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Krzysztof Kamil BACZYNSKI,
ou le sacrifice d’un poète
(22/01/1921 - 04 /08/1944)

par Mary TELUS
marytelus@yahoo.fr

« Moi, le chercheur de vrais hommes
Moi, charmeur de serpents s’enroulant au-dessus de moi
Je me suis transformé en statue avec une épée levée
Trancherai-je l’homme ou les ténèbres ? »

 

SOMMAIRE :

Ø Un jeune poète polonais…
Ø Une œuvre toujours plus vivante…

Choix de 19 traductions originales par Mary TELUS


ß Nuit
ß Le Paradis d’or
ß Rayonnement
ß Source
ß Tu es mon nom…
ß Insomnie
ß Chansonnette
ß Ballade des pendus
ß Amour
ß Erotique
ß Chanson pour dormir
ß Chaque soir je vois tes yeux…
ß Erotique différent
ß Mélancolie
ß Ah, je meurs, je me meurs…
ß Autobiographie
ß Ecris-moi des lettres
ß Berceuse
ß Balade du train

 


Berceuse


Ne crains pas la nuit, elle verrouille
les arbres survolant et les sons des oiseaux
dans inaudibles, obscures
musiques
dans l'espace forgée de démons dorés
qui répandent le phosphore parmi la lueur.
Ils s'élèvent blanc, mauves, roses.
Ils s'élèvent dans les galeries de sable jaune.
Ils lèvent des têtes formées de nuages.
Ne craint pas la nuit. Son duvet est gardé
par les gouttes du cosmos, par la multitude du bétail.
Dans elle ouvre les yeux, et sous tes mains
Tu sentiras des formes inconnues
Qui te transperceront et deviendront toi-même.


Ne crains pas la nuit, c'est moi qui la conduit
ce torrent de métamorphoses.
Les fantômes scintillant, les troupeaux d'animaux
Je les ensorcelle en forme de mots.


Pose tes yeux débordants dans le berceau,
ton corps sur les ailes des lumineux démons
et tu accostera chez moi comme
une feuille
tombante dans le silencieux murmure d'un tigre.

 

Kolysanka

Nie bój się nocy, ona zamyka
Drzewa lecące i ptasie tony
W niedostrzegalnych, mrocznych muzykach
W przestrzeni kute złote demony,
Które fosforem sypiąc wśród blasku
Wznoszą się białe, modre, różowe
Wznoszą się w lejach żółtego piasku,
W chmurach rzeźbione unoszą głowy.

Nie bój się nocy. Jej puchu strzegą
Krople kosmosu, tabuny zwierząt,
Oczy w nią otwórz, wtedy pod dłonią
Uczujesz ptaki i ciche konie,
Uczujesz kaształty, które nieznane
Przez ciebie idąc - tobą się staną.

Nie bój się nocy. To ja nią wiodę
Ten strumień żywy przeobrażenia.
Duchy świecące, zwierząt pochody
Które zaklinam kształtów imieniem.

Ułóż wezbrane oczy w kołysce
Ciało na skrzydłach jasnych demonów
Wtedy przypłyniesz do mnie jak listek
Opadły w cichy, tygrysi pomruk.

 

Créé le 1 mars 2002

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