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Notre librairie compte plus de 400 auteurs et près de 2000 textes.
Nous vous invitons à venir la visiter.

Vous y trouverez des poètes, des nouvellistes et romanciers, des auteurs de pièces de théâtre, hommes et femmes,
connus et inconnus, venus des cinq continents.



(photo qc. dec. 2013 gerty)


Présentation 

de la SÉLECTION

des auteurs



DÉCEMBRE

2013

préparée

par

ANDRÉ CHENET



André Chenet, responsable de cette entrée hivernale.

                Lettre d'un égaré                 

Beauté, révolte, amour, poésie... Lorsque les poètes regardent la réalité en face, il n'est pas certain que celle-ci ne se transforme, d’abord imperceptiblement, avant que ne s'ouvrent, subitement, les cages et les prisons des rêves ordinaires. C'est l'arc-en-ciel par temps clair. Tout devient visible. Il n'y a plus rien à cacher.

La poésie ne requiert aucune explication, Rimbaud a dit à peu près tout ce qu'il fallait dire avant de "tailler la route", Verlaine aussi, du moins je le suppose. Leur voix, à tous deux, est unique. Ça ne suffirait pas s'il n'y avait ce plaisir - lui-aussi unique - de les ré-entendre. De les comprendre à travers la chair de notre expérience.

Il y a des poètes pathétiques. Comme ils doivent souffrir dans leur quête de reconnaissance publique. Ils passent leur temps à s'exhiber, à un tel point qu'ils en oublient les autres. Ils ont mal à toutes leurs cloisons, leur parole les étouffe chaque nuit et l'amour pour eux est chimère, idéal maudit. Ils ne parlent que d'eux-mêmes, de leur Grand Oeuvre, pauvres caricatures qui ont désappris l'écoute...  Il y a grosso modo deux sortes de poètes : ceux qui font des livres et recueils en accomplissant leur "métier de poète" (littérateurs), et ceux qui sont avant tout eux-mêmes des livres et des recueils vivants et ne publient que pour lancer des signaux de convergences. Les premiers m'ennuient la plupart du temps mortellement, les seconds me passionnent parce qu'ils "illuminent" la vie.

Tel poète allongé dans sa bière s'exclame:

Oui, je veux être célèbre! Je me morfonds depuis des années avec mon statut de Poète Inconnu déambulant en titubant tel un damné de stands en stands dans les corridors du Marché de la Poésie, place St Sulpice.

Un autre lui répond en plein désert 

Cher ami, la célébrité ne se réclame pas sur tous les toits. L'essentiel devrait en toutes circonstances nourrir ce que tu écris. Les lecteurs qui te reconnaîtront partageront ta poésie avec d'autres, sans que tu aies à faire la pute pour lever tel ou tel lièvre. Le reste n'est que fioritures!!! Concentre-toi sur l'essentiel. Tu veux être poète ? Alors claque la porte une bonne fois pour toutes sur les mondanités frivoles, et tu seras peut-être Voyant. Être un homme sans statut, c'est déjà une sacrée gageure. A moins que tu ne désires que nous t'érigions une statue à l'allure académique (sabre au clair, cheval doré dressé sur ses deux pattes arrière) Place St Sulpice, de préférence, ne te soucie point de l'arrivée qui viendra à toi bien assez tôt. Accomplis le saut de l'ange dans le vide étoilé.       

En ces temps de "vache maigre" et de corruption généralisée, la poésie apporte un souffle vital qui ne pourra faire que s'amplifier dans un proche avenir. Il est cependant dommage que tant de millions et de millions d'êtres humains ne ressentent ce souffle "décapant" que dans les périodes de crise, de guerre, c'est à dire au bord de la catastrophe. Nous sommes à l'ultime croisée des chemins. Les poètes doivent, et ils n'auront pas le choix, sous peine de stérilité, rompre avec la littérature et ses honneurs officiels. Les poètes savent intuitivement que la poésie fait la jonction entre tous les arts. L'Art véritable n'est-il pas pratique de vie, enseignement, parcours initiatique? L'érotisme, en tant que rapport au monde, circule (temps cyclique) tel le sang dans un corps humain dans le corps du grand oeuvre. Les alchimistes étaient conscients de ce phénomène dans leur quête d'un or très subtil. Il s'agit plus que jamais de ne pas se vendre à un système en voie de désagrégation. Une période noire commence et déjà apparaissent les premiers signes d’une mutation humaine...     

Vivre en poésie est une ascèse  difficile, inconfortable  avec ses échappées forcément joyeuse et ludiques et celui qui s'y adonne n'a rien à attendre en retour. Des lecteurs trouveront toujours leurs poètes propitiatoires, sans (a)battage médiatique quand leur temps sera venu.  Je ne prise guère le tintamarre  lorsqu'il est question de poésie. Si le croyant cherche à gagner sa place au paradis en suivant de son mieux les préceptes de sa religion, le poète, lui trace sa voie au jour le jour, au fil de l'expérience et de l'inspiration. Autant que faire se peut, il apporte des éclats de conscience, des provisions de rêves et pourquoi pas des détonateurs de révolte dans l'enfer banalisé de la vie des humbles, de ceux dont la voix profonde a été confisquée. Il apporte ses briques d'utopie (les poèmes) à l'oeuvre commune, son tribu d'amour et de manques.

 
André Chenet


****

Auteurs retenus pour notre bordée décembre 2013

Patrick Aspe, est né en 1959 dans le Lot. Il y a passé sa petite enfance, puis quand il avait l’âge de 12 ans sa famille est partie s’installer en région parisienne où il a fait ses études, déjà au lycée il participait à des projets d’écritures. Voyageur il est de nombreux événements organisés autour de la poésie, tout en maintenant une présence sur le Net. Il contribue aux revues «CONVERGENCES » - « La Voix des Autres » et « FRICHES »
Patrick participe aux programmes de l’association Culture Maghreb Limousin affiliée à la Maison de droits de l’homme... et plus

Patrice Louise, né en 53 à Cherbourg,  poète, slammeur et chansonnier. Il vit dans les montagnes de l'Arrière-Pays niçois. Il a publié :  "Ah, ça déchire"  (Edition Lulu 2013)

Jacques Ceaux, né le 1er Juillet 1962 à Ussel en Corrèze. Habite Verneuil sur Vienne près de Limoges dans le Limousin. Travaille (mais sans passion aucune) comme douanier au bureau des douanes de Limoges. " Depuis l'enfance, j'ai toujours écrit des vers mais arrivé à 50 ans je me suis promis de m'y consacrer sérieusement et je rêve d'être publié un jour...".

Ismaël Billy, poète et écrivain franco-égyptien. Il a publié récemment "Efflorescences", préfacé par le philosophe et poète Michel Cazenave.

Ahmed Ben Mahmoud, nationalité : tunisienne. Médecin à la retraite âgé de 63 ans Il réside en Tunisie. Publications : Feuilletis, L'Harmattan, France, 2010. -  Etres et choses, L'Harmattan, 2011. - Au bout de la poussière, Encres Vives, France, 2012. - En cours : Des mots entre nous, Editions Arabesques, Tunis, sortie attendue en Novembre 2013. 

Dolcin Wilson, poète et écrivain révolutionnaire haïtien né en 1977, de langue créole et française.

NOTA BENELes votes et les commentaires sont faits « à l’aveugle », l’identité des auteurs n’étant dévoilée qu’après coup aux membres du comité de lecture. Merci aux auteurs  participants  et aussi grand merci aux membres du comité qui se sont penchés sur la sélection de ces textes.

Bonne lecture et Belle découverte !


Textes commentés par le Comité de lecture.  -
( - Dana Shishmanian - Michel Ostertag - Éliette Vialle et Gertrude Millaire )
exceptionnellement ce mois-ci, les textes ayant égalité de votes seront publiés :
suite au désistement tardif de 2 membres.

*

Commentaires sur l'ensemble de la sélection

Michel  : Cette fournée copieuse me laisse un certain goût amer avec des poèmes qui ne sont pas vraiment de la poésie comme je l'entends. Souvent du verbiage, rien de plus. Six auteurs, c'est beaucoup, beaucoup trop. Il faut lutter contre l'envie de bâcler, envie de se contenter de dire OUI ou NON, sans argumenter.
J'ai lutté et voici mes notes.



 Auteur 1. Patrick Aspe
 
  Cing
textes sont retenus
Première publication chez Francopolis

Texte 1. (parcours initiatique de l'art) - T2. (dernier vide) ?
T3.
(la calêche de tête) - T4. (j'ai une fois) - T5. (suis-je déjà mort)

*

Commentaires : T 1.  sans titre - (parcours initiatique)

Michel : Non. Pour moi, je comprends que c’est de la prose poétique, mais elle ne me touche pas !

Dana : Oui.
La réception de l’œuvre d’art sentie comme un phénomène vivant, comme une expérience existentielle.

Éliette : Oui. Voilà qui change des textes habituels, réflexion profonde et juste sur l’œuvre, traversée par ce contemplatif actif et se transmuant en multiples sensations.

Gerty : Oui… même si cela est sans doute  un extrait… un peu trop court pour en apprécié sa forme et son contenu… mais beau descriptif de la sensation de celui qui s’abandonne à la découverte d’une œuvre.


**

Commentaires : T 2. sans titre - (dernier vide)

Michel : Non. Du verbiage. Exemple d’écrire pour ne rien dire.

Dana : Oui. Je saisis le goût de l’aventure ultime, au-delà du « dernier vide », pour rejoindre, dans l’absolu, le geste artistique du « premier homme »

Éliette : Oui. Terrible texte  qui nous explose dans le cœur et l’esprit comme une bombe à retardement (qui  était déjà en nous) : « grande plaine sacrifiées aux conquêtes des choix »

Gerty : Non. Extrait trop court pour en apprécié vraiment la forme et le contenu.


***
Commentaires : T 3. sans titre - (la calèche de tête)

Michel : Petit Oui. Cela fait penser à Brassens /Paul Fort, mais…

Dana : Non. Cela tombe trop dans la facilité.

Éliette :  Oui.
Pourquoi pas cette comptine ironique, occasion d’un grand éclat de rire à cause de la rupture de ton.

Gerty : Petit Oui.
Ça ressemble à une vieille comptine… par respect pour ce qu’elle représente.

****

Commentaires : T 4. sans titre -  (j'ai une fois)

Michel : Oui. Assez poétique, une belle expression : l’entrée des maisons se fait au soleil des silences.

Dana : Non. Cela tombe trop dans la facilité.

Éliette : Oui. Bouleversant « la déchirure de tes bras »

Gerty : Oui, contenu assez abstrait mais belle recherche de style et d’images

*****
Commentaires : T 5. Suis-je déjà mort ?

Michel : Oui.  Je me suis laissé faire.

Dana : Oui. Un tourbillon sincère, vécu avec tout l’engagement d’une réelle sensibilité poétique.

Éliette : Oui. Toujours très philosophique, questions existentielles et des observations cruelles :
« les baisers déforment nos mémoires /comme les craintes nos espoirs » ET « prendre son temps pour s’offrir aux vents »

Gerty : Oui… ça coule et sa prise de conscience rassure.



* *

 
Auteur 2. Patrice Louise

  quatre textes retenus
. 
Première publication chez Francopolis

T1. Lettre d'une petite chauve-souris -  T2. Ma cogite dans l'antre d'un HLM
 - T3. Peau d'âme - T4. Art cachère



Commentaires sur l'ensemble de ses textes.

Éliette : Cela ne me plait pas, j’ai l’impression de tomber de la terminale à la maternelle : gentilles comptines qui disent bien des choses, mais la façon de les dire ne me plait pas

Dana : De cet auteur je ne retiens que le texte 5- Art cachère
C’est le seul, selon moi, qui réussit à rendre une âme au flot de rimes et de rythmes du slam (voilà je l’ai fait moi aussi !). La techno prend trop le pas sur le contenu, le collage, sur l’intelligence. Mais le 5ème s’en sauve de justesse… Je recommande en tout cas à l’auteur de forer loin, bien loin des mots fétiches et pastiches, des expressions toutes faites, des clichés journalistiques – toute cette langue de bois qui n’est pas plus efficace dans l’« opposition » que lorsqu’elle est parlée depuis le podium du pouvoir… Le fouet tombe dans le vide, c’est de la pure gesticulation, de la trompette - et cela ne se transmet pas ; ce qui seul se transmet et émeut, c’est le sens.


*

Commentaires : T 1. Lettre d'une petite chauve-souris

Michel : Oui. Assez drôle. Bien trouvé !

Dana : Non

Éliette :
Gentil bien trouvé. Non.

Gerty : Oui… œil observateur et style imagé sans fioritures… j’aime bien la 2ième strophe :

« Oh ! Douce soirée d'été,
Mais la multiplicité
Des carrosses métallisés
Passent et rapaces
Au beau milieu du moulin,
Coups d’ailes s’espacent,
Même la mémoire s’efface. »


**
Commentaires : T 2. Ma cogite dans l'antre d'un HLM

Michel : Oui. Original. Drôle.

Dana : Non

Éliette : idem des trouvailles. NON

Gerty : Oui… pour  ce cri de détresse.


***


Commentaires : T 3. Peau d'âme

Michel : Oui.
J’aime bien cette réalité d’une certaine vie.

Dana : Non

Éliette : Oui. 
J’ai beaucoup aimé, plus de force, quelque chose de vécu qui empoigne.

Gerty : Oui, bien que la rime donne moins de force au poème…


****
Commentaires : T 4. ART cachère

Michel :
Oui.
Pour sa drôlerie

Dana : Oui.  C’est le seul, selon moi, qui réussit à rendre une âme au flot de rimes et de rythmes du slam (voilà je l’ai fait moi aussi !). La techno prend trop le pas sur le contenu, le collage, sur l’intelligence. Mais ce poème s’en sauve de justesse…

Éliette :
Amusant, gentil mais Non

Gerty : Oui…
pour le divertissement… rien de plus. Sa pomme d’Adam m’énerve un peu par sa facilité.



* * *

   Auteur 3. Jacques Ceaux

quatre textes sont retenus
déjà Publié chez Francopolis

T1.
Je pleure - T2. Galaxie proportionnelle
T3. Près du grand peuplier - T4. L’art d’antan

  
*

Commentaires :
T 1.Je pleure

Michel : Oui.
Profond et poignant. La peine profonde est bien marquée.

Dana : Oui. L’essence, humble et quotidienne, du deuil se transmet dans l’immédiateté de ces notations simples et efficaces.

Éliette : Oui.
C’est le poème que j’aurais voulu écrire, que je vais garder en dehors de la fournée.

« Que fait-on après la mort :….maintenant l’air n’est plus sonore »


Gerty : Oui. Pas toujours facile d’écrire ce moment si douloureux et solitaire. Ici l’auteur s’en tire assez bien.


**

Commentaires :
T 2. Galaxie proportionnelle

Michel : Oui.
Un peu confus tout de même !

Dana : Non ! Prétentieux, et creux. A l’opposé du précédent…

Éliette : Oui.
Beaucoup de recherche en jouant sur des mots peu usités, côté baroque et byzantin.

Gerty : Petit oui…
style un peu trop désuet…la rime trop présente et facile.


***

Commentaires :
T3.  Près du grand peuplier

Michel : Oui. 
Mais grosse tendance à se regarder pleurer.

Dana : Non. Trop léchés, de purs objets artisanaux, dans une versification traditionnelle qui ne contient plus grand-chose : on glisse entre les rimes sans rien en retenir.

Éliette : Oui.
Mêmes qualités que le précédent mais moins superficiel, j’aime chez ce poète l’évocation du silence et ses images de plénitude.

Gerty : Oui… par respect car ce genre d’écriture à rime m’ennuie quelque peu… et brise l’émotion, style un peu trop monocorde et monotone…

***

Commentaires : T4. L’art d’antan

Michel : Oui.
Toutefois lugubre, ce poème. Un peu de gaité, messieurs-dames !

Dana : Non.
Le conventionnel a pris le pas sur la simplicité de l’expression nue du sentiment : c’est le reflexe altéré du texte 1.

Éliette : Non.
Il n’y a rien de particulier dans ce petit texte, un peu plus musical que le précédent, vaguement nostalgique, mais rien de fort et d’original .

Gerty : Petit oui…
même si ce genre de style ne m’atteint pas… la rime trop présente et forcée ne laisse pas passer l’émotion.




* * * *

 Auteur 4. Ismaël Billy

  Tous les textes sont retenus
Première publication chez Francopolis

T1. D'amour à l'arrachée - T2 . Debout -
T3. Nu et pâle, les bras sous la têteT4. Alma Mater - T5.  Vieil Homme Saule

Commentaires sur l'ensemble de ses textes.

Dana :
 
C’est mon coup de cœur de cette fournée. Un poète accompli, un vrai. J’ai tout aimé, passionnément !

Coup de coeur du mois de tous.


Commentaires : T 1. D'amour à l'arraché

Michel : Oui.
Beau chant d’amour bien exprimé.

Dana : Oui. Une force mythique, primordiale, qui façonne les images et les mots, rendant perceptible l’acte érotique comme une transformation psycho-cosmique qui entraîne tout dans son tourbillon.


Éliette : Oui. Génial, force, rythme violents ; mouvement circulaire et ascendant comme  le boléro de Ravel, on est happé, et déchiqueté.
« une cathédrale sylvestre relevée »

Gerty : Oui. Un bel effort dans la recherche d’expressions nouvelles.


« De ma prise enracinée, ta taille
Se resserre. Tes pieds en mon tronc
S'arriment et se renfoncent. Ta bouche
Gémissante s'enrobe à mon oreille,
Ta frêle rosace inonde ma péninsule. »




**
Commentaires : T 2. Debout

Michel : Oui. C’est beau, bien rythmé. Ici, on retrouve un certain côté poétique qui a tendance à faire défaut, ces poèmes-ci.


Dana : Oui. Splendide. Le monde, ce monde, la vie, la nôtre, l’ici avec ou sans un ailleurs, les Hommes « débout », vivants, sans finalité définie, les « saisons de mort » également, une sorte d’inventaire existentiel d’une grande efficacité poétique grâce à l’économie de moyens et à la spontanéité contrôlée de l’expression, où chaque mot est lourd de sens, et à sa place, sans rien de trop. Très réussi, même lorsqu’intervient une référence culturelle : « Il y a l'Alma Mater et du sang de vie sous nos doigts. »


Éliette : Oui.
Quel rythme, quelle puissance :
«  Il ya l’ALMA MATER et du sang dévie sous nos doigts »

Gerty : Oui… poésie très bien structuré, belle maîtrise des mots et du rythme.
Mon coup de cœur du mois.

***
Commentaires : T 3. Nu et pâle, les bras sous la tête

Michel : Oui. Superbe texte, plaisant à lire.

Dana :  Oui, avec le même enthousiasme. Un beau conte onirique et symbolique où, dirait-on, l’amour crée les amants, en les appelant l’un vers l’autre par la force d’une prémonition ou d’une anamnèse : l’effet est envoûtant, et d’une grande beauté de l’expression.

Éliette : Oui.
J’aime ce texte, bien rythmé, sauvage et beau :
«  J’ai peins ma poitrine
De ses sirupeuses trainées ;  »


Gerty : Oui… le poème est très fidèle au titre, on sent bien son état un peu désabusé… et les images déroulent comme un film…

****
Commentaires : T 4. Alma Mater

Michel : Oui. Sans restriction aucune. Je m’y retrouve.

Dana : Oui encore ; on commence à déchiffrer la mythologie intérieure de ce poète (tout véritable poète en a une, à lui seul), voici que l’Alma Mater revient pour le veiller, l’inondant des pluies de ses larmes, lui qui n’est plus qu’écorce sèche :

« Je n'appartiens plus
Qu'aux vents qui pressent. »


Éliette : Oui. Petit texte qui ne dit rien et qui dit tout, sur le même rythme lancinant :

« je n’appartiens plus
Qu’aux vents qui pressent »

Gerty : Oui… style assez monocorde au début mais vers la fin, le rythme revient.

« Juste une écorchure des nuages,
Et des ondées qui pleurent
»


*****
Commentaires : T 5. Vieil Homme Saule

Michel : Oui.
Superbe !

Dana :  Oui. La même force de l’Eros universel traverse ce poème comme une sève appelée des racines par le « vieux Homme Saule » - quelle splendide métaphore-jeu de mots ! Les petites trouvailles formelles sont à leur place, participant de la séduction du sens : « Je te veux. Ton immensité, emmiragée. »

Éliette : Oui.
Très fort, même violence, même sauvagerie :
« Tu m’époumoneras mes laides engelures »
« je te veux. Ton immensité, emmiragée. »

Gerty : Oui… pour le rythme et la cadence… ici on ne lit pas, on l’entend ce poème.
« Tu m'épongeras mon suc, et mes résines,
Tu m'occiras de ta main dure et violente,
Tu m'époumoneras mes laides engelures. »




* * * * *


 Auteur 5. Ahmed Ben Mahmoud  
tous les
textes
sont retenus,

Première publication chez Francopolis


T1. ( la soif)T2. (coups de klaxons)
T3.
( autre planète) - T4. ( peau de chèvre) - T5. (d'un coup)

Commentaires sur l'ensemble de ses textes

Gerty :
Chez cet auteur, j’ai l’impression de lire des extraits. Dommage que le tout soit présenté sans titre… je lis sans boussole et m’égare un peu.

Dana :
Je retiens 4 poèmes sur 5. C’est un poète à l’énergie bouillonnante, qui sait faire le grand écart entre « contemplation » et « action » : il y a là une riche source du poétique, à explorer sans rétention. 

*

Commentaires : T1.sans titre  ( la soif)

Michel : Non.
Cela ne m’inspire rien !

Dana : Non : le seul poème qui me semble « en friche », un peu trop conventionnel aussi.

Éliette : Oui. Quel changement ! mais je suis assez sensible à ce texte, original, images de solitude d’espaces sans fin, et la dernière image :  « boire à la mamelle d’une étoile »

Gerty : Oui… style genre haïkus détachés


**

Commentaires : T2. (coups de klaxons)

Michel : Non.
Sans effet sur ma sensibilité.

Dana : Oui : le côté « nouvelle » me plaît, avec ces notations frustes des traces d’« effets humains » comme après une catastrophe inconnue, et la fin où l’idée du temps est abolie, devenant elle-même une trace :
 « quelqu’un
Avant moi avait renouvelé
Les piles de l’horloge pour
Ne pas s’oublier dans le temps »


Éliette : Oui. J’aime cet aspect onirique : où est le rêve, où est la réalité, successions d’images qui semblent sans cohésion, mais forme un tout, belle chute :
« pour ne pas s’oublier dans le temps »

Gerty : Oui,
mais j’ai l’impression de lire un extrait de roman… je m’y perds un peu.


Commentaires : T3. sans titre - (autre planète)

Michel : ? Je ne sais pas quoi dire. Je passe !

Dana : Oui. Là on est carrément dans un « reportage » pris sur le vif, les notations sont triviales mais ô combien efficaces dans ce genre de poésie faussement « prosaïque », rare, hélas, chez les poètes français. C’est pourtant un art majeur, dommage que si peu goûté entre nos 4 murs d’esthétique esthétisante… Ici, ce qui séduit, c’est surtout la maîtrise du style : le poète se permet d’introduire tantôt un éclat de conversation circonstancielle de passants affolés par les tirs des militaires, cherchant un endroit de distribution de pain, tantôt un petit épisode potentiellement amoureux, tout en finissant par faire atterrir un objet « magique », comme au réveil d’un rêve dans un conte de fée, sur la table d’un havre de paix en guise d’autel : un livre, dans une librairie... comme né de la tempête, porté par la vague, déposé sur la rive.


Éliette : Oui. 
J’aime le rythme et l’angoisse de cauchemar incompréhensible : l’évocation  d’une révolution, révolte, guerre, et une femme qui annule tout – mais non !

Gerty : Oui, mais impression d’un reportage et il me manque les images pour saisir ce drame. Style pas assez ouvert, me manque quelques filons pour le suivre.

****
Commentaires : T4. sans titre ( peau de chèvre)

Michel : Oui Son côté descriptif me va.

Dana : Oui ! Superbe. Un croquis dans le désert, rien que l’essentiel, du sens à l’état pur :

« Du lait dans une peau
De chèvre suspendue
Au pieu de la tente 
Tout autour le silence
Et l’espace se nourrissent
L’un de l’autre
»

C’est ainsi que je bois
L’amour (…)

Tout se donne, tout est là, entre les dunes « aux arêtes parfaites », l’homme qui « respire / de ses yeux », l’homme qui boit, « en élevant / L’outre au dessus de (sa) tête », le « soleil (qui) se dilate », le souffle des bêtes endormies, dont
« Croît la joie / Pour l’immense présence ».

Éliette : Oui. RYTHME toujours, il nous fait sentir l’espace, la solitude, la fusion avec l’espace : « sent-il que son rêve va plus loin que la lune, »

Gerty : Oui… mais c’est un peu comme si chaque strophe était fermée… une simple observation de chaque instant sans lien réel, sans progression.

****
Commentaires : T5. sans titre ( d'un coup)

Michel : OUI. Ce côté ponctuel, juste une touche me plait assez.

Dana : Oui également ; un haïku en mouvement, en pleine envolée faisant bouger les lignes du dessein…

Éliette : Oui.
Petit texte sur les grands espaces :
« délivre l’horizon de ses limites »

Gerty : Oui, mais un peu trop saccadé… et style très fermé, je ressens mais je ne sais trop quoi. Je reste sur ma faim.



******
Auteur 6 Dolcin Wilson
 
tous les
textes
sont retenus,
Première publication chez Francopolis

T1. Non  T2. Diamants aux écailles du caïman
T3.
Prince attendu au port - T4. Soleil des morts - T5. Rivière grisée

Commentaires sur l’ensemble de ses textes

Dana : Un poète qui se cherche. Pour l’instant, le succès me semble très mitigé. C’est du magma sans forme et à sens diffus. Aucun poème ne me convainc.


*
Commentaires : T1. Non !

Michel :  Non,  pour ce délire.

Dana : Non

Éliette : Oui.
Délirant mais emportant : quel souffle !

Gerty : Oui,
ce texte me laisse perplexe… un pan d’histoire douloureux et on y sent encore la cicatrice de la révolte.

**
Commentaires : T 2. Diamants aux écailles du caîman

Michel : OUI,
grande évocation de pays lointains.

Dana : Non


Éliette : Oui… 
les mêmes raisons et ça scintille en plus !

Gerty : Oui…
par respect pour ce pan d’histoire qui laisse sa pointe d’amertume.

***
Commentaires : T3. Prince attendu au port

Michel : OUI.
Accent du Mississipi, poésie démultipliée, j’aime.

Dana : Non

Éliette : Oui.
Toujours les mêmes qualités, la même force
 « les écailles diamantées des caïmans »

Gerty : Oui… poésie politique certes mais on y sent encore toute la douleur et la tristesse de ce pays.


****
Commentaires : T4. Soleil des morts

Michel : OUI.
Pour cet hymne africain.

Dana : Non

Éliette : Oui.
Violence, déchaînement d’images terribles, sorte d’incantation, les maléfices survivent à la vie moderne : 
« seront tués par l’être zombifié !
»   WEEEE

Gerty : Oui… on se sent ailleurs… dans un monde incompréhensible pour nous mais on sent bien le vécu de cet auteur… un monde à part qui nous échappe.

*****
Commentaires : T5. Rivière grisée

Michel : OUI. L’Afrique présente à chaque mot (certains mots sont incompréhensibles pour moi, comme comoquielle, déblosaille…)

Dana : Non

Éliette : Oui. Déçue, nostalgie et tristesse, je préfère la violence, mais richesse d’un vocabulaire inconnu et qui fait rêver.

Gerty : Oui, pas facile à saisir son propos poétique ou historique qui frise la mythologie… je manque de connaissance, mais je ressens toujours cette colère et douleur… cette plaie qui n’en finit pas de guérir.



********

Nous vous invitons à présent au Salon de lecture,

***


André Chenet pour Francopolis, décembre 2013
et les membres de Francopolis.

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Créé le 1 mars 2002