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Notre librairie compte plus de 400 auteurs. Nous vous invitons à venir la visiter. Vous y trouverez des poètes, des nouvellistes et romanciers, des auteurs de pièces de théatre, hommes et femmes, connus et inconnus, venus des cinq continents. Vous pouvez, vous aussi, en faire partie en nous proposant un texte.
Bienvenue dans notre Édition Février 2010.
Nous avons tous une
pensée pour nos amis haïtiens et la catastrophe qu’ils
traversent. Vous êtes invités à lire cette page qui leur est dédiée. Ce mois-ci, nous avons retenu un bouquet de 4 auteurs, 1 récit et 13 poèmes. Trois de ces poèmes raflent l’unanimité. - Nadjet Tabouri, algérienne, doctorat en traductologie, déjà publiée dans notre revue, nous partage son récit: Déchirure. - Ghyslaine Leloup, dont la voix nous accompagne depuis longtemps, nous offre 3 écrits : Poème 1 - Poème 2 et Poème 3. - Arnaud Delcorte, habitué des lieux, nous propose 5 poèmes : Homme - La duplication de l’énigme - Driss - Ton nom - Le rêve. - Viviane Lamarlère revient sur Francopolis et nous invite à une autre écoute, toute en finesse et silence avec 5 poèmes : Fruits sans réponse - Absence - Mutineries - L’âme soeur - et un Poème tout nu . Nadjet Tabouri revient à Francopolis avec Déchirure, un récit (elle nous avait déjà présenté des poèmes). Elle est algérienne et a fait un doctorat en traductologie. Les discussions furent rudes mais nous sommes là aussi pour soutenir les auteurs quand leurs textes ont du talent en graine. Lilas : " Déchirure (à discuter peut-être ?) le problème
est … que ce n'est pas une nouvelle. Le texte, pour intéressant
qu'il soit par son intention d'analyse psychologique et son
écriture soignée, l'est sans surprise, de façon bien
conventionnelle."
Ali, en revanche, dit oui tout de suite à cette Déchirure. " Langage fluide, on s'y emporte sans soucis, la nouveauté du thème est aussi attachante on y sent une belle maîtrise des normes d'une nouvelle même s’il reste à éviter les phrases déjà en usage, et à sonder encore d'autres aspects et mystères de cette relation amoureuse... j'ai beaucoup aimé ce « un clic » du début, on dirait un mont altier d'où tout pourrait se voir, et la répétition de « Et pourtant » Michel : "Tout simplement superbe ! Bien construit, bien écrit. C’est oui." Alors que Philippe nuance. Il y a dedans la possible écriture d’un texte plus poétique, un travail nécessaire: épuration, allègement. Ce texte ne correspond pas à la définition d’une nouvelle. Que je me fais. Mais je n’ai guère d’expérience en cela..." et Gert répond par un oui nuancé. " Oui... Une nouvelle ? J’en doute... plutôt un récit de ses états d’âme... avec quelques petites trouvailles : « écoute grincer les étoiles », « trempe dans une léthargie ... » mais on y sent toute la complexité de l’être... cette dépendance de l’amour." " ***
Ghyslaine Leloup, dont la voix nous accompagne
depuis longtemps, nous partage 3 poèmes, tous trois ont
été acceptés par notre équipe. Certains
reprochent parfois un petit manque d’audace, une poésie trop
normative quand d’autres au contraire sentent une poésie
différente, forte, qui emporte et tous sont sensibles
à certaines fulgurances, et cette émotion du dire. Ces
poèmes ne laissent personne indifférent.
André : " Oui, surtout pour les deux derniers vers ": Michel : " C’est Oui pour tous ces poèmes malgré certains laisser-aller de vocabulaire comme « lousdé ». Par contre, de belles images de poésie comme : « Avant le bûcher et son orgie de ténèbres. » Philippe prononce un oui aux deux premiers poèmes. " Pour une poésie de la normalité bien dressée sur ses images récurrentes de lune de draps." (...) d’hommes vivants leurs cris failles d’encens ne pas oublier l’étoile l’obscurité (...) Son Premier Poème, un oui unanime : " Oui bel aspect narratif enveloppé dans le chaud d'une allure existentielle." Ali « La nuit se penche En son corps s’exilent vos désirs apatrides » Lilas : " Oui à ces images d'une justesse qui sait nous surprendre. « Vous aviez partagé le silence Ce lit sans draps où se cacher » voire nous déconcerter " « Balustrade des paroles chassées du plein soleil » Gert dit un " petit oui " et souligne ces deux vers : « Miroirs trop aliénés Pour réfléchir les rides du monde » *** Son second poème, forme comme une suite, un ensemble dont le final nous éclaire encore. André : " Oui, une respiration forte, tourmentée, épique et ces quelques vers... « L’obscurité du temps n’y fera rien Pas plus que leurs souillures Une lumière d’un autre ordre Brûle Intacte dans ma chair peuplée de voix Le jour se lève Je rejoins la prochaine aurore » ... éclairent ce poème entièrement." Gert :"oui une écriture différente... un regard nouveau... la découverte d’un ailleurs." « Ils ont gelé mes courbes dans des plis de stuc Ourlé ma bouche de marbre »
Lilas :"
un grand Oui à ce superbe hommage aux femmes : poésie
inspirée, visionnaire, dont le lyrisme n'ôte rien à
la précision "historique" des images. Elles offrent une belle et
saisissante synthèse des divers visages de l'oppression subie au
fil des siècles, avec, en leitmotiv, les cris qui montaient vers
les bûchers, qui couvraient ceux des lapidées, des
violées, des victimes des sombres inventions de la purgation, de
la perversion, de la peur, de l'animalité humaine, des
ambitions, du désir de dominer… La fin du poème est
inscrite dans la chair de toutes les femmes qui ont entendu ces cris. "
« L’obscurité du temps n’y fera rienPas plus que leurs souillures Une lumière d’un autre ordre Brûle Intacte dans ma chair peuplée de voix Le jour se lève Je rejoins la prochaine aurore » *** Son Troisième Poème est d’une autre tonalité, en ruptures et s’ouvre vers une autre culture. Philippe : non (...) je refuse de « bâillonner le désir d’éternité » on meurt de ça de ce bâillon sur nos rêves (...) et oui plutôt que ça que de ce bâillonner aux pâles poussées de sève de certitudes « circonstancielles »
Ali : " oui
de belles ruptures du langage où se croisent et se
côtoient des vers venus de divers horizons. j'en retiens surtout "
« La foule contemple sa propre peur Dans des miroirs de papier recyclé » Gert : " oui.... ... je trempe dans une autre culture." « Jouissance de la plante sur le bois ciré Un chat paisible dans sa planque de soleil Une danse barbare à l’abri des regards » Lilas : " Oui. J'ai aimé aussi ce poème qui dit si bien la difficulté à accepter ses plaisirs, a fortiori celle d'être heureux "face à ce qui souffre", face à un monde qui, d'avance, tue l'espoir, et qui sait justifier l'injustifiable." « À la une cette femme sans visage La foule contemple sa propre peur Dans des miroirs de papier recyclé Monde obscène où l’on mourrait comme on paye » Et puis, comment ne songerait-on pas, devant le cœur flamboyant des narcisses, à la petite lampe à huile de René Guy Cadou qui "peut encore mettre le feu", ou à la force du geste nu qui, à Pékin, arrêta un tank ? " ***
Arnaud Delcorte,
nous présente 5 poèmes Homme, La duplication de l’énigme, Driss, Ton nom et Le rêve.
Chacun a son propre regard, aime ou non, dit oui à l’un, non
à un autre. Les avis sont donc partagés mais il y a une
grande majorité de oui. Cet auteur sait toujours nous surprendre.
Michel : " C’est Oui pour chacun des textes " Philippe : " Oui sauf le cinq (Le rêve), malgré que et comme exemple de la poésie de pays riche. Riche car le temps est pris là pour penser à ce moi imaginé au césure d’étoile, à la résilience de la page. Poésie riche, de riche qui a le temps… (n’ayant pas à marcher pour ce tenir chaud un peu et se faire croire qu’il existe. Tant qu’on bouge on est pas mort). Qui a le temps d’écrire et de poser le contraste des mots d’oser construire une sorte de détour à la réalité ? Écrire c’est ça faire du quotidien quand j’ai le temps un extra ____ ordinaire " c’est ce qui me vient là à l’instant Homme Lilas
: " Un petit Oui à ce poème du changement qui
entraîne l'homme vers l'essentiel- voire "l’essenciel" ? -, cette
symbolique et « infime tranche de ciel/ Entre rose et pourpre/Vibrances…»
Le thème est beau et ambitieux; le poème manque un peu,
me semble-t-il, d'ampleur. Ainsi pourrait-on, par souci
d'équilibre du texte, de justification de ce changement,
enrichir au début du poème les "las de …" de quelques autres raisons. (question : y a-t-il une coquille à la fin : " qui de lendemain [en lendemain]…")
André : " Non, mais il ajoute:
quoiqu'il ne manque pas grand chose pour aboutir. Néanmoins, je
suis gêné par un trop plein d'énumérations
ne présentant aucun intérêt et qui
détériorent le corps du texte."
« De jauger la distance des regardsGert : "oui même si j’ai eu un peu de mal à entrer dans ce genre poétique." De vivifier la sève des revirements » Ali :" oui
de ton et rythme forts, comme si les mots sont là pour dire
toute la vérité et rien que la vérité ! "
« Je ne veux plus connaître des aubes bruissantes que cette infime tranche de ciel Entre rose et pourpre Vibrances Qui de lendemain Me font renaître Homme » *** La duplication de l'énigme Lilas : Non, à cause des derniers vers dont les images relèvent d'une "cacophonie visuelle !" André : " Oui à cette tentative "rimbaldienne. " Ali : " oui
belle déception ! Le style est extensif, mais ça laisse
à découvrir quelques énigmes cachées
derrière les rares signes que calligraphie l'auteur."
« Pourvu qu'il tende Un astre à l'escale des voyageurs Dont les couchers de connivence ancestrale Poignardent les vagues du jour » *** Driss Lilas : " Oui mais … je n'ai pas aimé ces « empâtements d'haleine des écoles de saumons vouées - A l'extinction …»
ni les deux derniers vers qui me semblent superflus après
la force des vers qui les précèdent." André : " oui
très hésitant... écriture relâchée,
trop de longueurs inutiles, manque la cadence. Certaines formulations
et des rapprochements de mots trop sciemment recherchés
finissent par devenir lassants." Ali : " oui texte jonché de beaux passages... à essorer, trop d'éclaircies ! "
*** Ton nom Lilas : " Oui pour la force de l'image « des fontanelles du schiste. » Ali : "non rien d'intéressant même avec ce bel élan ! " André : " Oui,
bien que le rapprochement du désert et des glaces me
gênent dans ce court poème qui sans cela aurait pu
être plus intense."
Gert : " Oui... pour ce paysage d‘ailleurs."*** Le rêve Gert : " oui... pour le dépaysement de ce questionnement. " André : " oui, en dépit de quelques "anicroches", telles que : « nous avarions les cardinaux » et de faiblesses descriptives et parfois décevantes..." Philippe : " non « nous avarions les cardinaux » (...) qui désaccouple nos lèvres atones… avec ça qui
peut dire que ce n’est pas de la poésie qui peut dire
l’inverse... Vastitude poétique dans laquelle on glisse...
Nos espaces intimes. Sens à chercher place du lecteur qui
s’interroge fort..."
***
Viviane Lamarlère, nous invite à une autre écoute, toute en finesse et silence et nous offre 5 délicieux poèmes: Fruits sans réponse, Absence, Mutineries, L’âme soeur et un Poème sans nom. Lilas : " J'aime
bien la recherche formelle de ces poèmes d'un cheminement.
Toutefois, globalement, celle-ci me semble demander parfois plus de
dépouillement et de simple évidence, pour mieux toucher.
Par ailleurs, il faudrait parfois élaguer et parfaire. Plutôt favorable. Attention aux lettres qui semblent manquer, comme au texte Absence."
Pour Michel : " C’est Oui ."Petite note d’une Clochelune
: les lettres ne manquent pas, c’est la volonté de Viviane
Lamarlère, pianiste et écoutante en soins palliatifs que
de jongler avec ces silences. ensuite, à chacun d’entendre
ou non au travers.
FRUITS SANS RÉPONSE Lilas : " Ces
fruits ne sont-ils pas aussi - et d'abord ? - les poèmes de
l'auteur où il peut rêver, dire son attente fervente ? "
« rêve l'or d'un seuilune épaule un geste de semeur pour arracher la nuit Que le ciel ne soit plus labouré d'arbres nus jusqu'à crever son cœur tremblant et fauve Un autre ciel au ciel » Philippe : " oui. Je ne trouve rien à dire c’est pour cela que je dis oui..." Ali : " oui des mots libres et quelques belles images. J'ai pas beaucoup aimé la fin pour sa platitude. "
« Un autre ciel au cielMa vie dans quelle vie ? » *** ABSENCE Gert : " oui... pour l’ambiance qui s’en dégage." André : " Oui, mais seulement à cause de « l'herbe écrasée du jour qui mord »"
Lilas : " J'hésite pour ce poème au début plus obscur
et dont le style plus recherché ne gagne pas en évocation
et ne m'émeut guère. Je ne sens pas le lien entre le
début et ce qui suit à partir de « toutes proches résonnent …» "
Philippe : " J’ai un vrai souci de lecture avec le titre de ce texte « Quand mon « entendre » monte. » Faut-il entendre là… l’écoute. Quand mon écoute monte... la différence entre entendre et écouter sachant qu’on peut entendre sans écouter ou écouter sans entendre, comprendre…à moins que entendre pour lui veuille dire tout autre chose... Connaît-on le dictionnaire de chacun pour déchiffrer à coup sur ce que cela veut dire. Peut-on demander à l’auteur de revisiter ça… plus simple en quelque sorte et même effacer, le reste tient sans ces deux lignes répétées. " Note de Clochelune : Suite aux commentaires de Lilas et Philippe surtout, Viviane Lamarlère a renommé son titre: Absence.
MUTINERIES Philippe : " oui pour ce texte et aussi pour L'âme soeur ainsi que le dernier. J’aime l’insu final et la dérive tortueuse
de ces textes qui nous amènent d’une sorte de douceur à
une violence contenue à la fin. ( Pas si contenue elle est…) "
« étrangle la sourcela folle du ciel si bleu où ses ruines germaient à regarder la boue en écartant la croûte un parfum de charogne à empoigner les horizons où blanchissaient où trébuchaient les voix joyeuses de nos visages sans armes » Ali : " oui du beau s'y cache quelque part, de l'agitation sans trop d'artifices rhétoriques ! " André : " Oui. Qu’importe la blancheur des écailles blessées (il était écrit b’laissées à la place de blessées, ça je refuse) " note d’une Clochelune: et je réponds : André : « b’laissées
» est une erreur voulue de Viviane ! Elle fait justement entendre
une autre langue, une langue bègue sous la langue, un jeu de
miroir pour donner à écouter et ressentir au-delà
du carcan imposé. Et voyez Lilas qui se demande justement la même chose :
Lilas : " globalement, c'est un Oui. (J'aimerais savoir s'il y a des coquilles dans le début : « Qu’importe la blancheur des écailles b' laissées au fossé » - (b' laissées : jeu de mots ? peu recevable dans le contexte me semble-t-il …)
« Que vos yeuxpar l’absence »
?? (oubli d'un passage ? Je ne comprends pas !) En attendant : je souligne le style original, inventif, qui s'épanouit dans des images fort évocatrices :
« Le miracle rugueux de l’asphalte léché par toutes vos vitessesj'en éprouverai seule la fantaisie mica le nom de chaque brin voyou dans le bitume l’œuf de férocité qui grandissait en moi est juste en train d'éclore » *** L'ÂME SOEUR (oui unanimes) : Gert : "oui, texte imprégné d’une belle finesse et délicatesse."
« Tu es (...)Lilas : " Oui. Toujours une belle qualité d'images. " le pays enroulé sous l’automne des arbres Tu es la lueur qui pose un vol sombre à la beauté d’insecte où la fleur des ruines germait » Ali : " oui de belles images." « Tu es l’espace où l’eau peut suspendre sa course et regarder sa boue sans crainte d’une main qui étrangle la source » *** Le Dernier POÈME (oui unanimes) : Gert : " oui... une écriture surprenante d’un caractère très personnalisé." Ali : " oui belle narration poétique, ça à l'air d'une épopée !" André : " Oui, pour ce voyage d'une éternité à l'autre. « l'eau calme de l'insu » J'apprécie follement l'allitération " Lilas : « Nous cherchions des routes plus graves …»
: Oui, mon préféré, qui use aussi de l'alexandrin
et le disloque juste ce qu'il faut, pour la musique ample des images : "
« Puis les Rias de foudreoù le vent blanchissait un parfum de charogne et je te regardais trébuchant dans ta voix joyeuse d'autres sels le visage accueillant sans armes les embruns Combien de paysages avions nous écornés pour empoigner enfin à force d'horizons l'autre côté du voir l'eau calme de l'insu » *********
Je vous invite à vous désaltérez aux haïkus et couleurs de Damien Gabriels,
présent à notre Salon de lecture. Juliette Clochelune et le Comité de lecture pour Francopolis, édition de février 2010 *******************
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Créé le 1 mars 2002