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  tourbillon: André Chenet
 

Présentation
de la SÉLECTION

novembre 2009

n*70

fournée
préparée

par

André Chenet




Présentation de la fournée novembre 2009 par André Chenet


Il y a un mois et demi j'ai été invité à rejoindre les membres de Francopolis. Je connaissais bien ce site que j'appréciais pour son caractère aventureux, même si, en tenace "révolté fier", je n'étais pas toujours en accord avec tel ou tel point de vue.  Mais la passion de la langue poétique qui s'y exprime d'une rubrique à l'autre révèle ce goût de l'aventure qui à mon humble avis se trouve à la base de l'écriture poétique et permet de passer outre les désaccords qui ne manquent jamais de survenir dès qu'un groupe de personnalités très différentes des unes des autres décident d'oeuvrer en commun.   Aventure intérieure liée à la connaissance de soi-même et du monde, aventure amoureuse dans tous les sens du terme, aventure de la découverte d'horizons neufs...
Je n'ai guère hésité à répondre à l'appel.

Car si l'un des buts de Francopolis est de diffuser la poésie contemporaine - des auteurs souvent très méconnus ou oubliés y côtoient les grandes figures de la poésie francophone - sa fonction essentielle, celle qui me semble irremplaçable et fait toute l'originalité de ce projet, est de présenter chaque mois une sélection de cinq auteurs, ayant pour la plupart été peu ou prou publiés, et dont les poèmes et les proses sont retenus ou non par les votes d'un jury (composé de 10 personnes pour ce mois-ci), dont les membres ne manquent pas de justifier et de commenter leurs choix.

Pour se convaincre de la qualité et de l'ouverture d'esprit présidant à ce travail de diffusion, il n'est que de consulter l'Anthologie Francopolis 2008/2009 éditée aux éditions Clapas, et que vous pouvez d'ores et déjà commander : quatre-vingt poètes y témoignent de la vitalité de la poésie de langue française, de son essor ai-je envie de dire. Aujourd'hui les poètes talentueux sont beaucoup plus nombreux que ne le laissent à penser les recueils de poésie remisés sur les étagères les moins accessibles des librairies. Cette anthologie, concoctée sous la direction de Serge Maisonnier et Michel Ostertag, est le premier volume d'une série que les années à venir "marqueront d'une pierre blanche". Un cadeau précieux à offrir pour enchanter et rendre inoubliables les fêtes de fin d'année.

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Il est temps maintenant de nous tourner vers nos auteurs du mois de novembre dont j'ai eu, à peine franchi le pas de porte de Francopolis, le redoutable privilège d'être le "mentor". Quant à la sélection de leurs textes, tous m'ont demandé de choisir pour eux parmi les nombreux poèmes qu'ils mettaient à ma disposition. Mes choix ne furent pas des plus faciles, car j'aime prendre des risques dès qu'il s'agit de poésie.
Voici donc cinq vrais poètes femmes et hommes qui m'ont honoré de leur confiance et, à travers les échanges que nous conservons, m'ont apporté cette beauté particulière émanant de la sincérité qui est la leur. Chacun d'entre eux a touché en moi une corde très sensible qui continuera, je le souhaite, à vibrer par delà la cacophonie du monde contemporain.  La poésie est certainement l'expression la plus humaine qui soit, si on en élimine toutes les théories plus ou moins absconses qui l'occultent. Pour ce partage inestimable, je remercie de tout mon coeur Isa Jullian, Sylvie Méheut, Paul Mari, Sophie B. et Pier Mayer-Dantec pour leur amicale participation:

 Isa Jullian, habite la ville de Dijon et nous donne à vivre, à travers les extraits d'un recueil en cours d'écriture une "histoire déchirante et tragique", l'histoire d'un amour rendu définitivement impossible à cause d'une guerre fratricide :
"Ces textes forment un ensemble fort que je ne séparerais pas" précise Liette qui ne s'y est pas trompée puisqu'ils proviennent d'un même recueil intitulé "Les Murs Hauts" et Kelig  ajoute: pour les deux premiers textes:
Le contraste – extrême – est bien rendu, on est saisi. Aimer secrètement quand aimer au grand jour n’est plus possible… Salves d’amour contre salves de balles, le message est salvateur.
AMOUR SECRET : "Oui. Ça défile comme un film... on voit bien ce contraste amour-guerre..." s'exclame d'emblée Gert, "un grand oui pour tous" proclame Hélène.
CRIS :"Comme si le danger affûtait leur passion, ils ont bien raison ces amants de préférer l’amour à la guerre." nous fait remarquer Serge
Les MURS HAUTS : D'emblée Juliette en cerne bien les contours : "Le jeu d'ombre et de lumière, ce mouvement de l'un à l'autre entre fermeture (Mur) et ouverture (fenêtres) est une exaltation quasi lyrique du chant amoureux, au point où se situe la vie, l'espérance. Il y a dans ce texte un sortir de soi, un récitatif qui entraîne le lecteur dans une identification en l'autre absent (ce 'tu' nommé et deviné tout au long du texte). Un joli jeu de miroirs." Alors que Kelig dit : ici, une touche de surréalisme en plus sauvegarde le monde de l’imaginaire des guerres
APAISEMENT:  ce poème a été jugé comme étant le plus faible par la majorité des lecteurs.
AMOUR D'ENFANCE : Lilas en disant OUI tient à souligner "le rythme ample, ponctué de l'anaphore du "je t'aime", allie celui d'une belle prose à celui de la disposition en vers. L'évocation est très touchante dans cette belle simplicité qu'ont les grandes choses du cœur et de la vie. (Mon préféré)". "OUI pour les cinq poèmes. Amour et guerre, la situation rend fort les êtres capables de survivre. Le cinquième poème est d’une grande beauté", commente Michel

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Sylvie Méheut est une inconditionnelle de sa terre natale, la Bretagne qu'elle peint, décrit, explore à travers sa poésie et ses chansons. C'est elle, parmi les cinq auteurs qui a donné "le plus de fil a retordre" au jury dont certains membres avouaient avoir "du mal" avec son style "néo-classique". Il n'empêche qu'elle ne cesse de se tenir en état permanent d'inventivité et, rime ou pas rime, elle sort des clichés imposés avec une palette très riche de sens et de couleurs :
"Je me sens traversée par l'ensemble de ces poèmes comme par une seule et unique pièce chantée à plusieurs voix. Il y a d'un texte à l'autre, une harmonie, une unité, de vocables et de ton, un lyrisme toujours (cf commentaire auteur 1 (texte3), une mémoire vive ciselée..." apprécie vivement Juliette,  tandis que Philippe y décèle de "Belles pistes d'écriture, de sonorités, de rapprochements inhabituels"
L'Arcouest : Liette est très judicieuse lorsqu'elle remarque : "poème qui se chanterait volontiers bon rythme, ça me rappelle des chansons de marins, mais avec un vocabulaire, un style l’auteur sait manier la langue, connaît les règles de la poésie classique et sait aussi s’en défaire, les détourner..."
Aubade : Liette très inspirée de continuer : flous lambeaux de moi-même» quelles images ;-) oui, du rythme dans tout cela, on a envie de le mettre en musique !" d'autant plus inspirée que Sylvie Méheut met ses textes en musique et les chante en accompagnant au piano.
Marine : "J’aime bien les sonorités chuintantes des 2 premiers vers, ou encore les quais amidonnés de brume. La poésie rimée est suffisamment difficile pour être saluée quand elle est réussie comme ici. " apprécie Serge et Michel commente les cinq textes présentés en quelques lignes : "La versification est très élaborée, complexe et qui ne donne aucune lourdeur. Le choix des mots, leur recherche est tout à fait remarquable."

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Paul Mari, né à Coarraze dans les Alpes-Maritimes, c'est un poète autrefois reconnu par ses pairs (Seghers, Eluard, Malrieu...) qui a déjà fait plusieurs fois le tour de son existence et qui à son âge, ne se fait plus guère d'illusions. "Je suis un pessimiste"  m'a-t-il confié un soir, "parce que je connais trop bien les hommes et je sais de quoi ils sont capables".
"oui oui!!!  Pour tous (les poèmes de cet auteur) Mon coup de cœur  La création existe ici   voilà un poète de l'humain et de la nature"  s'émerveille Hélène.
La nuit ne s'accroche... : "J’aime sa façon personnelle de dire les choses", approuve Michel Qui parle de Jean ? : "Un grand OUI,  pour ce sensible hommage à Jean, aux humbles, aux simples, à ceux qui ont vécu "où vivre nous déchire" déclare Lilas avec une belle lucidité.
Sans chagrin apparent... : "J'ai aimé la nostalgie/spleen (des refrains de fougères et de menthe), le temps arrêté/rêvé, l'épuisement du choix. Ici le monde est ramassé, presque sourd, ramené à un point de vie, à soi, un seul instant que l'on voudrait démultiplier en un seul jour - une seule mémoire" commente la perspicace Juliette.
Sous un ciel meurtri... "Mélancolie, nostalgie désabusée, le temps passe et on attend une qui ne viendra pas comme disait l’ami Brel" remarque Serge.
Je n'ai jamais fait de voyage... : "... une grande sensibilité. Un désespoir à fleur de peau"  précise  Michel. "Un poème encore plus désespéré que le précédent dans lequel le locuteur dit, en images terribles de tristesse et d'accablement,  le poids des jours, "jetés comme du mauvais plâtre", qui ont fini par l'écraser au bord d'un gouffre, en dépit de quelques soubresauts oniriques sans illusions." ajoute Lilas

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Sophie B. vit quelque part en Touraine, je crois. Je sais, parce qu'elle me l'a dit, qu'elle nourrit une passion pour les paysages et les rivages de Bretagne. Elle n'avait jamais publié jusqu'à ce jour et je suis presque certain qu'elle n'y pensait pas le moins du monde. Elle écrivait ses joies ses peines, ses amours, ses espérances et ses déceptions. Elle envoyait de ci de là des poèmes à ses amis, comme de fragiles flacons de cristal confiés aux vagues de la mer.
"J'ai terriblement accroché sur la résonance ici entre le monde de l'enfance et la réalité à peine effleurée du monde de l'adule. Une écriture en plans inclinés (glissements) d'une grande finesse."  Juliette  "Cet auteur n’est pas un poète qui écrit mais un poète qui vit... Un vrai de vrai quoi !"  s'exclame Gert 
Les cailloux du désir...LILAS, après avoir hésité : "OUI, finalement, pour les images : les "liquides festins" du ciel, la "bouche de souffleur de verre" qui donne "à [l']âme/ l'ivresse des champs de pavots", et encore :"L'amour marche pieds nus et nos rires enfoncent dans ses chairs insolentes leurs échardes poivrées." Et pour le rythme bien adapté au propos.
Prémisses : "j’ai du mal avec le style général mais là je suis emportée sur ces nuages, dans ces ailes, des images viennent à moi... " reconnaît Liette
Silence : "un auteur très sensible qui ressent  tout  des saisons, des  jours tristes ou  gais   et qui s'est trouvé une amie dans la poésie" dit Hélène.
Jeu"Jeu est particulièrement réussi" dit Michel et  Serge de continuer : "Ce petit poème là m’enchante. L’univers poétique enfantin y est très bien restitué. Délicat, fin et bien enlevé."
Sans : "OUI, en particulier pour les vers suivants aux images évidentes et riches de connotations :" "Et ce silence là, lien de chair, de jour comme de nuit, nous étreint dans ses remous que les oiseaux noirs de nos aisselles hantent."  insiste Lilas.  "Ce texte interpelle par ces cohabitations de mots inattendues comme les horloges lapidées, le granit qui pétille. J’aime beaucoup la strophe du silence…que les oiseaux noirs/de nos aisselles hantent". surenchérit
Serge. "La salle est vide le rideau tombe et sa chute accablante, heurte nos mémoires". La sensation lourde de la déception et de la séparation est bien  traduite" selon Hélène

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Pier Mayer-Dantec vit à Morlaix dans le Finistère. Homme de théâtre et de connaissance, musicien, ex journaliste, il n'a publié à ce jour que dans une revue en langue bretonne. Après de nombreux voyages sous tous les climats avec très peu de bagages, cet homme incomparable a ressenti l'appel irrésistible des landes et des granits du pays de ses ancêtres dont il a appris sur le tard la langue dépouillée de toutes fioritures inutiles avant de l'enseigner pendant quelques années. Poète il l'est naturellement et j'ai éprouvé quelques remords à ne pas présenter ses poèmes au comité de Francopolis. Il me fallait un texte long, et il fut le seul à m'en envoyer un. Je n'ai pas eu le choix, mais je regrette foncièrement de ne pouvoir donner à lire quelques-unes de ses prodigieuses "inspirations".
LA GRAND-MÈRE : Cette nouvelle poétique, à une exception près, a remporté tous les suffrages des membres du jury.  Gert"Quelle écriture ! Oh là là !   Je suis bouche bée. Rarement vu un texte d’une aussi grande force avec autant d’images renversantes, un style qui coule... une émotion, une sensibilité... les mots me manquent. Chapeau !". Kelig : "C’est tout simplement superbe. J’ai lu le tout d’une traite comme du petit lait : j’ai adoré. Bravo !"  Michel : "OUI pour la qualité du récit, sa poésie, la dimension humaine présente à chaque mot. Un oui, sans aucune restriction." Serge : "Superbe texte ! Tout est dit sur l’art d’être grand-mère. Sa peau est souveraine écorce Après cette belle métaphore je regarderais dorénavant toutes les grands-mères différemment."  Lilas : "Un grand OUI : superbe de justesse, de finesse, d'amour !"


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Pour le Salon de lecture de novembre, Serge Maisonnier a invité Patrick Joquel qu'à mon tour je vous convie vivement à retrouver en un seul clic. Je n'ai pas encore pris connaissance des poèmes ou textes proposés ici, mais pour l'avoir souvent lu, je sais déjà que ce poète voyageur et randonneur en montagne, nous entraînera sur des sentiers secrets où les mots roulent sous les pieds comme des petits cailloux, où la nature donne ses plus belles couleurs au ciel.

Patrick Joquel est né en 1959 à Cannes (brève biographie ici.)
Il est enseignant passionné par son métier, et a publié une bonne dizaine de recueils de poésie, écrit des livres pour enfants et fait entrer la poésie dans les écoles à travers les ateliers d'écriture qu'il anime. Sa devise ? "
Pour être heureux, il faut oser le bonheur."




André et le Comité de lecture de Francopolis

novembre 2009

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Créé le 1 mars 2002