Vos textes publiés ici après soumission au comité de lecture de francopolis.


 

actu

 

 

archives

Notre librairie compte plus de 200 auteurs. Nous vous invitons à venir la visiter.

Vous y trouverez des poètes, des nouvellistes et romanciers, des auteurs de pièces de théatre, hommes et femmes, connus et inconnus, venus des cinq continents. Vous pouvez, vous aussi, en faire partie en nous proposant un texte.



création Coralie Délval

Présentation
de la SÉLECTION


juin 2008

n*57
 

par

Lilas

&

Fournée
préparée
par

Ali Iken



Présentation de la revue de juin 2008 par Lilas
responsable de cette revue, Ali Iken

C’est une fournée très dépaysante que celle-ci. Elle ouvre grand les portes de la francophonie, y compris à l’art de la traduction. Elle souffle tantôt une douce brise, tantôt un froid désespérant, tantôt la passion vive, tantôt ses relents de vieilles douleurs mal cicatrisées. Elle arrive des oasis de bonheur, ou des vagues de passion, ou s’insinue par les fissures de noirs territoires effrayants,  d’un Sud ou d’un Nord où  le verbe de ces auteurs nous entraîne découvrir des correspondances parfois inouïes

Cette édition de juin est riche de 5 auteurs venus majoritairement du Maroc et aussi des Ardennes.

Ahmed El Inani
nous vient de Fés, première publication sur Francopolisé Il nous partage cinq poèmes:  AutomneEsquissesPour Dalila - Songe sous un figuier et Passants anonymes.

L’ensemble des réactions est largement positive et va de la conquête définitive de Michel, évoquant une      "Poésie totale, à chaque mot et dans une succession d’images qui envoûte et enivre le lecteur ", à l’hésitation positive de Philippe, " Perplexe
Dans ma première lecture je dis
Tranquillement les mots simples d'une pensée au vocabulaire exotique
Et à relire
J'hésite … Oui pour la trace posée, le témoignage d'un intérêt  marque un pas. Encourager la poursuite de l'écriture et faire qu'elle soit lue, regardée, et permette à son auteur de travailler l'espace laissé au lecteur…
"

Le  poème Automne, a charmé l’ensemble des membres de Francopolis.
Kelig
y sent "le souffle du vent" . Gert en retient la "belle vision de l’automne, une poésie charmante" et, tout comme  Liette et Lilas, la belle métaphore finale :
" Ce vent léger qui te frôle
O passant
C'est un peu de toi qui s'effrite
C'est un peu
De toi qui
Peu à peu s'amenuise
Peu à peu s'en va. "
Par ailleurs, Lilas souligne  "les effets de rythme de ce poème, ces mètres variés et ces anaphores que renforcent des  effets d’harmonie ( allitérations,  assonances …)"

Esquisses, a été apprécié pour sa "poésie visuelle, un tableau peint en pleine nature avec les mots du décor. On sent bien les coups de pinceaux, le paysage... prend vie sous nos yeux."  Gert, "pour cet air léger qui fait du bien au cœur" Liette, pour, nous dit Lilas, son côté "poème –oasis",  sa  "liberté qui lui fait frôler le haïku"
"Sept nuits étoilées /Dans une palmeraie/Désert immense sablier",   pour s’élargir ensuite:
"Par-dessus les mots
Le poème perché
Sur la plus haute branche
Du rêve.
Nomade
Constamment en route
Vers un monde
Incessamment inaccessible."

Pour Dalila, n’a pas fait l’unanimité. Si Gert a aimé ce "genre de conte poétique très bien maîtrisé ", et si Liette en souligne les "teintes légères mêlées à la profondeur de l'hommage...on revoit les faits, le lieu,  mais avec le regard sensible de cet auteur! on voudrait être un ange et lui tenir la main.. ",  Lilas regrette : "celui-ci, en dépit du beau thème choisi, me semble insuffisamment travaillé. Le choix des mètres et des rythmes  n’est pas des plus heureux et confine parfois à la prose. Un passage comme  - Epaule vise et tire et ce qui arrive est pire - semble relever d’une cheville mal… chevillée. Que  penser également de cette comparaison dans le contexte:  - Il sourit à lui-même tel un aliéné ?... -

Avis très partagés aussi pour cette poésie, Songe sous un figuier, qu’ont aimé Kelig, Michel et Gert "Oui, décidément cet auteur a l'oeil poétique"  mais qui a semblé "trop personnel" ou trop  " loin [d’elle] " à Liette:  "l'évocation de ce moment reste un peu fade",  et pas assez accompli à Lilas "Pourquoi pas ?  Le tableau est agréable mais le texte manque un peu d’harmonie."
Mêmes avis partagés pour le texte, Passants anonymes, qui a paru "pas assez creusé" pour Kélig, et plein de "bons sentiments, quelques rimes,  mais … pas très poétique ! "  pour Lilas.
Gert
apprécie sa forme brève "très court mais très dense" quand Liette est contrariée "trop court, parfois des poèmes courts percutent mais là je ne sens pas la force d'évocation, les mouvements que l'auteur sait pourtant donner"

***

Jormunrekk  a déjà été publié dans nos pages, un poète d’un abord peu facile et qui ne laisse pas indifférent. Cinq poèmes sont proposés Aquae SextiaDans le BarbaricumKapo - Quatre saisons / trois bûchers et le cinquième poème Sans titre.

Dans l'ensemble, Kelig a apprécié "un souffle, une voix, on se sent comme aimanté ", mais Michel, cette fois, a déploré certains excès: "trop de confusion, de pathos", nous dit-il. Quant à Philippe, il regrette : "Oui, mais:  Ces textes sont un peu comme un tableau où des taches de blanc, nous cachent des bouts,des manques, des interruptions, et passage d'une image à l'autre sans préparer le lecteur. Le lecteur doit relire pour comprendre, remettre quelques liens pour bien déchiffrer, presque analyser pour trouver le sens, tous les sens.
Avons-nous tous les textes ou seulement des extraits de textes plus longs? "

Gert confie pour le poème Dans le Barbaricum "très complexe l'écriture de cet auteur, je suis à la fois fascinée et non rassasiée. Son écriture fortement influencé de l'époque antique me déroute...(…) 
Liette note: "petit oui, mériterait d'être un peu élagué mais oui car il y a de jolies choses qui ressortent, un rythme de saison, de vie et de mort, un certain souffle mais par moment ça se brise un peu..."

Gert souligne pour le texte Kapo "cet auteur reste bien ancré dans le passé... on y sent beaucoup de souffrance et d'amertume".
Comme pour stigmatiser ce côté déroutant de l’écriture de ce poète, le comité a peu ou pas commenté les détails .
Écoutons toutefois Gert pour le poème Quatre saisons / trois bûchers " très long poème... avec quelques longueurs aussi mais encore là ... malgré cette faiblesse de l'écriture trop éparpillée, sa poésie historique donne place à la réflexion, ouvre nos horizons."
" Je dors quand il me plaît
j'accepte de la brume à tous mes repas je l'invite à ma table
je prends une goulée de montagne"
...
Les arbres se relèvent enfin
abasourdis par tant de morsures
puis un temps mort
chargé de trois hivers
Les premières ivresses
destruction et création
un cercle est tracé "
alors que Liette apprécie, "poème  imagé"

pour le dernier texte Sans titre, Gert précise "j'avoue être dépassée par ce texte qui pourtant me fascine."
"Or, elle regardait obliquement la porte noire, et la montagne. Et les spectres devenaient des cavaliers tentants pour quelque valse mathématique.
Oh, comme elle se perdait, de ce côté de l'océan, en balançant les hanches au rythme naturel de cette musique qui ne venait que de dedans, jamais de dehors "
Alors que Liette apprécie: "grand oui, ici le récit tient bien debout. Sans titre ou pour moi - comme un arbre blanc -".
"elle se tenait là debout aussi immobile qu'un arbre blanc elle se tenait là debout elle était à bout"
- " il y a un vrai souffle, une réflexion et on est entre brume et couleur, rêve et réalité... le final reprend le début, tout se tient très bien... comme si on entrait et sortait d'un rêve, mais les brumes gardent une forme... mon préféré... "
 
***

Fatiha Morchid,
nous vient de Casablanca et publie pour la première fois sur Francopolis. Mais c’est bien entendu - francophonie oblige ! - au travers de la belle traduction de Touria Ikbal, notre dernier auteur, qu’il nous est donné de découvrir ses textes originellement en arabe. Elle vous invite à voyager à travers trois poèmes - Les couleurs du désarroiGorgées et  Feuillets passionnés (dont les 8 premiers poèmes choisis faisaient partie de tout un recueil ).

"Un grand Oui pour l’ensemble des textes présentés,  pour cet auteur accompli, cette savante simplicité si évocatrice, aux touches de beauté si nombreuses". Lilas

Les couleurs du désarroi :
"un ensemble d'une belle poésie..., le tout se tient dans un rythme bien marqué. Gert.  "Oui, pour ces petits moments de poésie. Des petites merveilles." Michel

Gorgées :
"Oui même si à première vue, ces gorgées sont moins poétiques, beaucoup plus au premier degré comme un exercice littéraire... une réflexion sur les mots." Gert et Michel note: "Oui, Mêmes merveilles de poésie."
Quant au recueil  Feuillets passionnés, après une concertation de l’équipe,  il a donc été décidé que seuls les huit premiers seraient partagés, n'étant pas dans la Chartre de Francopolis de publié un recueil sans son entité.1

"Oui. Totalement ! C'est rare de trouver autant de petits fragments chargés à ce point d'une veine poétique intense et amoureuse, à chaque fois renouvelée tout en gardant un droit fil de poésie" 
Michel
et Philippe : "Oui en coagulant le texte sur deux pages seulement
( découper le texte dont vous ne savez que faire, mettre dans une casserole, faire réduire à petit feu, prendre l'écume et étaler largement sur de belles feuilles blanches de papier chiffon, attendre trois nuits de pleine lune et caresser doucement pour que le texte apparaisse... (résultats garantis) … là c'est carrément trop long... faut faire un rubrique spéciale «  livre entier »
Besoin d'alléger le découpage, la mise en page ne favorise pas l'élagage du texte et faire longueur ne fait pas texte. Je le mettrais en ligne plutôt qu'en colonne, d'ailleurs. Un peu trop d'adjectifs : l’auteur en  systématise l'usage. Il doit être dans la phase fioritures. Ce texte demanderait un travail de relecture paragraphe par paragraphe Le français est-il la langue maternelle de cet auteur ? Je me perds qui parle à qui ? "
Gert : "Oui une belle poésie, très imagée, style original et très bon rythme...on accroche à ce partage poétique."

"Enceinte est la coquille de l'âme
Entre l'encre et moi
Un océan
de douleurs d'enfantement"
et se terminerait par
"Tu m'es revenue

Tu as défait les voilages de mon âme
et les fils du soleil ont repris
à tisser sur mon oreiller
un linge
de fleurs sauvages
Les épines me rappellent
une barbe négligée

Peu importe
je me laverai dans tes yeux "

***

Gilles-Marie Chenot,
nous vient des Ardennes, première publication sur Francopolis. Le comité a retenu trois poèmes: Les chants vers Santiago , Valkyrie Waltz et Cendrillon américaine.

 Voyons les nuances exprimées :
Les chants vers Santiago :
Liette aime « là je sens un rythme qui s'envole, une force d'évocation qui me prend au cœur : « elles saignent de chant hémophile ayant oublié le sens de la cicatrisation". Par contre Lilas regrette "Mmmm… oui, bien qu’il manque à ce texte une musique qui en soutienne le propos. " et Gert précise " oui même si la poésie n'est pas éclatante, elle reste modeste mais sait quand même peindre cette route quelque peu difficile mais l'approche de l'auteur rend bien l'esprit de cette marche."
 
Valkyrie Waltz doit son succès essentiellement à l’image finale dans laquelle " la vision impose sa force " Lilas et Liette cite : :
" une fleur de métal sur la poitrine
comme une couronne mortuaire
sur un linceul arc-en-ciel
qui fracture les eaux "
"il y a une force de frappe et d'évocation... ça nous rentre dans le coeur... actuel et historique"

Cendrillon américaine
 Philippe: "Je n'hésite pas , oui. Même si relecture me dit... Est-ce poème d'ailleurs … ?
Pour la structure , le travail d'écriture, texte à lire à voix haute, il pourrait passer pour un texte de SF ou fantastique, textes pas poème, c'est quoi la différence ? "
Lilas: "oui, tout de même, pour l’originalité. "
Liette: "texte étrange mêlant légendes et technologies, ou conte et métal.../quelque chose de vivifiant nous emporte."

***

Touria Ikbal,
nous vient de Marrakech et publie pour la première fois sur Francopolis, elle a fait la très belle traduction (pour autant qu’on puisse en juger à défaut du texte original ) de l’auteure Fatiha Morchid . C’est justement au bien nommé  Et il me dit... que le comité dira oui et avis partagés pour Hymne aux amoureux d’Ispahan.

Tout en penchant pour un oui global, Philippe  aiguise ses dents : " Oui peut-être. Le vocabulaire peut-il nuire à la transparence d'un texte ? Où est l'auteur, l'écrivain de souffle et de sang ?
Derrière les mots qui faufilent  avec dextérité, entre les lignes en dents de scie d'un texte mis en drapeau, à ce drapeau agité se perd le souffle du vivant. Construit, recherche du mot formule , tournure artificielle . Où est là encore la poésie ?  Manque de spontanéité de vérité "

Et il me dit...
Michel note  " Le déroulement du récit me plaît. La chute est réussie." Kelig renchérit : "Ça me plaît bien, grâce à la chute." tout comme Liette :" le final énigmatique : (et il disparut au moment même où je m’apprêtais à le suivre ) résume le propos  qui tempère, cependant ça mériterait plus de souffle poétique et moins de leçon de morale... " Gert fait écho tout en soulignant une couleur philosophique pour palier à la couleur poétique "oui pour ce court récit non pas qu’il soit poétique mais philosophique."

Hymne aux amoureux d’Ispahan.
Lilas:
"Il faudrait peu de chose, peut-être!.. Eviter l’irruption malencontreuse du passage rimé (pan/couchant/ chant) ? Plus de clarté ( le sens des pronoms personnels, à la relecture, ne me semble pas si évident) " alors que Kelig note :"J'apprécie la scansion ..." et Michel dit : "oui pour le décor, la musique des mots, la philosophie…"


***



        Après cet oasis poétique, posez-vous sous le figuier du Salon de lecture pour déguster les douceurs 
        marocaines du peintre en poète, Aissa Ikken.

        Bel été…

        Francopolis vous revient en septembre.




le comité de lecture de Francopolis
 
juin 2008



 

-> Vous voulez nous envoyer vos textes?

Tous les renseignements dans la rubrique : "Comité de poésie"

Accueil ~Contacts ~La charte de l'équipe

 

Créé le 1 mars 2002