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photo Cathy Garcia

Présentation
de la SÉLECTION


janvier 2009

n*62 


&

Fournée
préparée

par

Jean-Marc
La Frenière



présentation de la sélection janvier 2009 : Jean-Marc Lafrenière et Gertrude Millaire


Affamé de ciel bleu

"La semence dressera sa tête
Au-dessus des sèves calcinées
Quand le monde choisira
La rose pour boussole."
André Laude

L’année commence décidément mal mais les poètes sont toujours là qui veillent au grain. Leurs mots ne sont pas des poupées de chiffon. Ils suent. Ils puent. Ils pissent. Ils disent des gros mots tachés d’encre et de vin. Ils mordent quelque fois dans les langues de bois. Debout sur l’alphabet, pointés vers l’azur, ils trébuchent dans l’homme. Un jour, peut-être, les canons parleront la langue des oiseaux. Les grands pieds du réel chausseront les bottes du rêve. Les soldats troqueront leur treillis de combat pour un châle en dentelle. Les matraques des polices seront en sucre d’orge. En attendant, affamé de ciel bleu, j’ouvre les yeux comme une bouche et je lis. (Jean-Marc)

Nous vous offrons donc en ce début d'année, une lecture de 5 auteurs couvrant un ensemble de 13 textes:
deux  auteurs déjà publiés sur francopolis, Thomas Vinau et Jean-Luc Gastecelle et trois découvertes, Serge Maisonnier, Jacques Desmarais et  Brigitte Broc.

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Thomas Vinau,
l’un des jeunes écrivains français les plus prometteurs, est de retour. Il peut tout écrire,
même un Poème à son chien.

Liette : "C'est original, un poème à son chien.. Il ne le comprend pas, et nous, comprenons-nous chaque poème? La poésie est une langue étrangère que nous comprenons, pas besoin de l'apprendre pour la ressentir...  Alors pourquoi pas les chiens ? Une pincée d'humour et de tendresse ici..."
Lilas : "Oui pour cette jolie confidence. De tendres passages à citer" :

/ il a la silhouette de mélancolique de ceux qui reviennent avec peine de leurs rêves,
...il ne garde rien on se ressemble
...il offre sa part de poils à la poussière du temps
...tout en lui demande pardon à notre place
...je suis de sa bande avec les pies, les flaques et les chemins /

Philippe : "j'aurais aimé une deuxième texte sur le chat l'oiseau le poisson rouge, le lapin, la vache, le cheval le tigre l'olivier, le cèdre bleu... on a tous nos animaux singuliers... j'ai parfois du mal à m'occuper de moi même ... alors le chien ! ... donc, oui pour le travail réalisé, la personnalisation un peu trop humanisé ce clébart là, un peu trop cultivé..."
Kelig : "Forme où la ponctuation est supprimée, les phrases tombent comme en cascade, resserrée, ou comme en ballade... l'émotion court les lignes comme un chien court en pleine nature, en compagnie, librement, avec son compagnon d'homme. J'ai aimé."
Ali : "j'ai aimé ce texte pour avoir joliment tramé un certain cheminement de pensée qui a offert une belle stature au texte. Les deux phrases où l'auteur fait allusion à Rimbaud et à Camus me fascinent ainsi que ce bel euphémisme du début"

 /ça ne se fait pas d'écrire des poèmes à son chien .../


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Jean-Luc Gastecelle
a lui aussi déjà publié sur Francopolis et nous présente cette fois, quatre textes:
 On a tous une île  -  Colère  -  La mer est invisible  et Je ne reconnais plus les berges

Lilas"J’aime le propos intéressant et la forme qui convient, l’accent de sincérité qui soutient la langue et le rythme."
Liette : "Merci pour le rêve et la douceur qui courent ici. On sent une souffrance que la poésie enlace et berce comme un enfant. On enlace notre espoir, notre révolte, pour tenir debout. J'aime quand il nous ouvre son horizon interne, sa mer, ses couleurs de l'invisible. On a envie de le suivre."
Gertrude : "Une série de poèmes intimistes bien ancrés dans un décor naturel. Une réflexion, un regard du quotidien. Un questionnement légitime et des images bien ancrées."
Philippe : "j'aime bien le découpage des ligne les saut de sens qui me donne à moi lecteur de faire l'effort de relier, de prendre avec moi (comprendre...) faire le chemin. - j'aime bien ce passage" :

/ J'ai tracé avec mes pieds nus le chemin
Etroit des rêves illusoires saturés de braise
Et d'égratignures insignifiantes
Qui me poussent à écrire
Plutôt qu'à hurler /

Philippe: "Que j'aime cette colère vive-vivante, contenue, ce qu'elle exprime, plus qu'une explosion de colère. Elle dure."
Ali trouve dans On a tous une île "de belles petites sagesses en cadence ! " et semble bien lui aussi apprécier la colère : ".une vraie belle colère cette re-belle harmonieuse espérance ! " et craque pour Je ne reconnais plus les berges :"du cristal ces mots qui ruissellent et soigneusement tissent le tendre fil de la pensée ! une écriture qui nous rappelle un peu, par exemple celle de Abdellatif Laabi.. "


***


Serge Maisonnier
est un nouveau venu sur Francopolis et nous présente deux textes:
A la brume  et  Sur les chemins


Gertrude préfère le poème: Sur les chemins. " texte un peu court mais la fin nous réconcilie avec sa pensée. On sent bien chez cet auteur son pays de brume."

/ Puis tu as déchiré le sable avant qu'il ne coule et s'épaississe dans tes veines /

Ali: contemple À la brume "brumeux beau tel ce temps d'hiver ! joli ce flou qui l'enveloppe on dirait une toile de paysagiste asiatique! " et apprécie Sur les chemins: :"du ton aphoristique bien réussi ,on y sent de l'entente joyeuse entre les ingrédients du texte ... j'aime cette scène poétique de la fin."`

/ Puis tu as déchiré le sable avant qu'il ne coule et s'épaississe dans tes veines
/


***

Jacques Desmarais
est un poète québécois qui a publié son unique recueil en France. Nous sommes très heureux de l’accueillir sur Francopolis et nous présente des extraits de PAR LES SIGNAUX DU GRAND BOIS .

Liette : "On en prend plein la vue plein, le cœur. Ça rythme.  Le vocabulaire sonne avec une panoplie de mots qui ne font pas précieux.  Ça sait rester simple et léger. J'aime énormément. Tout plein de trouvailles, un rythme délicieux.  On marche avec lui. Je reste émerveillée."
Gertrude : "Oui... pour cette intimité du décor, ce regard du quotidien."

/ les gros becs fruitent à coeur joie
dans le pommier rabougri d'à-côté...

... je ne laisserai pas la butte de sable
me poivrer de solitude/ /

Lilas : "Un grand oui à cet ensemble dans lequel l’auteur a su choisir des mots, des images et des rythmes qui amènent à nos lèvres les mots clarté, évidence, simplicité, nature … Il est de la famille des Eluard et des poètes de l’Ecole de Rochefort … J’en redemande ! "

/Je ne redescendrai pas
les mains moites!
À matin, dans mon pays sage de cerisiers tardifs,
trop timide, trop enfermé, trop cancre!
je ne laisserai pas la butte de sable
me poivrer de solitude! /

Kelig: "De ces extraits, j'aime les deux derniers, plus vifs, drôles, surprenants, avec aussi des images audacieuses, des trouvailles..."

/ comme une espionne qui dénoyaute le ciel,
les arbres et les quenouilles

... ta pensée flotte
comme un nénuphar
au milieu des roseaux
...
me poivrer de solitude /

Ali reste sur son appétit: "un bon début à savourer... à part quelques belles image, le reste me parait opaque, épars et manque de fluidité poétique"

***

Brigitte Broc
a déjà publié plusieurs recueils. C’est sa première participation à Francopolis
et ce ne sera sûrement pas la dernière. Et voici les cinq textes retenus:
L'âge chemine  -  Dans la chambre d'automne  -  Traversées  -  Loin de cette terre  - 
Ne cherche pas à dire

Liette : "Ici les mots recherchés ne semblent pas tout droits sortis du dictionnaire, ils découlent d'un fond que l'on sent. Un coeur intérieur, un souffle. Le fond du poème nous prend contre lui. On s'y love et on voudrait rester là à entendre encore chanter pour nous comme la maman chante des berceuses à son nouveau-né!  Ça nous calme, nous adoucit et nous nettoie de la dureté du monde."

/ l'enfant arraisonne les pôles
enjambe la lumière
et s'en va mûrir dans les toiles /

Gertrude : "Une solitude bien ressentie dans un style monocorde pour ne pas distraire le lecteur. Style dépaysant qui nous emporte ailleurs, nous sort de notre confort... nous donne un souffle. Une rencontre. Une vision d’un ailleurs, un regard différent, un certain dépaysement comme un long voyage. Un enrichissement. Style différent comme une poésie venue d’ailleurs...dans la fonte des ombres."

/ Saoul de la fonte des ombres.
Un cerne de sueur s'agrandit
A l'aisselle du ciel /

Lilas : "Un grand oui à ces poèmes accomplis dont il faudrait citer maints passages, images et rythme ou harmonie. J’ai aimé en particulier Loin de cette terre  et surtout Traversées auquel le choix du présent ajoute à l' élan irrésistible."

/… Tourbillon,
ivresse pure,
je virevolte, à cru,
sur des phrases de sel,
m'accouple à leur écorce
et hurle `' source vive ! `'

J'ouvre,
dans ma poitrine,
des fenêtres
aux giboulées de grives,
de raisins et d'étoiles,
aux rafales d'ardoises,
aux foules écervelées des déserts,
des pierres et des jardins.

Là, dans cet espace
consenti à l'incandescence,
la bruine déploie mon feuillage,
gâche sa salive à ma résine /.. (Traversée)

Philippe: "J'ai préféré chez cet auteur les poèmes écrits de manière simple, sans lyrisme, les poèmes  Traversées et Loin de cette terre m'ont paru être écrits de manière plus ostensible, les trois autres m'ont sincèrement touché dès la prime lecture."
Ali :"une belle plume à la hauteur de ses encres ."



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au  Salon de lecture, nous sommes très heureux d’accueillir
Cathy Garcia  dans son hamac
et se laisser bercer par ses "Chroniques du hamac."




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le comité de lecture de Francopolis
 
janvier 2009



 

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Créé le 1 mars 2002