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Dans notre Salon de lecture, honneur ce mois-ci à Aglaé Vadet.

  
"Sans titre ?"
par Aglaé Vadet

Présentation des textes
de la SÉLECTION
DE
NOVEMBRE 2005

n*30

Par  Gertrude Millaire et Ali Iken



Francopolis : sélection de novembre 2005



J'ai réparé un nid d'oiseau
Je l'ai cousu de feuilles mortes
Mais si tu vois sur tous les clos
Les rendez-vous de noirs corbeaux
Vas-tu jeter en flaques d'eau
Tes souvenirs et tes sabots ?
(Félix Leclerc, tiré de Notre sentier)

Pas question de sombrer dans la nostalgie de novembre!
Chers lecteurs, pour la 30ième édition de francopolis, vous êtes invités à une belle randonnée poétique où vous serez accompagnés par nos 6 guides, soit Cathy Garcia, qui vous présentera son jardin du causse en Mai, Nicole Turcotte vous ouvrira sa Mascarade et Le silence d'un fils à travers le Québec, ainsi se fera L'adieu. De retour dans les Pyrénées centrales de Silvie Piacenza, pourquoi pas Une chaise pour s'asseoir et jaser avec Anatole dans L'agape avant de reprendre tout de Blanc, la route Orient, plein Gaz avec Arnaud Delcorte, lui laisser Nos mots et suivre sa Vision de la Belgique alors que d'autres suivront Le général de Jean-Marie Dutey traversant en camion l'Automne de Gabriel 
Arnaud à travers son Arc-en-ciel, quel méli-mélo, il nous ramène à L'été en Vendée.

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MAI, extrait du jardin de causse de Cathy Garcia, semble avoir séduit le groupe.
- Cécile Guivarch aime ce paysage « J'aime. Les mots sont simples. On pénètre sans difficulté dans le paysage de ce jardin. Un bon rythme. »

marcher/marcher/respirer/songer à quel point
cela me manquait/marcher /sentir la sueur
m'imprégner /humer le monde
ce mouvement semble séduire Gertrude Millaire, « j'aime cette réflexion en mouvement, cette complicité du vivre et du combat de vivre...du réveil extérieur et intérieur... au rythme de la nature » et aussi Eric Dejaeger qui affirme : « La simplicité est sans doute ce qui est le plus difficile à approcher en poésie. Cette poétesse y arrive très bien et parle de la nature sans sombrer dans un mièvre bucolisme. Belle sonorité de tous ces noms de plantes et de fleurs. ». « beauté / de l'infiniment / simple / simplicité / de l'infinie / beauté » et « chaque fleur / ... / cœur en offrande / délicieusement / impudique ».
Et ce n'est pas Liette Schweisguth qui dira le contraire : « cette écriture nous prend par la main, par le souffle, on entre dans ce jardin, on devient sa terre, sa voix... les images coulent d'elles-mêmes, les sons s'enchaînent, se déroulent et rebondissent. C'est réjouissant, simple et fort. »
Et encore moins Teri Alves qui aime bien y venir flâner : « Lire et se laisser flâner… J'aime. »


***

Nicole Turcotte profite de la saison bien propice à la Mascarade pour en mettre plein les yeux à Teri Alves : « Ce que j'aime ici, au-delà de la qualité certaine du poème, c'est le titre qui colle à merveille, et plus qu'un titre, c'est une clé, un indice. »
et Cécile Guivarch « Originalité pour cette mascarade. Le tout est bien mené. »
Ali Iken aime bien cette scène matinale : « une scène matinale riche de faits ,de personnages et de sensations... les trois dernières strophes sont superbes »

Au moment de L'adieu, Eric Dejaeger se retire : « très personnel et difficile à pénétrer ». Alors que Cécile Guivarch souligne l'originalité: « Originalité. Des figures de style intéressantes. Une manière originale de traiter de la séparation. »
Alain Le Roux, sa première expérience dans l'appréciation se contente d'y jeter un œil : « le regard des regrets » mais Teri Alves semble très ému par la tournure de la chose : « il y a ce vers comme une coupure qui vire béance dans le texte : "la plainte des rivières hisse la voile des solitudes" et qui mérite à lui seul le détour. Et ce petit bout de la dernière strophe qu'un amateur de Messagier qui se respecte se doit de souligner : "je t'adieu sans levain".

Que suscite maintenant Le silence d'un fils ? « On dirait un poème en indépendants fragments délicatement attachés l'un à l'autre sans qu'aucun d'eux perde son entité particulière, courte et dense » proclame Ali Iken pendant que Gertrude Millaire regarde les images : « de belles images et j'aime la fin "ta chambre s'est enfermée /dans mes bras" et Cécile Guivarch se laisse prendre par le style : « le style reste simple, l'écriture est maîtrisée ». Gilles Bizien qui en est à sa première lecture s'attarde aux premiers vers : « les huit premiers vers sont très intéressants mais ensuite on retombe dans une longueur qui en devient vite de la lourdeur » et Liette Schweisguth murmure : « j'aime beaucoup ce poème, cette écriture fine et certaines images comme "j'ai tutoyé la terre" ou encore "tes veines cognent/ sur ma mémoire/ telle une horloge sourde/ trop sourde encore"les échos rebondissent dans une forme sensible. »
Rien n'échappe à Teri Alves qui aime bien les trouvailles : « En partie pour cette belle trouvaille : "la nuit trace/ son combat/ au visage".


***

Tirez-vous une chaise et venez apprécier le talent de Silvie Piacenza et y prendre Une chaise pour s'asseoir, et goûter L'agape.

Cette position semble plaire à Eric Dejaeger : « Deux bons textes sur la vieillesse, ses regrets, ses peurs et surtout son côté acariâtre. Textes grinçants, un peu dérangeants, bien écrits. » Notre chère Liette Schweisguth se tire une chaise à son tour : « deux nouvelles au regard fin et poétique autour du charme des rides, des fleurs qui ne fânent pas la mémoire de la vieillesse. » pendant qu'Alain Le Roux regarde Jeanne qui "se pose et se repose sur la chaise de la vie" pendant qu' "Anatole écoute le bruit des mots" et ce n'est pas Ali Iken qui manquerait une telle scène : « généreuse invitation embaumée d'amour et de tendresse. Heureuse Jeanne! Doux langage aux images humectées quelques fois de mollesse.
délicieuse agapes !! un beau texte de correspondance où l'expéditeur prend le plaisir de parler de son quotidien et de délier tendrement ses émotions et sensations à l'égard de son aimé/le destinataire..
»
Cécile Guivarch semble moins confortable dans la position assise : « Bon texte dans l'ensemble. L'emploi de l'impératif lui donne une certaine force. Texte vivant, sensible ».


***

Et puis après pour que chacun de nous reste attaché à ses points cardinaux et ne perde son orientation des sens Arnaud Delcorte, - que l'on tient à remercier encore une fois, nous offre gracieusement,- sans se soucier de notre gourmandise, des bouquets parfumés d'épines fleuries de son "orient" qu'on avait des fois imaginé de teint "blanc" par "nos mots" alors que les forêts ne sont pas des forêts ; elles sont des vergers, des cimetières ou ressemblent à des chantiers, à une cendre ou à un "gaz" dans l'horizon d'une "vision".

Ainsi d'après Teri Alves dans l'orient d'Arnaud Delcorte « Il y a une vraie recherche ,j'aime tout particulièrement » dit- il « le ton et la construction de la phrase : "dans les forêts qui ressemblent à des vergers à des cimetières à des chantiers à tout à vrai dire sauf des forêts". Gertrude Millaire surprise par la teneur thématique du texte commente cet autre "orient" du poète des mille et une nuits de sang des hommes et de lumière de leurs songes et espoirs, elle en dit « Mine de rien comme ça… il explose ce texte et donne l'heure juste, il décrit ce qui se passe et malgré tout, le quotidien survit et des enfants naissent. Un des rares textes à s'offrir avec autant d'espoir, espoir en l'humain ».
Ali Iken quant à lui pour qu'il ne perde pas son propre "orient" qu'il tient calme dans un petit coin de son cervelet s'exclame en douceur « voilà ! un bon plaidoyer !... j'ai aimé ce ton de crue, d'ailleurs c'est le grand atout de ce texte, en plus de la belle disposition des vers ! ..» pour lui tous ses textes sont « de la belle poésie au souffle franc et combatif .. »

Liette Schweisguth songeant à son orient et à celui de l'auteur ressurgit de son silence et dit, sans quitter des yeux les 5 poèmes d'Arnaud Delcorte « oui pour le style que je trouve fort intéressant, il y a du souffle chez cet auteur et des images qui nous font cheminer d'un espace à l'autre des poèmes, avec des notes de silence ». Néanmoins elle réplique en ajoutant « je préfère cependant le poème "blanc"... je reprocherai peut-être à ceux-ci leur longueur, mais pourtant un souffle les maintient vivant...j'aime beaucoup les images, notamment "je soupèse une poignée de sable blanc/ une poignée de neige/ une poignée de vent", envoûtée par la beauté du texte elle (j')entre dans le rythme, la forme, le silence et la musique de ce poème blanc... » Et quand « le blanc touche les nuages » dit Alain Le Roux c'est que "nos mots" "du jour et de la nuit" jouissent comme d'une certaine fluidité zen qui fait que d'après Eric Dejaeger « Ça coule bien, c'est vivant, un peu yin/yang ».
Très belle cinquième strophe ! s'émeut -il ; cependant l'air déçu un petit peu il termine « J'aime moins la dernière qui fait un peu trop Hubert Reeves (que j'apprécie) ». Gertrude Millaire épatée par la délicate naïveté du poème constate « Une certaine originalité de langage… avec ses mots tantôt durs, lents, purs… mais bien imagés. Une délicate naïveté comme j'aime. ! » et comme elle ouvre le "gaz" de l'amour qui s'est fait petit elle enchaîne pour en rallumer la flamme en disant « De mieux en mieux cet auteur… de belles images fortes et ça tient la route. Un œil mi-fermé, mi-ouvert malgré tout avec des moments de lucidité tout de même assez positifs. Une belle sensibilité. Il vit dans la vie d'ici .

"C'est le refroidissement global du genre humain /Givrés les sourires glaciales les embrassades /L'amour s'est fait tout petit /Bien rangé poli et maniéré /Discipliné /
Juste là quand on l'appelle /sinon /Vlan /On referme le placard d'un coup sec"
.

Toujours à propos des particularités du "gaz" ; sa charpente, son titre et sa matière... Eric Dejaeger trouve que c'est un « Texte très bien construit. Titre très étrange pour un poème, et totalement justifié. [Beaucoup d'auteurs accordent généralement peu d'importance aux titres de leur textes, ce que je regrette.] Mélange bien dosé de désillusion lucide et d'espoir avec une belle fracture au milieu ».

Et enfin pour que la "vision" soit claire avec gaz ou sans gaz de cuisson ou de guerre il faut que chaque texte ait sa raison de vivre, Gertrude Millaire a raison d'en dire : « Les images sont peut-être un peu plus voilées mais j'aime cette vision, cette audace de nous faire voir le monde, les différences du monde qui au fond est sans différence. Ce n'est pas à proprement parler de la poésie…mais ce texte a sa raison de vivre. »


***

Voilà encore, sans tarder je vous annonce l'entrée de "l'été" avec des sons "méli mélo" aux airs d' "automne" et aux couleurs d' "arc en ciel" de notre  Gabriel Arnaud qui par la chaleur de son été fait rêver Cécile Guivarch des eaux et des "arc-en-ciels" de La Loire et la laisse constater ceci :
C'est simple, ça coule ,dit -elle, tout seul.
J'ai aimé
"un ciel flétri s'évapore à l'horizon"
Et Ali Iken qui ne pense souvent qu'à ses petites écorces et des fois aux cascades du Niagara en appréciant avec un hochement de tête le débit du poème "été", il dit « poème bien concis. ce n'est pas loin de l'esprit haïku. chaque strophe a sa petite chute ! »

Mais le poème qui a attiré plus d'attention c'est ce plaisant "méli-mélo" qui pour Eric Dejaeger est une « belle parodie ; ça me rappelle, dit-il, un peu Jacques Prévert. » et pour Liette Schweisguth qui adore les mélis-mélos et les marées de toute sorte surtout quand il s'agit des mots, elle commente les textes d'Arnaud Gabriel en disant « je suis très sensible aux images et leurs retournements notamment dans "méli-mélo" avec ce premier vers "au fond du loup se cache un bois"qui mène en rebonds vers la fin "pierres qui reougent sous la peau chapeloup mort au fond du bois. Méli-mélo à la Perrault." qui revient vers un début, un retournement...j'aime la marée de mots, d'idées et couleurs dans ces poèmes »

Malgré que l'humour d'après Gertrude Millaire n'est pas de mise pendant cet automnal mois de novembre surtout pour les gens de la poésie, elle tient quand même à exprimer son admiration pour le poème, elle dit « J'aime bien quand les poètes cessent un peu de se prendre trop au sérieux ». Teri Alves, lui, le sourire aux lèvres relève joliment par son "ce" démonstratif l'originalité du poème « C'est original ce petit méli-mélo » dit -il.

Eric Dejaeger en voyant les eaux d'octobre en crue emporter tout sauf les mains, prend note de la sensitivité du poème "automne" et de son caractère désabusé « Beau texte tout en petites touches sensitives. "Le squelette du vent dans les arbres en sang" : très joli. J'aime beaucoup le caractère désabusé de la fin. ». Et comme Teri Alves est sensible à l'automne qu'il préfère aux autres saisons, il dit de l' "automne" d' Arnaud Gabriel qu'effectivement « …l'auteur réussit à faire naître la sensation physique d'une saison. » uniquement à partir des mots.

Enfin Gertrude Millaire en tant que admiratrice enthousiaste du paysagisme et de tout ce qui est irisé commente le poème "arc-en ciel" en écrivant « J'aime bien les poètes de paysages, ceux qui savent respirer aux couleurs du temps. C'est une belle suite de photos de l'instant présent »


***

Pour les textes en prose nous remercions l'auteur du texte "Le Général" M.DUTEY Jean-Marie l'amateur des enquêtes policières et des suspens des polars de nous avoir introduits dans le circuit des investigations de son journaliste sur la vie et la mort du Général le personnage de cette nouvelle que Teri Alves qualifie de réussie « Une nouvelle pour le moins réussie. Le ton colle impeccablement à l'histoire. Les personnages nous sont décrits de façon originale à travers le regard du narrateur. J'aime l'introduction qualifiée d'ineptie par le narrateur, puis reprise par lui-même à la fin de son histoire, comme une évidente conclusion pour lui, comme pour moi. J'encourage l'auteur à continuer sur cette voie » conclue t -il.
Liette Schweisguth en ajoute un peu de sel en estimant que c'est « une nouvelle au style intéressant... j'aime que la fin reprenne le début . »
Enfin pour Ali Iken ; il aime ce texte parce qu'il « exige la présence totale du lecteur , sa syntaxe et sa fine complexité de trame et d'intrigues l'incite a plus d'attention. texte riche par sa dynamique interne .. »


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Et pour conclure nous invitons les heureux ;ceux qui ont pris un sacré coup de poésie sur la tête et qui ont des bleus partout à nous rejoindre au Salon de Lecture avec notre adorable invitée Aglaé Vadet


***

C'était une fois,
Au bord de ma solitude
Quand je desséchais
Mes rêves
Refoulés aux portes de l'année
Que je l'ai vue seule
La nuit la guidait
Vers la source des errances
Je ne sais plus
De quel rêve
Est-elle sortie

(extrait du poème "je l'ai vue passer" d'Afulay Abou AlKacem Al khatir traduit de l'amazigh par l'auteur)

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novembre 2005
Gertrude Millaire
et Ali Iken
pour le comité de Francopolis


 

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Créé le 1 mars 2002