaies moins nobles.
Quel sera le temps de ce songe s'il gèle encore sur les hautes branches ? "

Cette touche de souffle éveille aussi Teri « Cette succession de vers longs aux souffles dignes des plus douces tempêtes canadiennes de décembre est tout simplement somptueuse. » J'aime la forme de ce texte, elle exprime en elle-même un.
D’un unique trait de pinceau, Alain polit cet éclat « Le réveil de l'aube »

Dans ce second cristal,  l'hiver  «on sent la fébrilité dans l'air, le rythme saccadé donne une justesse au texte.» (Gerty)
Dans cet « hiver » selon Sabine « deux parties s'opposent, l'une évoquant l'union des amoureux, l'énergie de l'amour et de la complicité, l'autre plutôt la désunion. Il y a de très belles expressions « nous prendrons du temps à sauver le chemin », « s'envoyer tout », « une petite maison vide qui se voudrait ville et s'enchanterait fort ». La ponctuation est parfois absente, parfois présente, on se demande si c'est voulu. » Cette ponctuation, souffle saccadé, a souvent intrigué, comme le note notre chère Cécile « J’aime bien le manque de ponctuation mais c’est dommage car il y a quelques virgules et mots de liaison. Je pense que l’auteur va encore affirmer son style »
Philippe est  un peu décontenancé  « où est passée la ponctuation… ? » et précise « souci de syntaxe et même à la lecture voix haute ça croche, et le sens se délie un peut, et les images qui arrivent se défont, on part sur quelque chose et puis virage on change, j’ai du mal à suivre »
Teri reste captivé « Pour qui douterait encore de la beauté des hivers »
Alain ouvre un autre visage « l'hiver cache ses rides »

*****

Julien Piel nous invite à quelques pas de danse avec "La cérémonie de noël" et Lilas plonge en une
« recherche du style dans le  rythme, la musicalité, le choix  des détails, pour traduire des impressions qui, finalement, n’ont rien de banal, même dans un cadre forcément conventionnel
Michel nous ouvre cette valse « de belles formules, de belles images poétiques : « Le bonheur extatique, sous les larmes taries…»
Gerty arrive en souriant « Y aurait-il de l'ironie dans l'air ? petit sourire en coin à la fin de la lecture. J'aime bien ces petits clins d'œil malicieux. »
Philippe, assit un peu à l’écart sent «  la fin un peu plus nostalgique voir triste d’un regard usé par les bouts de chandelles, les papiers froissés »
Sabine  écoute « le rythme ternaire à la fin de chaque paragraphe est intéressant »

Voici offerts ces quelques pas pour poursuivre la danse
"Respire le silence qui s’annonce, respire l’avenue des poussières d’anges et cendres de neiges ;
Le bruissement des cristaux aux commissures des lèvres, le glissement sévère des ciseaux en gerçures ;
Ripent les pas, au pied des sapins, ripera-t-on pour qui se traîne ;
Expire, sourire, accélère ; expire, sourire, accélère"

*****


David de Tautavel par  "L'ossuaire d'hiver"  soulève « un chant grave sur l'espace du temps » (Alain), L'ossuaire d'hiver" nous conte une « histoire d'un arrachement à ce qui est mort en soi. » (Sabine)
 « Ossuaire d’hiver donne-moi le deuil ». La voix de Teri se lève « A elle seule cette imprécation illustre on ne peut mieux l’ambiance du texte. Des échos vaguement gothiques traversent des fragments d’hivers sombres, et décembre laisse une petite place à la noirceur. Ca se lit très bien avec un Saturnus comme "I long". […] Je reviens après avoir lu toute la fournée, ce texte est mon coup de cœur, de très loin. »

*****
                                           
Cette pépite d’enfance partagée par Jacques Rolland invite Gerty au voyage à rebours « mais que de nostalgie ! (…) l'enfance se réveille toujours un peu en ce temps de l'année. »
Cet enfant souvent vient chercher Cécile « Dans les souvenirs d’enfance, je pense aussi que l’attente de la neige occupe une place importante ! »
Sabine s’enchante de la formule « L'hiver se souffle sur les doigts » quand Alain se recueille « Les pas de l'enfance se collent à la vitre de la vie »
En Lilas se déploie la source « Un poème qui touche … tout simplement, une atmosphère qui  fait vibrer une corde personnelle. »

*****

Dans la nuit de Nicolas Cotten des pas d’étoiles dressent le cap en semant des graines de haïkus ou de «petits poèmes charmants…. » (Gerty)
Haïkus ou brindilles, le comité est partagé  «  Je me demande si sont des haïkus dans les règles de l’art » Cécile  « Des haïkus ? pas dans ma vision…respecter la disposition ne fait pas du récit des haïkus. » Gerty
Cependant, ce chemin en terre poétique enchante le comité...  « mais ça me plaît ! j’aime les étoiles et la lune! » Cécile 
«Dans l’ensemble, de très bons haïkus, même si parfois la tentation de trop poétiser se fait particulièrement sentir. Ce qu’on peut très bien pardonner en se rendant compte de leurs qualités manifestes. » Teri
« du simple mis en évidence, clair voyage sans prétention, ça rassure » Philippe

Une petite graine semée pour la route

                        "Yourte de nuit
                         les étoiles dorment
                         à même le sol"

*****

Amis lecteurs, attention attention ! Accrochez ceintures et souvenirs, car la hotte de Patrick Joquel porte un rêve haut en originalité  "La pulsation du cosmos"
Le comité en a pris plein les mirettes et débarque en multiples facettes. Cécile et Gerty dans un seul ensemble y découvrent un conte :
« la nouvelle est même peut être un conte ! une belle histoire, il fallait y penser. Dialogue bien mené ». Cécile « belle originalité ! style bien vivant… enfin un conte qui sort du cosmos. À conserver dans la boîte des contes de Noël. On n'arrête pas le progrès…on s'y adapte. » Gerty
Teri fait écho à Gerty quant au vent de renouveau : « Une nouvelle de noël pour le moins originale. C’était risqué mais c’est assez réussi. De toute façon, maintenant, les enfants veulent ce genre d’histoires. »
Philippe s’amuse lui aussi «sympa, mais je crois plus au père noël mais en orbite autour de ma cheminée!» Alain, notre libre orbite « Une nouvelle qui annonce une bonne nouvelle (à cause de la liberté) »

*****

Pour le dessert, Mireille Disdero nous mitonne un  Inventaire de Noël
« bien de saison…où la nostalgie prend son air d'inventaire. Bien fidèle au titre…la prose suit son cours, baignée d'images fortes bien tintées de cette nostalgie. » Gerty
Cet inventaire se déguste accompagné d’une « écriture forte et bien maîtrisée.» soulignée par Gerty mais aussi saupoudré de magie, de rythme « Un bon rythme pour cette prose. Donne à  noël un côté magique que l’on garde à travers le temps… » Cécile
Laissons cet inventaire nous envoûter de ses saveurs, laissons les langues respirer « Il pleut mais la lumiére glisse sur la main de l'enfant » Alain
« Voilà le texte idéal! Une succession d’images, de sentiments que nous pouvons tous partager, et tous nous y reconnaître. On lit ces moments en se souvenant les avoir vécus, d’une manière ou d’une autre. Un inventaire universel. » Teri
« Enfin un texte sur Noël qui intègre la part d'ombre de ces festivités obligatoires…Merci de ne pas oublier que pour beaucoup Noël c'est le temps où l'absence et la solitude se font sentir de façon cruelle, cela peut être aussi le temps des pires tensions familiales, le temps où les inégalités se font criantes… Et notre cœur en éponge prend tout ! Un texte cohérent même si on craint parfois de se perdre dans la profusion des éléments, tout cela très bien écrit. » Sabine
« et le cœur s’imbibe tendrement de la pluie des souvenirs » Philippe
« Coup de  cœur ! pour le haut style, si rare ! pour  ces réminiscences, ces émotions, pour Andersen, pour Léo en filigrane, pour le cœur en éponge qui survit à la  vie  douce-amère, à la vie stridente, ou à la feutrée, qui se  bat, qui bat  à chaque ligne de  ce  poème magnifique … » Lilas

*****

En ce final, je tenais à vous offrir un conte de Micheline Boland  "Une écharpe bleue pour Noël" qui serait resté au grenier, si je n’avais tenu à faire cet encart car il ne lui manquait que quelques petites gouttes pour être de la fête… Le comité en effet, a en général trouvé cette écharpe sans saveur…. Je laisse l’humour de Teri développer cela «  Une nouvelle un peu fade je trouve, il n’y pas de sursauts, de vrais changements de rythme. Maintenant, si le maillot rouge en question est celui du Benfica Lisbonne, je change immédiatement ma note sur coup de coeur ! »
Et surtout, une trop grande brièveté du conte « bref, malgré les frisquets matins de décembre je n'ai pas d’écharpe bleue tant pis, plus de mère, ça me rend triste…. c’est un conte un peut court…. » Philippe
Pourtant, je me suis laissée emmitoufler par les douceurs où  Gerty s’est elle aussi lovée « très joli conte, tout simple mais très vivant, plein d'émotions, un conte de Noël quoi ! réussi ! Le style fluide nous le rend très sympa. »
Je me suis laissée envelopper dans la lueur de ce bleu l Cette écharpe ajoute une touche de tendresse dans nos hivers, dans la solitude de noël… J’ai été sensible à ce regard,  ce rapport entre l’enfant et sa mère… Même s’il la compare à la Vierge Marie, mais c’est aussi la symbolique du bleu, de la fête, de l’amour dont l’enfant manquait, ce bleu de noël, ce bleu de tendresse apportait en moi cette vraie lueur, une magie ressentie par Alain « un conte qui brille sur l'écharpe ordinaire »

*****

Chers invités, en espérant que ces lueurs vous auront réchauffés, venez vous réunir à la cheminée de notre Salon de lectureMarie Mélisou vous accueille en étoiles d’ultra tendre…

Il me reste un voeu à faire, qu'une valse de Chopin vienne offrir à Agnès, en attente de greffe, ce nouveau coeur pour vibrer encore longtemps.

Juliette Clochelune             
décembre 2006
                       
pour le comité de Francopolis


 

-> Vous voulez nous envoyer vos textes?

Tous les renseignements dans la rubrique : "Comité de poésie"

Accueil ~Contacts ~La charte de l'équipe

 

Créé le 1 mars 2002