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ANNONCES DE PARUTION – REVUES ET RECUEILS

OCTOBRE-NOVEMBRE/DÉCEMBRE 2021

 

Lionel Mar, L’archipel du vivant, L’Harmattan (décembre 2021, 124 p., 14 €).

L'Archipel du vivant se dévoile en un récit enplusieurs fragments. Ceux-ci décrivent dansdes poèmes courts l'immédiateté de la vie. Les poèmes de ce recueil expriment les différentes expériences et émotions traversées par l'auteur. La réalité côtoie l'imaginaire à travers des chemins où la mémoire est essentielle. Le vivant est une ivresse en mouvement perpétuel face à la beauté du monde. L'Archipel du vivant ouvre des paysages pluriels et mystérieux.

 

Michel Ostertag, Éloge à l’épouse défunte. Éditions Le Lys Bleu (décembre 2021, 100 p., 11,70 €)

« S’il y a une impression dominante qui se dégage de la lecture de ce recueil singulier – non pas tant par son thème, le deuil d’un être aimé, thème poétique par excellence, mais par l’humilité de l’auteur, justement face à ce sujet déclencheur de tant d’œuvres majeures dans toutes les littératures – est la grâce avec laquelle est comme enveloppé le souvenir de l’aimée dans la parole du ressouvenant. Elle naît telle une apparition immatérielle avec « l’amour avant l’amour »… Dans « l’amour pendant l’amour », elle persiste telle une fragrance subtile en faisant éclore la lumière du jour du corps de l’aimée (…) Enfin, dans « l’amour après l’amour », elle œuvre à retisser, à rebâtir un avenir pour l’homme triste, l’homme seul, comme amputé d’une aile, d’une partie de l’âme, d’une partie du corps. (…) Alors, c’est cette grâce du dire seule qui fait réellement revivre en nous l’être aimé. » (Extrait de la préface de Dana Shishmanian)

 

Alena Meas, Les arbres lui semblaient pivoter. Récit. Éditions Unicité (décembre 2021, 80 p., 12 €)

« (…) Elle voudrait dire au revoir à cette fiction, déserter les pages, mais il y a encore quelque chose d’indéfinissable qui la retient, peut-être que cette fin nécessite d’elle encore un peu de patience, une confidence inattendue ou une résolution de deus ex machina, qui pourrait enfin poser le point final à son errance à travers ces pages qui ne veulent pas dire, hormis les observations météorologiques quotidiennes et l’anecdote de sa vie, de choses prodigieuses... »

 

Davide Napoli, Les ombres du vide. Éditions Unicité (décembre 2021, 58 p., 13 €)

«  (…) À traits effacés et d’une plume détachée, Davide Napoli nous livre la profondeur d’un souffle amnésique. (…) Langues plastiques ensorcelées par un même corps dans les marges de l’écho où règne « l’intension » du vide. (…)

Écrivain et plasticien, Davide Napoli explore les formes fulgurantes de la pensée, à travers les « in-tensions » de l’encre de chine et de l’écriture. Sa recherche sur le geste du vide et sur le temps explore la chute et le vertige du chemin de l’intime. »

 

Didier Cahen, TRANS/ POÉSIE. Chroniques du Monde des livres (2012-2020). PO&PSY a parte (novembre 2021, 196 p., 18 €)

Didier Cahen réunit dans ce volume ses chroniques mensuelles dans Le Monde des Livres, entre 2012 et 2020, consacrées aux livres de poésie. En huit ans : 81 chroniques, 243 livres présentés, qui donnaient une certaine idée de la qualité et de la diversité de la création poétique de la décennie 2010/2020. (…) Au-delà du panorama et de son éclectisme – diversité des langues, des nationalités, des époques, des sexes, des genres et des éditeurs… – il constitue une anthologie cohérente, « résonnante », qui peut aussi se lire comme un tout nouveau livre.

 

Ara Alexandre Shishmanian, Mi-graines (préface par Dan Cristea). Échappée belle édition, collection Ouvre-Boîtes (novembre 2021, 86 p., 15 €)

« Peut-être en fin de compte les vocations les plus profondes ne sont-elles que des maladies des abîmes, qui perturbent en nous la normalité d’une nature bien plus simple. Peut-être non seulement les chrétiens sont-ils des « animaux malades", comme semblait le croire Nietzsche, mais quiconque s’évertue à scruter au-delà de certaines limites. Au-delà de quoi, en fait ? Voilà toute la question… »

« je jette des pierres blanches dans les flots
et j’en sors des mots tellement propres
qu’oncques je ne les donne à la mastication du parler •
des mots de contemplation éclatants de silence •
l’arbre de mes lèvres plie le noir et envoie vers vous,
tels des carquois de secrets obscurs,
mes messagers enténébrés •
vous les cueillez tels des fruits terrifiants
et les regardez avec de la pierre dans vos regards
et vous 
savez – oui, savez –
que jamais vous ne les pourrez manger » •

 

Ara Alexandre Shishmanian, Orphée lunaire. L’Harmattan, collection Accent tonique (novembre 2021, 98 p., 12,50 €)

Dans une quête de soi par-delà toute figure et toute ombre - « comme orphée marchant dans une autre lumière/ que celle où il devait ramener eurydice... » - le poète nous ramène aux mythes fondateurs. Son écriture post-romantique, plutôt que post-moderne, débouche sur une vision apocalyptique au sens gnostique, avec une forte connotation cognitive et spirituelle.

« je cherche une clef
dont la porte c'est moi-même
elle reste toujours fermée -
peut-être parce qu'au-delà d'elle
je ne devine que doute
je marche sur une neige narcotique
je traverse l'enfer ainsi qu'un miroir -
le styx, ainsi qu'une pâleur de larme
je tiens entre mes doigts
la feuille noire de mon cœur -
en légalisant chez le notaire,
mon droit à l'île »

 

Parme CERISET, Femme d'eau et d'étoiles, Bleu d'Encre Éditions (novembre 2021, 148 p, 14 €)

« Sirène échouée sur le sable et sauvée in extremis, Parme, rescapée du néant, interpelle dans son recueil celui qui l'aidera à faire briller en elle l'étoile aux pulsations sanguines qui l'a sauvée. (…) Ses mots sont un pur, charnel et vibrant appel à sourire à la vie, à sourire à elle-même, un peu comme si son reflet était une autre personne, presque une autre aventure exploratoire à se rencontrer elle-même parmi les autres. » Préface de Patrick Devaux.

« N'être plus que le chant de l'eau et des rivières

et les plumes d'oiseau

et le parfum des fruits qui distille l'Éden,

n'être plus que le souffle qui berce les herbes

et le soleil enfin qui luit dans ton regard

et la saveur de l'aube cueillie sur tes lèvres...

Être là, lumineuse, immortelle éphémère. »

 

Monchoachi, Fugue vs Fug (Lémistè 3). Éditions Obsidiane (octobre 2021, 128 p., 15 €)

« Poursuivant son "enquête" poétique monumentale sur l'aventure de la poésie à travers les cultures et les langues, par le prisme élocutoire du créole, Monchaochi présente ainsi, ce troisième volume de son cycle Lémistè : Fugue vs Fug ouvre ainsi sur la circonstance décisive en Grèce antique, de l'avènement des voyelles ("Les Saintes Filles") dans une écriture alphabétique jusqu'alors consonantique, par conséquent sans voix.

Ce "sans voix" loin d'être une carence, appelle au contraire le répondeur, le juste de voix, l'homme dont la vocation est de bailler à hauteur la voix égale, d'être un entretien avec le monde et, plus encore, un chant (Hölderlin). Là où il existe par conséquent dans l'écriture, le sans voix est cela même qui ménage et aménage le lieu de l'homme. Captant et captivant ainsi la voix, l'écriture alphabétique gréco-latine ouvre à une totalité insigne, suffisante, qui menace à terme de taire l'entretien en faisant retraire le répondeur.

Ce terme, c'est cette nuit épaisse en laquelle présentement sont noyées les solitudes fébriles, tâtonnant sans fin sur la toile leurres et simulacres. »

Voir dans ce même numéro de notre revue la note de lecture dédiée à ce troisième volet des « mystères » (Lémistè) de Monchoachi par Mireille Pierre-Louis (à la rubrique Francosemailles), ainsi que la présentation du poète martiniquais par Michel Herland (à la rubrique Une vie - un poète).

 

Carole Carcillo Mesrobian, NihIL. Éditions Unicité (octobre 2021, 48 p., 12 €)

IL retourne l’origine de nos prières vers la source d’une vacuité sidérale. IL dissout notre peur de l’oubli dans son insoluble similitude avec notre ignorance. Des images imprononçables recouvrent l’invention d’un dialecte cosmique. IL les dessine en énumérant la lettre d’un alphabet interminable. Un élan cataphorique emporte la dimension de notre histoire. Nous permutons du hasard à l’anecdotique en nous évadant des contours de notre dialogue. Nos personnages ressemblent à l’arrière de son absence. Un mimétisme auctorial insinue l’architecture de nos représentations. Nous adressons nos prières à une tautologie immémoriale. IL ressemble à sa destinée car IL n’a pas d’espace où durer. L’oubli de ne pas le connaître organise notre mémoire. Une aphasie rétrospective édifie l’architecture de notre amnésie.

Lire une chronique pertinente et empathique à ce recueil exigeant dans la revue en ligne Recours au poème (n° 211, novembre 2021), sous la plume de Jean-Luc Favre-Reymond.

 

Arnaud Delcorte, Trouble. Éditions Unicité (octobre 2021, 86 p., 14 €)

Avec ce nouveau recueil de poèmes, Arnaud Delcorte n’a de cesse de nous interroger sur notre identité d’homme à travers différents lieux et postures. Identité de notre source corporelle et même spirituelle, les deux étant inséparables. Qui sommes-nous, avons-nous le choix de ce que nous sommes au plus profond du cœur et des orages, des obsessions et des détresses ? Le sujet des migrants est là comme pour couper court à toutes ces interrogations si nous savons regarder sans honte ce qui anime l’homme en devenir. (…) À travers ses poèmes, Arnaud Delcorte regarde la vie éparse et ses vers impriment en nous une charge émotionnelle rare. Ses textes nous renvoient à quelque chose d’essentiel et de palpitant qui sait regarder les êtres auxquels nous ne prêtons pas toujours attention. Mais c’est là que se situe en partie sa poésie comme à travers une errance à la fois douce et tragique.

 

Josette Ségura, Avec les heures. Les Cahiers d’Illador (octobre 2021, 72 p., 12 €)

On retrouve la délicate simplicité de l’univers de Josette Ségura, sa recherche d'une harmonie du monde. Traversant les apparences, les poèmes distinguent ces fils invisibles auxquels nous sommes suspendus, cette activité menue d’un jour à l’autre, cette rêverie d’un jour, ces petites conversations, la beauté des villages… qui permettent aux hommes de supporter la vie, la solitude. Heures après heures, avec les heures (un titre qui résume toute la situation) on marche au fil des mots sensibles ; tout est apaisé et la confiance dans les anges, absolue.

Voir dans ce même numéro la chronique de Dominique Zinenberg, à la rubrique Lectures-chroniques.

 

Anonyme, Selon ton silence. Les Cahiers d’Illador (octobre 2021, 62 p., 10 €)

Assoiffé de dieu, le feu ou le silence seuls le désaltèrent. Ce texte est poésie et prière. L’auteur de ce recueil ne veut pas se nommer - son nom est dans son poème même. Il est inscrit dans ce feu, il veut être le moins présent possible à lui-même, ignorer son daïmôn.

Ce recueil est le premier de la collection « Les silencieux » ; elle vise à partager des voix, des vers de spiritualité - ceux que l’on médite dans le silence, et qui invitent aux plus belles rêveries.

 

Brigitte Fontaine, Vers luisants. Le Tripode (octobre 2021, 80 p., 13 €)

Quand un journaliste l’interroge en 2021 sur ce qu’elle écrit, Brigitte Fontaine répond : « Je n’en sais rien. Des poèmes tordus, un peu loufoques, un peu jolis et un peu sinistres. Car je suis paradoxale. Je suis un oxymore, je suis baroque et un peu rock. »

Les Vers luisants en sont la preuve émouvante. Dans ce recueil de poèmes en vers, Brigitte Fontaine décrit sa volonté d’être toujours la plus libre possible, de vivre sans temps mort, de jouir sans entrave, sans égard pour les épreuves de l’existence. C’est aussi loufoque que lyrique, drôle que profond. Friandises et souvenirs d’enfance, premier smack et affaires de cœur, squelette tordu et vieillesse… Les Vers luisants nous emportent dans une ode à la vie qui demeure, malgré tout.

 

Éric Chassefière, Sentir, éd. Raphaël de Surtis, collection Pour un ciel désert (octobre 2021, 86 p., 15 €)

Voir à la rubrique Coup de cœur de ce même numéro (choix de Dana Shishmanian).

 

Denis Emorine, Romance pour Olga. Éditions Il est midi (octobre 2021, 12 €)

« Que ressent-on en se voyant dédier un recueil de poèmes ? Du plaisir, bien évidemment, et de la fierté. Mais on se sent vraiment élue en se voyant dédier un recueil de Denis Emorine. Romance pour Olga est littéralement né sous mes yeux : fascinée, j’ai suivi l’inspiration et la parole de l’auteur, sachant déjà que le monde aurait prochainement droit à une merveille de plus. Et quelle merveille !

En effet, Denis Emorine est un magicien. Un magicien qui nous entraîne, dans Romance, en pleine forêt enchantée où l’on s’attend presque à rencontrer les personnages folkloriques russes, à se perdre dans les bois de la taïga et à se noyer dans les neiges fondant sous l’effet du feu sacré du poète. Pourtant, la Russie de Denis Emorine n’est pas qu’un conte de fées, c’est aussi la douleur que le héros porte en lui dès son enfance. »  Olga Kulagina

 

Monique W. Labidoire, Être du monde. Poèmes, accompagnés d’aquarelles de Léa Labidoire. Éditions Éditinter, (septembre/octobre 2021, 102 p., 20 €)

Être du monde, c’est pour Monique W. Labidoire répondre à l’appel du poète Guillevic toujours présent dans son œuvre quand il écrit dans Art Poétique : « Le poème / nous met au monde ». Elle vit le poème au rythme du jour et de la nuit, sonde la lumière comme l’obscur. Grâce à la force des mots, elle donne au temps sa raison d’être et à la mémoire sa puissance toute spirituelle. L’appel de Monique W. Labidoire sonne l’alerte d’une civilisation en bouleversement dans laquelle l’image tente d’anéantir le langage et la fertilité du rêve. Pour la poète, il est urgent de redonner voix au poème. 

Voir dans le présent numéro notre note de lecture à la rubrique Francosemailles.

 

Agnès Adda, Tours de mains, dessins Martine Chittofrati. Les Editions Transignum (septembre/octobre 2021).

C’est un livre d’artiste illustré de dessins de Martine Chittofrati et traduit en italien par Davide Napoli et en allemand par Gabrielle Wennemer. Son tirage est limité à 60 exemplaires numérotés et signés.

 

La revue Voix, n° 6 (octobre 2021, 80 p. format A4, 70 exemplaires, 12 €)

Revue littéraire et artistique éditée par Le buffet littéraire (association de lecture-écriture poétique crée et animée par François Minod, que nous avons présentée pour son anniversaire de 10 ans, en mars 2017, à la rubrique Francosemailles), Voix se veut une ouverture vers tous les horizons et pratiques littéraires, ce que suggère le sous-titre de ce numéro coordonné par François Minod et Mireille Diaz-Florian : Solos, duos, ailleurs & critiques.

On y trouve en effet des « voix » francophones, une polyphonie poétique riche et variée (Agnès Adda, Dalil Aho, Guy Allix, Claude Ber, Marilyne Bertoncini, Isabelle Camarieu, Danièle Corre, Georges de Rivas, Mireille Diaz-Florian, Estelle Fenzy, Nicole Goujon, Patrice Henry-Biabaud, Catherine Jarrett, Claude Kraif, Patricia Laranco, Isabelle Minière, Alain Minod, François Minod, Davide Napoli, Jean-Baptiste Pedini, Anny Pelouze, Gilbert Renouf, Luc Vidal, Francis Vladimir, Nicole Voltz, Dominique Zinenberg) ; mais aussi des « voix d’ailleurs » : ici, cinq poètes italiens (Luca Ariano, Alessandro Rivali, Roberto Mosi, Daniele Beghè, Giancarlo Baroni) présentés et traduits par Marilyne Bertoncini. Ne manquent pas, bien entendu, les « voix critiques » (ici, Dana Shishmanian, pour explorer l’« enfer » de Cédric Demangeot – aux éditions Flammarion, 2017, et Dominique Zinenberg, pour chroniquer le « confinement » de Minh-Triêt Pham – éditions Unicité 2020).

Mais le sens même des « voix » dans une possible polyphonie épique à charge – et à chance – salvifique pour une humanité en perte de repères se dévoile dans un texte remarquable de Patrick Quiller, à qui est donnée la parole dans ce numéro (section Parole à, pp. 64-65). Le poète versé dans les lettres classiques dévoile le concept d’épos comme une supra-synthèse de logos et de mythos, portant une « vocation à tout dire » qui s’articule avec « l’accueil généreux dans la parole épique de différents types de discours, de toutes sortes de récits, et d’un large éventail de registres lyriques, de l’élégie à l’hymne, en passant notamment par le thrène ou le poème d’éros ». Et surtout, l’épos lui apparaît comme une réaction langagière et acousmatique de l’humain face à ses crises, collectives comme individuelles, par le fait de créer le lien entre les êtres – vivants ou morts, vivants et morts, humains et non-humains, tous règnes confondus – justement par leurs « voix » que l’aède nous fait entendre, en s’effaçant lui-même, comme pour réagencer ainsi notre univers, nous redonner une chance de transformer le chaos en cosmos. « Dans le régime post-moderne que nous traversons, lui-même l’un des paramètres de la crise, un épos est-il possible ? Tel est, selon nous, l’un des enjeux majeurs du poème aujourd’hui. »

Ce qui fait écho aux réflexions des coordonnateurs du numéro, dans leurs éditoriaux respectifs, qui s’interrogent – dans un monde devenu « un espace trouble » (Mireille), et alors que nous traversons une « période troublée » (François) – sur la vocation de la parole poétique : « Aller chercher l’embryon de lumière dans un monde gagné par la nuit. »

Un mot sur la tenue graphique exceptionnelle de ce numéro : qualité du papier (glacé), de la mise en page (élégante), et des illustrations (des encres de Patrice Henry-Biabaud). Maquettiste : Nancy Ottaviano. À commander auprès de François Minod.

 

La revue Les Hommes sans Épaules n° 52 (octobre 2021, 357 p., 17 €).

Le numéro 52 de Les Hommes sans Épaules la belle revue littéraire dirigée par Christophe Dauphin est consacrée à la Poésie de la Normandité. En effet, il n’existait pas d’anthologie des poètes normands avant l’anthologie parue en 2010 aux éditions clarisse et ce cahier littéraire est la première revue qui propose un dossier original sur ces poètes dont certains sont absents de l’anthologie.

Le choix a été fait de se restreindre à la partie contemporaine à partir du poète Albert Glatigny. La première question que nous nous posons est : y-a-t-il une spécificité normande en poésie ?

La réponse est complexe et tient pour une part à l’histoire de la littérature normande depuis Guillaume le Conquérant : « Le rayonnement des poètes normands a toujours été intense, rappelle Christophe Dauphin, et c’est notamment en normand que s’est élaborée la littérature française, au cours de la période allant de 1066 à 1204, lorsque le duché de Normandie et l’Angleterre étaient unis au sein du royaume anglo-normand, depuis la victoire de Guillaume le Conquérant contre Harold II, roi anglo-saxon usurpateur, en 1066, à la bataille d’Hastings. (…) Le premier chef d’œuvre de la littérature française, La chanson de Rolland, poème épique et chanson de geste de la fin du Xième siècle, attribué à Turolde, est en anglo-normand. »

Depuis, les Normands furent toujours très présents dans la poésie et la littérature jusqu’aux poètes normands modernistes et surréalistes du siècle dernier. C’est Léopold Sédar Senghor, normand de cœur, qui définit la normandité. Il évoque l’artiste normand comme « un créateur intégral » :« Je dis, affirme-t-il, que les Normands sont des métis culturels dans la mesure où ils ont fait la symbiose entre les tempéraments, donc les cultures, de la Scandinavie et de la France. »

Métissage et blessures ont forgé un esprit normand capable d’intégrer ce qu’il rencontre pour nourrir le feu de la création artistique. « De la contestation et de la résistance à l’amour, la normandité se manifeste à grand renfort d’humour noir, de dérision et de satire, au besoin de Merveilleux ; caractéristiques que nous pouvons retrouver, peut-être à quelques exceptions, chez tous nos poètes… » conclut Christophe Dauphin.

 

RATTRAPAGE 1ER SEMESTRE 2021

 

Christophe Dauphin, Totem normand pour un soleil noir. Éditions Les Hommes sans épaules (mai 2021, 176 p., 20 €)

« Avec Totem normand pour un soleil noir, superbement orné par Alain Breton, Christophe Dauphin nous rappelle – par le titre déjà – qu’il appartient à un clan, s’inscrit dans une lignée d’écrivains, d’origine normande mais pas seulement, avec une prédilection pour ces poètes marqués du sceau du « soleil noir » que sont, entre autres, Jean-Pierre Duprey, Jacques Prevel, Jean Sénac, Marc Patin. Le livre part d’une adolescence révoltée dans la banlieue ouest de Paris où il déambule, « la vase aux lèvres et la rage en bandoulière », parmi d’autres « compagnons du gravier » au pied des tours. » Extrait de la chronique d’Alain Roussel sur le site En attendant Nadeau (19 mai 2021).

 

Werner Lambresy, Mémento du Chant des archers de Shu. Éditions Maelström (mai 2021, 64 p., 16 €).

Ce « nouvel opus s’enracine ici dans la tradition chinoise en reprenant le titre et le thème d’une mélopée de la fin de la Dynastie chinoise Yin, le Chant des archers de Shu », écrit Rony Demaeseneer dans sa note de lecture.

Voir dans ce même numéro l’article sur son univers poétique par Monique W. Labidoire, à la rubrique Une vie – un poète.

 

François Graveline, La lette. Éditions L’étoile des limites (mai 2021, 64 p., 8 €).

Présentation du recueil sur le site de l’éditeur : « La lette est d’abord un lieu géographique précis : une étroite bande de terre au bord de l’océan Atlantique, coincée entre la forêt landaise et les dunes de sable qui bordent l’océan. Ce lieu, que l’auteur peuple de quelques amis et d’une grange mystérieuse, déclencha chez lui une expérience de solitude et de communion avec la nature.

Le récit qui en est tiré évoque au bout du compte la découverte de l’état de poésie et le surgissement de l’écriture qui en découle. »

 

François Graveline, La langue accueille ce qui n’est plus. Illustrations de Violette Graveline. L’atelier du Grand Tétras, collection Glyphes (avril 2021, 88 p., 14 €).

« J’ai écrit La langue accueille ce qui n’est plus après la disparition d’un être aimé. Ces poèmes parlent de la douleur, de la perte; certains, pourtant, sont le signe d’une présence, comme s’ils m’avaient été dictés par cette personne disparue. Ce livre, nous l’avons écrit ensemble. »

Croire percevoir une voix

basse

comme un horizon

croire

dans le ciel gris

au comble du bleu

une mésange

 

Aksinia Mihaylova, Ciel à perdre, suivi de Le jardin des hommes. Poésie/ Gallimard (avril 2021, 224 p., 10,40 €), traduit du bulgare par l’auteur et par Dostena Lavergne. Préface de Guy Goffette.

Née en Bulgarie, Aksinia Mihaylova qui enseigne le français à Sofia où elle vit, s’est fait connaître à nous d’une façon étonnante et imprévue : pour son premier recueil Ciel à perdre paru en France dans la collection Blanche en 2014 et écrit directement en français, elle obtient à l’unanimité la consécration du Prix Apollinaire que suivra celle, peu après, du Prix Max Jacob pour Le baiser du temps publié chez Gallimard également. (…) Sa poésie a une exceptionnelle capacité à susciter d’emblée l’empathie, ne parlant certes que du commun de nos vies, l’amour, la mort, la nature, le temps…

Voir à la rubrique Coup de cœur de ce même numéro (choix de Dominique Zinenberg).

 

Pierre Dhainaut, Ici. Éditions Arfuyen (février 2021, 12 €)

Ici, ce titre si simple, si nu, qui résume à lui seul toute l’entreprise poétique de Pierre Dhainaut, c’est l’un des poèmes liminaires de ce nouveau livre, « Urgences » qui nous en donne le juste sens : « Tu n’en sortiras pas, n’essaie pas de fuir, / ta place est ici. […] Regarde, / affranchis le regard, ces portes / sont innombrables, d’ascenseurs et de salles, / […] T’aurait-on expliqué où l’on te mène, / c’est le moment de te dire : / ta place est ici. »

En ces trois lettres est inscrite toute une éthique de courage et d’humilité : être ici, quoi qu’il arrive, ne pas fuir la réalité, même la plus dure, dans l’illusion des mots et des concepts. Faire face à la réalité au plus près, au plus frémissant, au plus énigmatique, sans essayer de l’éluder ni de se rassurer.

« Ta place est ici », le poète ne nous dit rien d’autre. Mais c’est la discipline la plus exigeante, la plus féconde, pour nous qui ne cessons de fuir le réel dans un monde virtuel ou chimérique.

 

JUILLET-SEPTEMBRE/OCTOBRE 2021

 

Jardins-Ponts-Planètes, anthologie, Le Verbe Poimier, plus de cent auteurs (septembre 2021, 330 p.).

 

Poésie/première n° 80 vient de sortir !

Explorer le sommaire & commander :

http://www.poesiepremiere.fr/2021/08/02/numero-80-3/

 

Échappée belle édition : parution Poésie, octobre 2021 :

Florence Issac, Guérir en Haïkus — Éloge du sacré. Illustrations de Catherine Morisseau (48 p., 15 €)

« Dans cette frénésie qui parcourt la vie des Hommes du XXIème siècle, nous est-il possible de retrouver le bon sens par le recueillement nécessaire loin du prêt à penser que l’on veut nous imposer ? Il suffit juste de s’arrêter, de s’extraire des flux délétères, de voyager de par le monde pour y rencontrer d’autres visages. Cela peut être aussi cueillir dans son jardin les fruits de son travail au jour le jour et être comme un enfant émerveillé devant le spectacle fabuleux qui se joue sous nos yeux. Écrire en Haïku, c’est vivre intensément le moment présent, avoir une conscience aigüe de l’instant.  (…) Le sacré est en toute chose, en tout événement. De l’importance de faire confiance à nos sens pour le retrouver. L’observation de la nature mais aussi mes réflexions au quotidien quant aux événements qui le constituent, forment les matériaux de mon travail. (…) J’espère que la lecture de ces pensées sur mon chemin 2020-2021 vous touchera. Mais plus encore mon désir est de vous inviter à écrire par vous-mêmes à retrouver le sacré de nos vies et ainsi Guérir en Haïkus. » (extraits de la préface de l’autrice).

Claire Cursoux, Je brise ma voix dans le sein des femmes (39 p., 10 €)

Ce recueil intime est un cri, un chant, une célébration.

Rouge le cri

mais lancé comme un chant

Léa Furnion, Les accidents d’ombre (42 p., 10 €)

Les poésies sont des loupes, des fois des pauses ; ici, il s'agit de faire une pause et d'examiner à la loupe les états d'une situation d'amour.

Mathieu Gabard, Le mur derrière le sommeil (47 p., 10 €)

Le mur derrière le sommeil est le premier ouvrage d’une trilogie à paraître chez L’Échappée Belle, suivront Rien que le corps et Péninsule.

Accumulées coupures, enfermements, disparitions, les douleurs subissent un espace, tandis qu’on ne voit pas, des langues, en métamorphose, croissantes, pendant le mur et derrière le sommeil, se compressent et se taisent

Martin Wable, Feuilles du Nord (140 p., 20 €)

Feuilles du Nord est une anthologie donnant une vue assez fidèle de l’œuvre de Martin Wable au cours des dix dernières années, à l’exception de ses textes narratifs ou documentaires. La plupart des poèmes sont inédits, hormis une dizaine de poèmes qui ont été repris et revisités, notamment ceux issus de La Pinède (éd. Maelström, 2012).

Jean-Pierre Klein, Enjamber la mort (39 p., 10 €)

Ma mort continue de pousser,

mon souffle la retient un instant encore

un instant mort et vie mêlées

dans un inspire

dans un expire.

 

Hélène Dorion, Mes forêts, éditions Bruno Ducey (octobre 2021, 128 p., 15 €)

… Dans ce recueil écrit au cœur d’une forêt, elle fait entendre le chant de l’arbre, comme il existe un chant d’amour et des voix de plain-chant. Et l’on entre à pas de loup dans une forêt de signes où l’on déchiffre la partition de la vie sur fond de ciel, sur fond de terre, sur fond de neige, de feuillages persistants et de flammes qu’emporte le vent, de bourgeons sertis dans l’écorce et de renouvellement. Un chemin d’ombres et de lumière, « qui donne sens à ce qu’on appelle humanité ».

Voir dans ce numéro même de Francopolis le « coup de cœur » de Gertrude Millaire.

 

Nina Zivancevic, La source de lumière, éditions Unicité (octobre 2021, 66 p., 13 €)

Nina Živančević poursuit dans son nouveau recueil de poésie La source de lumière le chemin de ses recueils précédents mais avec cette fois-ci un souffle politique semblable à celui d’Allen Ginsberg (dont elle fut l’assistante). En sa qualité de poète transnationale, elle évoque sa vie à Paris, marquée par la réalité française concernant la situation des migrants tout en se souvenant de son passé à Belgrade et de la Yougoslavie avec ses guerres civiles. Elle nous parle aussi de New York, des États-Unis confrontés à la question de la gentrification, mais aussi des événements en Syrie et en Afghanistan. Nous sommes enfin émerveillés par ses pensées sur la Grèce antique, sur des philosophes comme Nietzsche, Freud, Hannah Arendt, etc. Biljana D. Obradović.

 

Chansons et poèmes de Paul Vecchiali, éditions Unicité (octobre 2021, 136 p., 20 €)

Les cinéphiles connaissent le goût de Paul Vecchiali pour la chanson. Très proche de Jacques Demy, l’homme introduit, dans chaque film, quelques couplets, sans qu’on puisse pour autant parler de comédie musicale au sens strict. Tantôt joyeux, tantôt mélancoliques, les refrains accompagnent ainsi l’image, et font partie de l’univers propre au réalisateur, fondant une part de sa singularité, de son style. Car c’est bien d’écriture, de littérature qu’il est ici question, comme en témoignent les poèmes publiés en seconde partie. L’occasion pour le lecteur, de redécouvrir les productions de Vecchiali à l’aune de la mélodie, et d’explorer un autre versant de l’œuvre, peut-être plus intime.

 

Christine Durif-Bruckert, L’Origine d’un monde, éditions invenit (collection Ekphrasis, octobre 2021, 114 p., 14 €)

L’Origine du monde de Gustave Courbet lève le voile sur ce qui était resté caché et muet jusqu’alors. (…) L’œuvre est si palpable qu’elle dit à la fois la vérité du corps et celle de la peinture. Mais comment penser pouvoir entrer dans ce réel si ce n’est en suivant les reliefs, les courbes et les clairs-obscurs du tableau ; si ce n’est en se laissant envahir par le souffle haletant de l’œuvre, tout en consentant à ne pouvoir appréhender que par fragments, que par instants de clarté, ce corps réaliste qui est là si présent et déjà dans un recul infini ? Se trouver seule face à L’Origine du monde, c’est l’expérience que Christine Durif-Bruckert éprouve ici dans une langue qui se heurte à l’indicible, cherchant à saisir, entre voie poétique et approche phénoménologique, le va-et-vient inexorable d’une question sans réponse. Celle que nous pose l’intimité nouée au désir.

Voir dans ce numéro même de Francopolis la note de lecture de Nathalie Chocron (rubrique Lectures – chroniques).

 

Max Alhau, Des pas sous le sable. Éditions Voix d’encre (septembre 2021, 68 p., 10 €)

Tout au long de cet itinéraire, les doutes, l’issue d’une vie hasardeuse, viennent en contrepoids d’un espoir toujours latent, même discrètement exprimé. Cet espoir ce sont les mots qui le détiennent, ces mots qui accompagnent le poète dans son errance : « Les mots en cendres / un feu nouveau les recueillera. » Et si l’espoir faiblit parfois, la vision de la nature, d’un paysage redonne des forces au marcheur-poète autant que les souvenirs que détient la mémoire, autant que les rêves qu’il n’abandonne jamais. « Ce que tu as rêvé un jour te sera restitué. »

 

Chantal Robillard, Dentelles des sirènes de la lagune, Éditions Astérion (septembre 2021, &2 €)

Moins d’un an après la sortie de Dentelles des reflets de Venise, les Éditions Astérion ont la chance de pouvoir à nouveau publier Chantal Robillard pour un livre qui sans en être véritablement une suite, complète cet ouvrage publié en début d’année. Dentelles des sirènes de la lagune mêle cette fois poésies et nouvelles. Comme dans le précédent ouvrage, les textes sont illustrés par des photographies de Venise prises par l’auteure elle-même.

 

Estelle Fenzy, Amoureuse ? Éditions la Boucherie littéraire (septembre 2021)

Amoureuse ? pourrait se lire comme une romance des années 80. Il est bien davantage. Dans une langue à la fois délicate, dense et tranchante, Estelle Fenzy traduit la gestation de soi, la découverte du désir, des émotions amoureuses et de la féminité. La confrontation aux peurs, aux sentiments contradictoires qui jalonnent aussi l’adolescence et marquent cette période décisive de la vie. Elle en fait un récit initiatique tout en tension, entre autofiction et poésie.

Détails et commande sur le site du Hall du livre (848 p., 14 €)

 

Jeanne Gerval ARouff, En confinement, autoédition (Reprorapid, septembre 2021, 132 p., 15 €)

« Ce livre regroupe – au fil des jours ‘en confinement’ – des expressions diverses d’une plasticienne pluridisciplinaire. Sans rechercher l’adhésion du receveur-regardeur aux choix esthétiques. Démarches – englobant tout l’homme dans la vie – tributaires de conditions communes vécues, aux seuls matériaux s’offrant à moi : mots, objets trouvés « en-appart ». Selon l’émotion, l’intérêt, et la réflexion que suscitent le moment et le sujet précis – en urgence. Faisant lien et donnant sens, de mon point de vue, à un ensemble. » Jeanne Gerval ARouff, 22 juin 2021.

Voir dans ce numéro même de Francopolis la présentation de Dana Shishmanian (rubrique Vue de francophonie).

 

Hala Mohammad, Les hirondelles se sont envolées avant nous, éditions Bruno Ducey (septembre 2021, 144 p., 15 €)

Elle ne dit pas l’effroi des bombardements, les corps démembrés, la route boueuse de l’exil ; elle dit l’arbre et l’oiseau, le chagrin des maisons, le miroir de l’absence. Elle ne filme pas les colonnes de soldats en route pour la guerre, ne fait pas le procès des monstres, ne pleure ni Alep ni Damas ; elle dit simplement que « l’aube n’abandonne pas la terre », que les hirondelles font leur nid « avec la paille du silence », que l’amour demeure le premier alphabet. (…). La poésie de Hala Mohammad tient à jamais le cap de l’espérance.

 

Dominique Aguessy, Bleus d’aurore, éditions du Cygne (collection Poésie francophone, septembre 2021, 102 p., 13 €)

Bleus d’aurore, poèmes éloge de la fragilité, retrouvent le chemin de l’émerveillement, de la quête du sens de l’Histoire, du sens de la vie pour chacun, de ce qui peut être partagé et vécu en commun. « L’enfance nous accompagne/la vie durant le temps fuyant/l’émerveillement nous régénère ».

 

Alain Clastres, Il y a, éditions Unicité (septembre 2021, 64 p., 13 €)

… la poésie d’Alain Clastres, qui depuis plusieurs années creuse son sillon pour paradoxalement nous interroger au-delà des mots, nous invite à une dimension spirituelle. Même si dans ce recueil, il nous parle de Bouddha et de Parménide, Alain Clastres continue à chanter la poésie du non-lieu, du non-temps à sa manière pour que nous puissions peut-être découvrir que le bonheur est toujours là, au plus profond de nous, et qu’il est, comme l’ont dit plusieurs mystiques, notre vraie nature.

 

Jacques Gautrand, Les heures blanches, éditions Unicité (septembre 2021, 54 p., 12 €)

Jacques Gautrand transcrit les traces fécondes de nos joies et de nos habiles raretés dans le vœu du jour. « Je suis l’Argonaute / Des abysses de ton corps. / Entends le jour qui vient / Sur des battements d’ailes », chuchote-t-il lorsque le livre devient muet. Pour l’auteur, les heures blanches ce sont « ces heures que l’on croyait à jamais perdues, gaspillées, et qui resurgissent un jour fortuitement en nous, avec une force que l’on ne soupçonnait pas… comme si elles ouvraient une brèche lumineuse dans la finitude du temps. » Anne de Commines.

 

Christophe Condello, Après la cendre, Le Lys Bleu Éditions (septembre 2021, 112 p., 12 €)

Le poète québécois Christophe Condello, finaliste pour le prix littérature de cette année, nous offre ici un livre de haïkus.

Dans ce recueil, une voix et un horizon se lèvent. Les mots, à la fois légers et contemplatifs, jettent ici un regard plein de sens et de sensualité, au plus près de la cendre de nos vies. Les poèmes étincellent, témoins et complices, dans l’aurore qui jaillit chaque fois comme un jour initial.

Un peu de sable

mesure le temps

dans mes souliers

 

Voix des îles, Editions Des Iles (septembre 2021, 15 €)

« Voix des îles, une anthologie qui rassemble 65 poètes, vivants. De vives voix à l’épaisseur de pierre. Des voix légères, capables de papillonner sur la paume des saisons. Et des voix griffonnées en archipel de sel et d’étincelles. D’autres également capables de porter le poids du monde… Les îles filent l’écume de leurs mots pour habiller la mer. Elles sont ces artistes, ces poètes, ces Êtres debout dans la tempête… en quête de courants pour chasser la brume. Nous sommes entre le ciel et la mer, la baie du silence et de l’indicible. Et tout a lieu ici, comme une réjouissance entre amis, un feu de plage, un feu de mots entre les pages. » Extrait de la présentation de l’anthologie par l’éditeur, Eliphen JEAN, poète et fondateur des Éditions des îles, né à Cap-Haïtien, Haïti (voir interview et video sur le site Désirdelire d’où est extraite cette présentation). Anthologie signalée par Laetitia Extrémet, qui fait partie des auteurs ; pour commander : Librairie Wallonie-Bruxelles, Paris.

 

Francesca Limoli, Si l'univers est un pétale / Se l'universo è un petalo. Anthologie personnelle bilingue / Antologia personale bilingue, éditions L’Harmattan (collection Levée d’ancre, août 2021, 104 p., 12,50 €)

Francesca Limoli baigne sa vision comme une parure dans les éclats et les méandres de la vie. Elle attente au quotidien de son doigté. Les poèmes, successivement en italien et en français, serpentent sans bruit l'amour de l'amour. Est-ce la tradition mystique ou plutôt un saut à l'écart de sa coquille ? Le sang de l'esprit égare sa couleur pour celle de l'eau, plus fuyante et libre. On en arrive à confondre divinité et trace charnelle. La vérité prend toutes les formes qui la transcendent. Incantation, esquive de la séduction, ce texte intense tient au frais la brûlure. À l'orée du parcours, la poésie est le vrai miracle qu'invoque Francesca Limoli. Michel Cassir

 

Rafael-José Díaz, Un suaire. Traduction de l'espagnol par Bernadette Engel-Roux, éditions L’Harmattan (collection Levée d’ancre, août 2021, 90 p., 12,50 €)

Où nous mène Rafael-José Diaz en évoquant ce léger voile à la frontière entre la mort et la vie ? Sûrement pas dans les tréfonds de la terre, plutôt dans la tombe de l'air où l'aventure est encore vigoureuse avec ses rencontres, ses mélancolies et ses virages. Le poète tâte la matière sensible qui unit l'éclipse et le souffle. C'est dans cet espace que surgit l'inspiration comme un animal traqué. Ce qui étonne ici est le passage entre un réalisme précis et son enveloppement progressif dans les flous de l'être. Lucidité acérée qui sur le tranchant des mots devient le chant du vécu entre bribes de souvenirs et expansion du regard. Un suaire est un livre intense de bout en bout, remarquablement traduit de l'espagnol par Bernadette Engel-Roux. Rafael-José Diaz est au cœur de la poésie contemporaine espagnole, une voix reconnaissable et surprenante. Michel Cassir

 

Aurélien Leotta, Cosmos/Chaos, éditions L’Harmattan (collection Accent tonique, août 2021, 62 p., 10 €)

Ce premier recueil de poèmes traduit la quête d'une identité individuelle face au sentiment universel de l'égarement de l'individu au cœur même de sa propre culture dans un monde en phase de mutation extrême.

tout le monde dort

dans un affreux silence

tout le monde dort

nul ne sait recueillir

en son sein

la lumière ardente

des aubes

tout le monde dort

nul ne sait pacifier

de ses mains

la violence accrue

des atomes

 

Gabriela Mistral, Essart, traduit de l’espagnol et préfacé par Irène Gayraud, éditions Unes (août 2021, 192 p., 23 €)

« Quelle est cette terre que Gabriela Mistral cherche à essarter, à défricher ? Celle de son Chili natal, de la Cordillère des Andes, des légendes Mayas ? Ou la terre des exils et des ombres ? Essart est un livre mystérieux ; on lit ces poèmes comme on marche sur une terre ouverte, dont on embrasse les sommets du regard, cheminant au plus près d’une parole dense et profonde, rustique et mystique. Gabriela Mistral hisse ses poèmes vers la fable, au moyen d’une langue bruissante d’hommes et de dieux, de traditions et de légendes, de dialectes archaïques… » (extrait de la préface).

 

Jean-Pierre Béchu & Marguerite Chamon, Anthologie de l’émerveillement, Les éditions du Net (août 2021 148 p., 30 €)

Ce volume élégant de grande qualité graphique est la cinquième anthologie de poésie réalisée par Jean-Pierre Béchu et Marguerite Chamon (après L'éveil du myosotis, 2014, Les poètes et le cosmique, 2015, Les Poètes, l’Eau, et le Feu, 2017, Poètes contemporains de Seine-et-Marne et Val-de-Marne, 2018).

Elle réunit 64 auteurs (dont Jean-Pierre Béchu, Claudine Berger, Jean-François Blavin, Marguerite Chamon, Éric Désordre, Vital Heurtebize, Alain Morinais, Ara Alexandre Shishmanian, Dana Shishmanian, Catherine Trembloy, Samuel Zittoun) et 28 illustrateurs (dont Roselyne Fritel).

 

Voix Vives 2021. Anthologie Sète 2021. Préface de Maïthé Vallès-Bled, éditions Bruno Ducey (août 2021, 232 p., 20 €)

Ne faire « plus aucun commentaire sur les mots qui virevoltent dans les flammes de l’incendie… Mais des poèmes. » À l’heure de donner à lire, parmi tant d’autres, ces mots du poète français Stéphane Bataillon, nous retenons notre souffle. Non parce que le festival Voix Vives de méditerranée en méditerranée de Sète livre cette année sa douzième édition contre vents et marées, mais parce que la poésie est là, au plus près de nos attentes, vive, vivante, vaillante, comme ces oiseaux de grand vent qui ne redoutent ni l’hiver ni les tempêtes.

84 poètes parmi lesquels : Eduardo García Aguilar, Stéphane Bataillon, Rim Battal, Claude Ber, Ana Brnardic, David Christoffel, Patrick Dubost, Alicia Es. Martínez Juan, Anna Gual, Paolo Fabrizio Iacuzzi, Mohamed Jaber, Paulina Kamakine, Vénus Khoury-Ghata, Perrine Le Querrec, Hala Mohammad, Iro Nikopoulou, Serge Pey, Jacques Rebotier, Annie Salager, Sapho, Valeriu Stancu, Murielle Szac, Michel Thion, Hamid Tibouchi, Raed Wahesh, Ahmad Yamani...

 

Voix de femmes, anthologie de poésie féminine contemporaine, par Pierre-Louis Raynaldo et Dumène Dierf, éditions Plimay, Port-au-Prince, Haïti (juillet 2021, 18 €).

Plimay, Plateforme de littérature contemporaine, fondée par des jeunes de Jacmel et d’Haïti, réunit ici des voix de femmes poètes provenant de pays aux cultures vivaces : Haïti, France, Québec, Côte d’Ivoire, Belgique, etc.

« Plus de trente voix de femmes, plus de trente univers poétiques, plus de trente imaginaires rassemblés pêle-mêle dans cette anthologie. Des poétesses de différents âges, venues de lieux et d’horizons différents, pays du Nord, pays du Sud, d’Haïti et d’ailleurs, de Port-au-Prince à Petit-Goâve, de Grenoble à Paris, de la Belgique à la Nouvelle Calédonie, de Jacmel à Québec, de la Côte d’Ivoire à Rochefort. Des fils conducteurs relient ces univers. » (extrait de la préface d'Evelyne Trouillot)

Les 35 auteures qui ont participé à cette anthologie : Prinston Jenny, Marilyne Bertoncini, Flora Botta, Josette Neisius, Perle Noire, Marie-Josée Christien, Margueritte C., Anne-Marie Weyers, Carole Carcillo Mesrobian, Évelyne Trouillot, Parme Ceriset, Niloufar Sadighi, Anne-Marie Jorge Pralong-Valour, Négresse Colas, Denise Bernhardt, Adlyne Bonhomme, Sylvaine Reyre, Lunise Jules, Christine Delcourt, Laetitia Extrémet, Jeanie Bogart, Lidija Dimkovska, Cherlie Rivage, Emilie Tapé, Johanne Augustin, Tania Ceija, Geneviève Catta, Pascale Barraud, Régine Baptiste, Maherline Jean-François, Sarah Mostrel, Adeline Raquin, Pâques Marcelle, Cécile Bellan, Marie-Ange Claude.

 

Juliette Cordier, Entre quatre yeux, éditions Unicité (juillet 2021, 60 p., 13 €)

Désir de liberté, puissance de la volonté d'écrire, fierté de la jeunesse en mouvement, voici les ingrédients du premier recueil de Juliette Cordier dont les vingt ans se dressent contre les esprits endormis et les langues de bois. Entre quatre yeux est un recueil qui prend la parole sans fléchir. Il est une promesse à suivre de toute urgence.

J'ai quinze ans à nouveau.
Garder quelque chose des coups-de-foudre
en coup-de-vent.

 

Roland Chrétien, Le chemin du poème, éditions Unicité (juillet 2021, 98 p., 13 €)

Avec ce nouveau recueil, Roland Chrétien déclame la vie avec ses histoires, ses failles, ses relents de vérités intérieures. Ce poète nous parle de l’existence dans ce qu’elle a de plus juste, de plus intime, de plus gris, et donc dans ce qu’elle a de plus sincère. Et cela en devient émouvant, sensible, touche le cœur, nous émeut parfois jusqu’à l’insupportable. Mais un insupportable cri de vérité qui nous fait du bien. À la lecture de ces poèmes volontairement dénués de lyrisme, de découvertes exagérées, on se sent proche de la vie qui nous submerge par des émotions à la fois humaines et parfois contradictoires. C’est la poésie de la vie dans ce qu’elle a de plus sensible parce qu’elle décrit avec amour et générosité nos désespérances et nos joies, finalement tout ce qui touche au sublime...

 

Yoann Leveque, Pas blancs, allure rose, éditions Unicité (juillet 2021, 82 p., 13 €)

Ce second livre forme un diptyque avec le premier, les Mots blancs pour l’enfant s’en venant [2019]. On y continue la réflexion commencée sur l’enfance, la paternité, la maternité, l’amour. Et, si l’on souhaite insuffler plus d’espoir, par la même brèche davantage de crainte peut entrer. (…) Tout poème est l’expression d’un art, et il sait que certains d’entre eux lui ont ouvert des portes qui resteront entrebâillées pour toujours.

 

Pierrette Osmont, Je voudrais vous dire (62 p., 13 €) et Allégorie, (50 p., 12,50 €), éditions Jets d’encre (juillet 2021)

Avec lyrisme et modernité, l'auteur livre un éloge du quotidien. Elle capture chaque instant pour le rendre poésie et en fait l'écho de l'intimité. Une poésie sensible et universelle.

Prenant ce monde un peu fou à revers, Pierrette Osmont nous invite à nous arrêter un moment. Avec des mots puissants, elle alterne moments d'exhortation et moments de contemplation, montrant au lecteur à quoi ressemblerait une vie où l'on prend le temps.

 

Eva-Maria Berg & Olivier Delbard, Horizons Horizonte, éd. les amis de l'atelier des noyers (juillet 2021, 60 p., 15 €)

Apprendre de l'expérience d'Icare et renoncer à voler ou mieux l'accompagner et masquer le soleil aile contre aile glisser vers l'horizon… Poèmes d’Eva-Maria Berg et d’Olivier Delbard, en version bilingue français / allemand, avec des illustrations de Matthieu Louvrier.

 

Philippe Tancelin & José Muchnik, Tamukiz, éditions L’Harmattan (juillet 2021, 144 p., 14,5 €)

Révolution ! Insurrection ! Découdre la peau des mots, laisser leurs tripes en liberté. Nous sommes dans une nouvelle dimension ! Pas encore ! D'accord pas encore. Ni avant, ni après, dans l'incertain de l'un comme de l'autre nos deux auteurs entreprennent ici une lecture symptomatique des dispositifs sanitaires et gouvernementaux face à la pandémie COVID 19. Ils en viennent allègrement à poser l'hypothèse que ces dispositifs ont eu pour fin inavouée de surveiller et contrôler les capacités de résistance des sujets aux incohérences, contradictions, errances des systèmes de pouvoir et de tenter de neutraliser les champs d'analyse critique. Le tamuki (forme singulière du fragment) s'impose ici comme une mise en apnée. (…)

 

Eric Dubois, Lunatic, éditions Le Lys Bleu (juillet 2021, 176 p., 18,50 €)

Catherine La Folle et Henri s’aiment-ils encore ou ne s’aiment-ils plus ? Cet ouvrage est d’une certaine jeunesse perdue dans les vicissitudes du sexe, des drogues et autres addictions, dans la folie d’une époque consumériste et désespérée. C’est entre les lignes que nous aurons la réponse à notre question.

Lire une chronique pertinente par Frédéric Vignale (sur le site Le mangue), qui rend compte de l’originalité de ce deuxième roman du poète Eric Dubois (après L’homme qui entendait des voix aux éditions Unicité, 2019).

 

Martin Melkonian, Arménie noire, Arménie blanche, avec des encres de l’auteur, éditions L’Harmattan (collection Accent tonique, juillet 2021, 146 p., 15 €)

Des colonnes de déportés. Un observateur s'approche.
Il semble à la recherche d'une personne qu'il aurait connue.
Il a beau fouiller du regard, il n'appréhende qu'un mirage désastreux : celui du génocide des Arméniens de l'Empire ottoman, en 1915-1916.
Faim, soif, sévices transforment les humains en spectres porteurs de haillons.
En quatre langues succédant au français, Martin Melkonian nous donne à lire l'évocation hypnotique d'une longue marche exterminatrice. Le verrou ethnique alors saute : un deuil universel est commémoré.

 

AVRIL-MAI-JUIN 2021

 

Lignes de partage. 22 poètes du Luxembourg. Anthologie établie, traduite et préfacée par Jean Portante, éditions Bruno Ducey (juin 2021, 272 p., 22 €)

La première anthologie de la poésie luxembourgeoise publiée en Europe : 22 poètes du Grand-Duché et de sa diaspora. Une poésie qui chante au moins en trois langues : le français, l’allemand et l’anglais. Il fallait une anthologie pour faire découvrir les richesses inattendues de cette Babel européenne et moderne. C’est chose faite ! Avec Lignes de partage, c’est tout un territoire poétique qui se trouve enfin cartographié.

Les 22 auteurs : Ulrike Bail• Serge Basso de March • Guy Helminger • Nico HelmingerEmile Hemmen • Pierre Joris • Anise Koltz • Anna Leader • Carla Lucarelli • Tom Nisse • Jean Portante • Tom Reisen • Léon Rinaldetti • Nathalie Ronvaux • Lambert Schlechter Elise Schmit • André Simoncini • Michèle Thoma • Florent Toniello • Hélène Tyrtoff • Luc van den Bossche • René Welter

 

Estelle Fenzy, Eldorado Lampedusa, éditions « Pourquoi viens-tu si tard ? » (collection Poésie, n° 34, juin 2021)

Avec la traduction en arabe de Rabiha ALNASHI, la traduction en italien d'Angèle PAOLI et Anna TAUZZI, et les photos de Patrick ZACHMANN. À commander aux éditions PVST? : pvst@orange.fr.

Voir dans ce numéro même de Francopolis la note de lecture de Dominique Zinenberg (rubrique Lectures – chroniques).

 

Benjamin Demeslay, Bivouac, poésie, éditions Tituli (juin 2021, 162 p., 17 €)

Bivouac est né d’une confrontation avec l’expérience de Jack London, telle que concentrée dans Martin Eden. Cartographie d’une année 2017 vécue sur le mode de l’exploration, la pratique du trek y rejoint les exercices avec l’enfant, la découverte de la grotte Chauvet, les stations dans les cafés et les friches.

Premier recueil d'une forte puissance intellectuelle assortie d’une grande richesse thématique, il suscite l’enthousiasme par sa modernité. La ponctuation très singulière, où les virgules et les tirets sont le reflet d’un rythme intérieur cohérent, forme les bases d’une architecture magistrale où la sincérité parfois un peu rugueuse traduit un rapport à la réalité en forme de kaléidoscope ou de cube Rubik.

 

Vivre en Poésie, la revue du Club des Poètes, n° 35

Après vingt ans de silence, la revue Vivre en Poésie, créée par  Jean-Pierre Rosnay en 1986, reprend la parole. Son numéro 35 contient 110 pages de poésie, avec au sommaire : de nombreux poètes contemporains, des articles à propos des grandes voix de la poésie de tous les temps et de tous les pays (Robert Desnos, Marina Tsvetaeva, Emily Dickinson, etc.) Des notices à propos de l'actualité poétique, et des illustrations de jeunes artistes amis. La couverture est illustrée par Sacha Reznik (30 premiers exemplaires numérotés avec couverture sérigraphiée, à 25 € ; les suivants, 11 €). Possibilité de venir la chercher ou de la recevoir par la poste : contacter Blaise Rosnay au Club des poètes.

 

Je dis désirS. Une anthologie, éditions PVST (Pourquoi viens-tu si tard ?), partenaires de Jeudi des Mots

« Pour le Printemps des poètes, Jeudi des Mots avait organisé sur sa page facebook une récolte de poèmes sur le thème des désirs – tous les désirs, expressions de la force première, cette dynamique d’où, dans le grand bouillonnement des origines, naquit l’univers – immense explosion de l’ardent désir d’être, de se voir, de sentir sa propre présence, puis d’autres, à l’infini, dans le développement des échanges thermiques et des transformations de l’énergie d’où naquit la vie. Parmi la centaine de propositions reçues, nous en avons retenu 43, que le photographe Jaume Saïs accompagne de ses photos. » Marilyne Bertoncini (fondatrice et animatrice de l’association poétique Jeudi des Mots, avec Patrick Joquel et Franck Berthoux).

Parmi les contributeurs : Marilyne Bertoncini, Huguette Bertrand, Yve Bressande, André Chenet, Gili Haimovich, Carole Mesrobian, Dominique Ottavi, Angèle Paoli, Adeline Raquin, Marc Ross, Jean-Michel Sananès, Dana Shishmanian.

 

Concerto pour marées et silence, revue

Le numéro 14 (mai 2021) vient de paraître, avec des écrits de Daniel ABEL, Claude ALBARÈDE, Roja ALEPH, Max ALHAU, Maria do Sameiro BARROSO, Eva-Maria BERG, Jean-Louis BERNARD, Patrice BLANC, Jacques BONNEFON, Claudine BRAL, Xavier BUFFET, Georges CATHALO, Édith CHAFER, Éric CHASSEFIÈRE, Gérard CLÉRY, Jean-Claude-Albert COIFFARD, Danièle CORRE, Chantal DANJOU, Marie DENIEUIL-HOVANESSIAN, Michel DIAZ, Yériché DJERGAIAN, Michèle DUCLOS, Pierre ESPERBÉ, Bernard FOURNIER, Françoise GEIER, Francis GONNET, Bernard GRASSET, Jennifer GROUSSELAS, Rebecca GRUEL, Nicole HARDOUIN, Denis HEUDRÉ, Catherine JARRETT, Michel LAMART, Martine LE SAULE, Claude LUEZIOR, Hervé MARTIN, Jean-Paul MESTAS, Béatrice PAILLER, Michel PASSELERGUE, Jacqueline PERSINI, Richard ROOS-WEIL, Sylvie Léa SCOTT, Alice SPINDOLA, Mita VOSTOK, des notes de lectures sur Jean-Louis BERNARD, Claudine BERTRAND, Guy CHATY, Chantal DANJOU, Lucienne DESCHAMPS, Alain DUAULT, Sonia ELVIREANU, Pierre ESPERBÉ, Bernard GRASSET, Jean-Noël GUÉNO, Marie GUERRINI, Nicole HARDOUIN, Claude LUEZIOR, Jeanne MAILLET, Jean-Paul MESTAS, Jacques RANCOURT, Lucien WASSELIN, Colette WITTORSKI.

 

La revue Poésie/première, n° 79 (mai 2021)

Dans cette édition de mai ayant pour thème « L’Inspiration », la revue dirigée par Martine Morillon-Carreau nous offre une riche moisson de textes sur la poésie, le poétique, et l’inspiration – ou la respiration – ou enfin l’enfantement qui engendre le poème (comme nous le fait comprendre l’éditorial de Martine, très inspiré lui-même, en embrassant du coup la totalité du numéro). Nous retenons tout particulièrement le très « juste » portrait de Philippe Jaccottet et de ce qu’il convient de désigner comme « poéthique », par Gérard Mottet, et, concernant le même Jaccottet, le décryptage du « parler bas » comme « moyen de sonder l’invisible, le fugace », par Bernard Fournier. Mais comment ne pas citer, comme un résumé de cette vieille problématique, le mot de Gérard Mottet à la fin de son essai Aux sources du poème : « Le poète en cette affaire est-il autre chose que l’assistant d’un poème en train de naître ? » (p. 17).

Par ailleurs, nous lisons avec délices l’entretien avec Anne Mounic, poète, nouvelliste, essayiste, revuiste, peintre, les lectures d’Alain Duault (sur Colette Thomas et André Velter entre autres) et sur Alain Duault (par Martine Morillon-Carreau), l’entretien de Jacqueline Persini avec Patrick Joquel, les poètes réunis dans la section Poésie plurielle (dont Laurent Grison, traduit en allemand par Eva-Maria Berg), les notes de lecture (dont celle d’Anne de Commines sur le grand poète-philosophe roumain Lucian Blaga, Éloge du sommeil, traduit par Jean Poncet, Jacques André éditeur, décembre 2020).

 

La revue Nouveaux Délits numéro 69

Avec une lecture de l’éditorial de présentation du sommaire de Cathy Garcia Canalès et d’un poème d’Anne Barbusse. Pour commander le n° et pour s’abonner : ASSOCIATION NOUVEAUX DÉLITS, Letou – 46330 St CIRQ-LAPOPIE (annonce faite par Christian Saint-Paul, le directeur de Radio Occitania).

 

Eva-Maria BERG & Philippe BARNOUD, Edinburgh, poèmes et photos, éditions Unicité (juin 2021, 68 p., 14 €)

Il est une autre Edinburgh, silencieuse et pourtant bruissant dans l’invisible des chants des révoltés et des marins. C’est l’empreinte envahissante de l’Histoire, toute en reflets de fenêtres et suintements de murailles, ses coupe-gorges attendus et le fourmillement des spectres qu’on aime voir gigoter dans des cimetières fantasques. Là comme dans toute ville, les canons demeurent pointés sur le peuple des rues en contrebas. C’est à ce voyage qu’Eva-Maria Berg et Philippe Barnoud nous convient…

 

Nicolas Waquet, Dans l’ombre inscrit, éditions Unicité, préface de Gérard Bocholier (juin 2021, 112 p., 15 €)

Les Cinq Veillées et les Cinq Nuits de Nicolas Waquet nous conduisent comme des aveugles dans sa forêt d’absence et de torsion. Le poème en majesté et les elfes de la nuit s’adonnent ici à un sabbat silencieux. (…) Avec Nicolas Waquet on ne sait jamais si c’est le miracle ou la lame du couteau qui scintille dans la nuit. - Francis Coffinet.

 

Isabelle Poncet-Rimaud, Dialogues avec le jour, éditions Unicité (juin 2021, 13 €)

L'impensable s'est produit. Le temps, brusquement, s'est arrêté. Le monde a cessé de tourner. Le silence s'est installé. L'homme a cherché l'équilibre, passant de la vie à la mort, de la peur à l’espérance, de la plongée en lui-même à la colère du prisonnier.

Ces textes courts ne sont pas le fruit d'un journal du confinement mais plutôt d'un corps à corps avec le jour dans le sens double du terme.

Dialogues au fil du temps, tentative d'extraire de la gangue des nuits traversées l'espoir d'un jour qui, retrouvant sens et couleur, permette de continuer la marche coûte que coûte. Tentative aussi d'une main tendue vers l'autre, cet inconnu, qui devient maillon révélé et essentiel de la chaîne humaine, tellement humaine.

 

Hélène Revay, La grande vitesse, éditions Unicité (juin 2021, 56 p., 13 €)

Après Poèmes sous-vide et J'emprunte la route qui rend fou l'horizon, ce nouveau recueil d'Hélène Révay est une marche de plus franchie vers l'absolu où la place de l'Autre est interrogée avec vigueur. Peut-on rester seule sur le chemin de la vérité ? Quelle est-elle d'ailleurs cette vérité ? Le silence, qui n'est pas le vide mais un vœu, semble nécessaire à l'âme du poète lucide. Toutefois, nul ne saurait s'en contenter. Le lecteur est invité à résonner avec le poème, comme miroir ou comme écho.

 

Eric Désordre, Le feu au gorille, éditions Unicité (mai 2021, 82 p., 13 €)

« À travers Le feu au gorille, Éric Desordre révèle nos tensions existentielles et ontologiques. Il les incorpore et apprivoise nos combats tels d’ultimes intérieurs. "Un bout de chemin ensemble / Sur cette terre / Écrire, peindre, aimer / Avant de se noyer / Dans la lumière." Il incarne et accomplit de surprenantes explorations, là où règnent nos lois profondes. Ces arrangements avec l’âme sont doués de respirations, de chair ; avec leurs ardeurs, leurs avidités, leurs fatigues et leurs grâces, Éric Desordre alarme nos repos... » - Extrait de la préface d’Anne de Commines.

 

Eric Dubois, Somme du réel implosif, éditions Unicité (mai 2021, 92 p., 13 €)

« On parle toujours de quelque chose sans parfois en dire davantage. Les mots forment la réalité. La charpente du temps soutient le poids des pensées.

Navigue toujours à vue et n'épargne pas les récifs.

Chaque corps obéit au magnétisme des temps.

Le bruit du monde est pour mes oreilles une chanson familière.

La pierre du langage fonde le désir.

Le mot est peut-être une caméra.

L'œil exercé sait avant tout. »

 

Jean-Pierre Lesieur, La ballade du vieux poète, éditions Gros textes / Comme en poésie (mai 2021, 70 p., 10 €). Sur l’auteur, voir sur le site Gros textes.

Il eut fallu tout un livre pour raconter sa vie

qui n’en valait pas la peine

Comme toute vie elle fut d’une banalité de fleur

mise dans un vase pour bien l’interner

Comme toute vie elle était repeinte seulement

pour les grandes occasions.

Il eut fallu tout un livre et il ne savait jamais

par quel bout commencer.

 

Pierre Schroven, Ici, éditions l'Arbre à paroles (Maison de la Poésie d’Amay, Belgique ; mai 2021, 64 p., 10 €)

Le poète nous décrit un endroit où le temps n'avance pas et où l'espace est infini, un lieu où "chaque jour reste à voir" et où "rien n'est / tout advient". Ici, il atteint "un pays d'ailleurs où l'on devient plus que soi".

Ici est son onzième recueil publié aux éditions de l’Arbre à paroles. Parmi les plus récentes publications : Dans ce qui nous danse (2011), Autour d’un corps vivant (2014), Haute voltige d’une présence sans nom (2017).

 

Frédérique Martin, L’imprécatrice, éditions l'Arbre à paroles (mai 2021, 62 p., 10 €)

Dans ce recueil, Frédérique Martin s’oppose à tout ce qui réduit ou menace notre existence. Rompant avec « le bruit de l’époque », elle nous invite à sortir du faux moi et du vivant et accomplir, jour après jour, ce qu’on peut devenir.

 

Luc Vidal, Le maquis thaumaturge, traduit par Eva-Maria Berg, avec les illustrations de JC Kiarkk & Josette Digonnet (Galerie de l’Or du Temps, mai 2021, 25 €)

« La haute sensibilité de la poète Eva-Maria Berg au mythe d’Orphée et d’Eurydice s’est gravée dans son art de traduire ces poèmes. J’ai admiré sa patience à vouloir transposer les textes que je lui ai soumis et offerts... » Extrait de l'avant-lire de Luc Vidal.

 

Laurent Grison, Voltaïques, avec des œuvres plastiques de Chantal Giraud Cauchy. Éditions du Petit Véhicule (Galerie de l’Or du Temps, mai 2021, 25 €).

Laurent GRISON est écrivain, historien de l’art et critique. Ses textes, traduits en plusieurs langues, sont publiés en France et à l'étranger. Il consacre une grande partie de sa vie à la poésie et à l'art. Croisant les formes de création, il travaille régulièrement avec des artistes (peintres, photographes, musiciens, comédiens, danseurs, performeurs...). Passionné par la musique, il pratique aussi les arts plastiques. (extrait de son site).

 

Laurent Grison, Espérance, recueil poétique, avec des œuvres de l'artiste Chantal Giraud Cauchy et du photographe Ferrante FerrantiEditions Ségust, collection Zaïn, 2021 (15 €).

 

Laurent Grison, Cyme, livre d'artiste réalisé avec Ursula Caruel, éditions: les livres pauvres, collection "Ut pictura" de Daniel Leuwers, 2021.

Pour en savoir plus visiter le site de l’auteur (section actualités).

 

Eva-Maria Berg : Im Kreis / Dans le cercle, peintures et collage d’Eva Largo ; Rimbaud, poème en allemand et français, traduit à l´aide de Max Alhau, dessins: Eva Gallizzi, collection: Daniel Leuwers, éditions: les livres pauvres, Tours (avril 2021). Voir sur le site de l’auteure, section actualités.

 

Isabelle Lévesque, En découdre, éditions L’herbe qui tremble (avril 2021, 65 p., 14 €)

C’est de la nuit, comme du blanc de la neige, que viennent les poèmes d’En découdre. Ils chantent l’amour, un don de la vie qu’il faut sans cesse raviver, enflammer, pour que la nuit et le froid, comme la nature au printemps, « empoignent ce qui serait lumière » et en perpétuent l’écho dans les corps amoureux le temps d’une vie.

 

Paul Mathieu, Le labyrinthe du seul. Illustrations de Pierre-Alain Gillet. Éditions Traversées (avril 2021, 79 p. 25 €)

Présentation sur le site Service du Livre Luxembourgeois : « Un labyrinthe pour traverser la nuit : la perspective de s'en sortir n'est pas des plus assurées. Un dédale et quelques textes pour le baliser. Beaucoup de ceux-ci ont été écrits lors de séjours à Berlin ou dans la région de Hambourg. Entre aiguillages qui forcent l'obscurité et stigmates abandonnés aux marges de l'improbable, ces lignes charrient des images sombres ancrées dans un passé douloureux. Reflet d'un temps où l'on marchait sur la tête et d'une époque dans laquelle l'être humain semblait s'être perdu - s'est-il vraiment retrouvé depuis? -, le trajet entend rappeler que, lorsque surgissent des monstres, personne n'admet les avoir conviés, lorsque survient l'innommable, personne n'est jamais coupable. En fin de compte, les impasses et les murs qui jalonnent le parcours ne cèdent que devant une fleur, une rose blanche qui, en des moments de ténèbres, seule, a tenu tête à l'infamie. Un espoir malgré tout! »

Lire la notice de présentation de l’auteur sur le site belge : Objectif-plumes. Lire deux belles chroniques à ce recueil: Philippe Leuckx sur AREAW.BE, et Claude Luezior sur Traversées.

 

Pascale Goëta, Seule, aux confins. Journal poétique en temps de confinement, anthologie de poèmes choisis par, éditions Levant, Montpellier (16 €).

Cette période est-elle celle de la solitude ? La lecture de poèmes, plus dense encore que toute lecture littéraire n’abolit-elle pas ipso-facto le sentiment douloureux d’une solitude vécue comme une déréliction ? Cette sensation de solitude qui nous égare dans les affres de l’esseulement n’est-elle pas démultipliée dans l’étouffement de la multitude ? Sidoine Apollinaire déjà pouvait la définir : « J’appelle solitude maximale une foule, si grande qu’elle soit, d’hommes étrangers à l’art littéraire ». C’est pour braver cette solitude maximale que les éditions Levant et Pascale Goëta nous proposent cette anthologie, pour, selon les mots mêmes de l’éditeur, le poète Michel Eckhard-Elial : « Ré-enchanter le monde par la poésie et la pensée ».

Ce recueil réunit 55 poèmes de 42 poètes, illustrés par les photographies de 6 artistes. Chaque poème enregistré est accessible sur la chaine YouTube de Pascale Goëta.

 

Françoise Coulmin (poèmes), Flora Divina-Touzeil (photos), À Flore et à Cris, éditions Gros textes (avril 2021, 60 p., 12 €).

Eh bien voilà un livre qui tombe à pic en ces temps de confinement où la vie au grand air est devenue l’apanage des pierres, des fleurs, des arbres et des oiseaux. Et quand je dis livre, je ne rends qu’à moitié justice à ce « À FLORE ET À CRIS » de Françoise Coulmin et Flora Divina-Touzeil, auquel on pourra s’accouder comme à l’appui d’une fenêtre ouverte sur un arboretum. Il y a dans cet ouvrage à lire et à voir, à méditer et à s’émerveiller, à s’attrister et à sourire. (Extrait de la préface de Christophe Jubien).

 

Denis Emorine, Vers l’Est ou l’ornière du temps/ verso l’Est o Nel solco del tiempo. Giuliano Ladolfi Editore (avril 2021, 128 p., 12€)

Qui est cet écrivain torturé pour qui l’amour est inséparable de la mort et la mort le prix à payer pour aimer et être aimé ? Qui est celui qui fait de la puissance de ses mots, la pelle creusant son impuissance à être heureux ? (Isabelle Poncet-Rimaud).

Voir la note de lecture de Dominique Zinenberg à la rubrique LECTURES - CHRONIQUES.

 

Mars Ross, Hêtre ou ne pas être ? : photos et poèmes, éditions Pourquoi viens-tu si tard ? (68 p.)

Les arbres vivent en communauté et s'aident à grandir. Nous voudrions leur ressembler mais ils sont plus résistants, plus inventifs que nous. Ils communiquent entre eux sans dévoiler tous leurs secrets. (…) Reprenons la conversation sans s'éloigner de l'arbre car notre destin est lié au sien.

 

Jean-François Cocteau, Les mots ne sont, L’Harmattan (avril 2021, 64 p., 10 €)

Le dépouillement des mots, la transparence des impressions et des sentiments révèlent une fois de plus chez l'auteur, le sens même de l'écriture dans son universalité. Poèmes épurés, presque minimalistes, Jean-François Cocteau nous emmène dans son monde, celui des absences et des silences. Il ne nomme pas, il susurre. Lire entre les mots, se laisser guider par son souffle devient un art d'entendre sa voix intérieure. Ce nouveau recueil nous renvoie aussi à la lumière et à l'humilité présentes dès son premier ouvrage, Présence Verticale.

 

Daniel Faivre, Tessitures des arbres, L’Harmattan (avril 2021, 128 p., 14,50 €)

Les vies humaines glissent sur l'écorce des arbres, la voix des hommes se brise contre leur chair ligneuse. De toute sa hauteur et dans toute sa dureté, l'arbre offre à l'homme le spectacle froid de la permanence. Et lui, fugitif, le regarde, le prie, avant de l'insulter et de disparaître dans son ombre. Poèmes de l'éphémère face à l'intemporel, de la vie qui fuit entre les doigts de chair mais reste prisonnière des racines, qui la retiennent dans leur poigne de bois comme la tourbe du monde.

Voir sur sa page d’auteur, chez le même éditeur, ses ouvrages d’histoire des religions.

 

Gilles Guigues, À couvert de frais ombrages, L’Harmattan (avril 2021, 112 p., 13 €)

Dans une forme de libre poésie, ce recueil de textes vise à rendre justice aux choses qui s'évanouissent dans de fugaces sensations afin d'en éterniser la présence concrète. Il cherche à nouer un rapport à l'expérience singulière, à en traduire une forme de vérité par la résonance sensible qui se propage au travers de l'émotion ressentie face au génie du lieu : nature sauvage, paysage champêtre, eaux dormantes, futaies, criques et autres grèves sableuses. Il en va de même quand il s'agit de parcourir la ville en quête de son cœur battant où se joue l'humaine condition ; lorsque, vestiges remontés des temps anciens, figures mythologiques et œuvres d'art s'inscrivent au présent comme des survivances par lesquelles se révèle l'âme du monde.

Voir sur sa page d’auteur, chez le même éditeur, ses ouvrages d’histoire de la philosophie et des arts.

 

Denis Emorine, Mots déserts, éditions Unicité (avril 2021, 86 p., 13 €).

« Le poète vit et a vécu. Toute l’histoire s’accumule en lui. Une histoire de drames, de douleurs, de tragédies, et aussi d’amours, de regards, de pensées positives, via la "jeune femme brune aux yeux bleus", mère exemplaire qui connaît les ravins du temps.

"Le petit garçon" – le poète – narre d’une voix douce et forte les cordes de ce qui a été et de ce qui est, et même de ce qui sera, dans "le grand pays glacé" et en d’autres pays de souffrance. Dans cette "suite russe", l’émotion poétique n’est pas un dit, ni de l’air tonifiant. C’est le vécu vrai, l’existence en angoisse, le sens des jours qui vont, malgré tout.

J’inventerai une langue / à la syntaxe irisée, annonce Denis. Il tient sa parole, en produisant une langue entre dialogue et réflexion, brève et profonde, qui lance des flashs de mémoire comme un peintre des ombres et de la lumière à la Caravaggio. » (Extrait de la préface de Giovanni Dotoli)

 

Jacqueline Persini et Gérard Mottet, Si seulement l’envol, éditions Unicité (avril 2021, 116 p., 13 €)

Jacqueline Persini et Gérard Mottet renouent ici en beauté avec la joute poétique, traditionnelle et vivifiante. Leur conversation en poèmes, tissée au fil des longues semaines de confinement, est dépassement d’une syidération individuelle et collective et plus encore d’un vertige existentiel. Elle vient nous rappeler qu’un bon poème est toujours un poème à l’écoute. (Extrait de la préface d’Étienne ORSINI)

 

FÉVRIER-MARS 2021

(voir aussi Rattrapages 2020)

 

Poésie/première, numéro 78 (mars 2021, 112 p., 16 €)

Le thème de ce dernier numéro est un essentiel : Le rêve – la poésie. Le sommaire inclut entre autres : un bel éditorial par Martine MORILLON-CARREAU, un dossier EMILIO PRADOS par Jacques ANCET, des articles de Gérard MOTTET, Danièle Corre (Hommage à Jean-Pierre Thuillat), Alain DUAULT, un poème inédit d’Abdellatif LAÂBI, une nouvelle inédite de Martine MORILLON-CARREAU, des poèmes d’Alain DUAULT, Domi BERGOUGNOUX, Jacques BONNEFON, Pierre GODO, Fabien MARQUET,  Béatrice PAILLER, Martine ROUHART, Sandrine TENNERONI, Fanie VINCENT, des chroniques de Gérard MOTTET (sur François MOCAËR), Bernard FOURNIER (sur Béatrice MARCHAL), des notes de lecture (sur Michel Bénard, Claudine Bohi, Eva-Maria Berg, Jamila Cornali, …).

Pour commander / s’abonner : http://www.poesiepremiere.fr/se-procurer-la-revue/

 

Gabrielle Althen, La fête invisible, éditions Gallimard / Blanche (mars 2021, 128 p., 14,50 €).

Il y a dans cette centaine de poèmes en vers et en prose autour de la beauté, de son aura, de son approche, de son mystère, quelque chose qui s'apparente à un feu d'artifice. Le ciel poétique en est comme bouleversé. Y concourent des brassées d'images étonnantes, portées par des rythmes inattendus, et soutenues par une grande maîtrise de la langue et le naturel de son expression. C'est un véritable art poétique qui se déploie ici et nous rappelle que la poésie est bien la manière de rendre accessible, évident, ce qui reste inexprimable.

 

Louise Glück, L’Iris sauvage (traduction Marie Olivier), Nuit de foi et de vertu (traduction Romain Benini), éditions Gallimard / NRF, Du monde entier (mars 2021, 160 p., 17 €).

Depuis la parution de son premier recueil en 1968, Louise Glück n'a eu de cesse de réinventer son art, tout en créant une voix immédiatement reconnaissable, par son mélange de retenue et d'affirmation, son lyrisme visant l'universalité.

Louise Glück compte depuis longtemps parmi les voix majeures de la poésie contemporaine outre-Atlantique. Son œuvre, née de l'expérience et de la voix d'une femme, traverse le féminin tout en lui résistant car la biographie, quand elle affleure dans ses poèmes, ne subsiste que comme trace : l'événement, déjà passé au tamis du langage, laisse place à sa profondeur, à son interprétation, à l'interrogation.

 

Joël Vernet, La nuit n’éteint jamais nos songes, Gallimard / Lettres vives (mars 2021, 72 p., 15 €)

L'Auteur retourne sur son passé pour y chercher la source même de son écriture. (…) Même la nuit la plus sombre ne parviendra pas à éteindre cette lampe que l'Auteur promène depuis ses premiers livres, et qui est la poésie même. Écrits comme un peintre ferait des petits tableaux, ces fragments surgissent comme des instantanés, donnant toute sa place à l'inattendu.

 

Michel Cosem, Un sillon pour l’infini, préface de Gilles Lades, éditions L’Harmattan (Témoignages poétiques, mars 2021, 112 p., 13 €)

Chacun de ces poèmes est un petit univers où brille notre imaginaire lors d'une rencontre, d'une pensée, d'une présence humaine ou végétale, minérale ou historique… C'est le rôle que Michel Cosem assigne à la poésie pour qu'elle donne grâce à la magie de l'écriture couleurs à toutes choses et d'en partager la beauté.

 

Laurence Bovet, À hauteur du trouble, éditions Unicité (mars 2021, 82 p., 13 €)

Avec ce nouveau recueil, Laurence Bouvet tente de saisir et de décliner les arcanes du désir. L'écriture du poème invite au seuil d’une présence charnelle, entre pudeur et audace, entre dévoilement et retenue, dans une tension, un souffle où le corps de la femme ici tout en suavité, en profondeur de l’instant, éclaire jusqu'aux racines de ce dérèglement des sens qu'est le désir. Il faut laisser ces poèmes agir en nous comme une sève lente ou comme une déflagration progressive de ce que nous croyons être quand le désir nous gagne. Dans ces poèmes, l’auteure nous donne à vivre que si tout est langage alors tout est désir.

 

Angèle Paoli, Lauzes, Al Manar éditions (mars 2021, 120 p., 20 €)

Recueil de nouvelles et textes brefs, entre rêve et poésie. « À la fin de chacune des dix-sept petites proses, une lauze, pierre et poème à la fois, déposée comme un point d’appui, un signe qui ouvre le chemin. La pierre, le poème, la petite prose : beauté de ce glissement simple et insolite. (…) Sous les lauzes, les rêves, pourrions-nous dire. Car la résonance de la prose d’Angèle Paoli est celle-là même des rêves. Plus que de lieux réels, il est question en ces pages de paysage mental modelé par la force vibrante de l’imagination. (…) Les lauzes, sous la plume d’Angèle Paoli, deviennent rêveries du temps. Des sortes d’illuminations bousculent la linéarité temporelle, des présences anachroniques se font jour. Tel ce personnage d’Aïta, digne compagne néolithique d’Ötzi qui voit surgir autour d’elle bikinis et scooters d’aujourd’hui. Le voile des apparences se déchire pour laisser place à quelque chose d’insolite. Dans le déroulé du récit, la dissonance est omniprésente. Derrière le visible s’invente l’invisible. Un espace de mystères et de songes se libère pour tous les personnages. » (Extraits de la préface de Marie-Hélène Prouteau). Accompagnement plastique : Guy Paul Chauder.

 

Christophe Bregaint, Passé le point de rupture, éditions Douro (mars 2021, 18 €).

« Cette poésie lyrique déroule le fil effiloché de la passion, le fil cassé de la rupture, cueille les précieuses lumières d’un drame intime, le passage du soleil à la nuit. L’amour fut, les jours le défirent, et cela Christophe Bregaint le narre sans rage ni charge, avec subtilité et sensibilité. (…) Riches en images d’une majesté parlante, les strophes nous saisissent, les phrases nous frappent. Phrases en bribes, cassées elles aussi, lancinantes, jetées sur le papier d’une manière aiguisée à le déchirer. Une écriture forte exprimant au plus près le merveilleux anéanti, l’amour vaincu à mort. Un moment de lecture poignant, d’une beauté cruelle. » (Extrait de la présentation par CÉLINE DEBAYLE).

 

Eric Costan, Le val sans retour, éditions Douro (mars 2021, 16 €)

« C’est une évasion à moi, un ailleurs. La poésie d’Éric Costan oscille parfois entre littérature et philosophie, entre méditation et crucifixion, entre ce qui se sait et ce qui refuse de tomber sous le sens, et pire, sous le bon sens » (Jean-François SAMLONG – Écrivain)

 

Flavia Cosma, Temps de moisson, éditons du Cygne (mars 2021).

Avec leur force poétique-émotionnelle, les poèmes de Flavia Cosma se déplacent entre des états douloureux et des états de plénitudes, entre dévorer et réconcilier, entre les multiples états d’ombres de la vie et la lumière infinie de la mort, dont l’expression ultime demeure l’amour éternel. Avec ce volume Flavia Cosma démontre que la métaphysique et le plan mondain, l’homme et le temps, l’amour et la mort demeurent des préoccupations constantes de sa pensée et de son écriture, donnant maintenant au ses lecteurs une autre métamorphose lyrique de son expérience de vie, liée à un « temps de récolte » métaphorique. - Ophélia Uta Burcea

 

Françoise Coulmin (poèmes) - Flora Divina-Touzeil (photos), À flore et à cris, préface de Christophe Jubien, éditions Gros Textes (mars 2021, 60 p., 12 €).

Un livre « auquel on pourra s’accouder comme à l’appui d’une fenêtre ouverte sur un arboretum. Il y a dans cet ouvrage à lire et à voir, à méditer et à s’émerveiller, à s’attrister et à sourire. » (Extrait de la préface de Christophe Jubien)

Palette étourdissante
aux senteurs d’abîme
en mal de certitudes.

 

Marie-Josée Christien, Éclats d'obscur et de lumière, avec des collages de Ghislaine Lejard, Les Éditions Sauvages (mars 2021)

Dans la veine de Petites notes d’amertume paru en 2014 aux mêmes éditions, Marie-Josée Christien poursuit sa réflexion sous forme de fragments lapidaires et d’aphorismes. Collages en couleur de Ghislaine Lejard.

 

Marie-Josée Christien, Sentinelle, avec des collages de l'auteur, Les Éditions Sauvages (mars 2021)

Nouvelle édition augmentée de l’ouvrage de poésie paru en 2001 (Citadel Road Editions), illustrée par des collages de l’auteur.

 

Jean-Marie Guinebert, La vie neuve, Les cahiers d’Illador (mars 2021, 78 p., 15€)

Jean -Marie Guinebert reconquiert son univers poétique et décrète une vie nouvelle plus que jamais par des séquences brèves, ascétiques, dégraissées de tout vocable superflu. Il cherche à retrouver l’ossature du langage tout en renouant avec son style oratoire comme une imprécation.

Voir la note de lecture de Dominique Zinenberg à la rubrique LECTURES - CHRONIQUES (numéro de mai-juin).

 

Jean Pichet, Le vent reste incompris, Les cahiers d’Illador (mars 2021, 80 p., 12€)

Une promenade au grand air dans une nature crépusculaire et jusqu’aux « angles saillants du réel ». Jean Pichet regarde, constate. Il passe dans la rue, dans les bois, les prés, le jour et la nuit. (…) Nul doute : dans ces vers, le but du vent est le but même de la poésie.

Voir la note de lecture de Dominique Zinenberg à la rubrique LECTURES - CHRONIQUES (numéro de mai-juin).

 

Chantal Robillard, Dentelles des reflets de Venise, poèmes et photos, éditions Astérion (mars 2021, 12 €)

Voir dans ce numéro même la note de lecture de Dominique Zinenberg.

 

Francis Ponge, La Fabrique du pré. Nouvelle édition établie par Andrea Guiducci, Gallimard (février 2021, 144 p., 20 €)

« Je me suis allongé aux côtés des êtres et des choses la plume à la main, et mon écritoire (une page blanche) sur les genoux. J’ai écrit, cela a été publié, j’ai vécu. J’ai écrit. Ils ont vécu, j’ai vécu. »

Voir la note de lecture de Dominique Zinenberg à la rubrique LECTURES - CHRONIQUES (numéro de mai-juin).

 

Isabelle Minière, Mon tour du monde, éditions Rhubarbe (février 2021, 106 p., 10 €)

Avec la cruelle naïveté des comptines, Isabelle Minière dit les tempêtes intimes qui agitent nos existences, mais aussi la douceur des mains, la persistance des voix disparues, arcs-en-ciel fragiles au cœur de l'orage ; et même, d'improbables trouées de soleils rieurs, qui donnent à ce Tour du monde un charme étrange. Celui de la poésie. (photographie de couverture : Bertrand Runtz).

Voir dans ce numéro même la note de lecture de Dominique Zinenberg.

 

Philippe Jaccottet, La Clarté Notre-Dame, éditions Gallimard / Blanche (février-mars 2021, 48 p., 10 €)

À travers ces notes, Philippe Jaccottet peint avec sa propre palette des réflexions d’une grande délicatesse qui touchent à la fugacité de la vie, les lueurs d’espoir ou d’effroi qui la traversent. Promeneur attentif, il saisit la lumière à travers l’ombre, le tintement d’une cloche à travers le silence, faisant la part belle aux paysages et aux sons. L’auteur ne se départit jamais d'une grande douceur pour évoquer ses pensées, tantôt paisibles, tantôt douloureuses, comme un murmure.

Voir dans le numéro de mars-avril la note de lecture de Dana Shishmanian.

 

Philippe Jaccottet, Le dernier livre de Madrigaux, éditions Gallimard / Blanche (février-mars 2021, 46 p., 9 €)

Dans ce recueil d’une trentaine de poèmes, Philippe Jaccottet livre une version moderne des grands textes qui l’ont inspiré. Nous traversons le royaume des ombres sur les traces d’Orphée, d’Ulysse, célébrons les travaux et les saisons, prenons part à des fêtes chargées de mystère. On perçoit en filigrane des références aux traductions de l’auteur (Homère, Ungaretti, Dante) qui viennent flouter le cadre temporel pour donner toute sa nuance de madrigal au recueil, comme un écho à Claudio Monteverdi.

Les Madrigaux apparaissent dans l’œuvre du poète comme le point d’orgue de son art s: sa virtuosité dans l’usage du vers libre, son extrême musicalité, le fil continu du jeu de l’ombre et de la lumière.

Voir dans le numéro de mai-juin la note de lecture de Dana Shishmanian.

 

André Velter, Séduire l'univers ; précédé de À contre-peur, éditions Gallimard / Blanche (mars 2021, 224 p., 25 €).

Le temps de la poésie n'est pas celui des horloges ni de la mesure commune. Aussi l'intitulé de ce livre, en forme d'injonction sidérale, m'a-t-il été offert par un copain taoïste qui trinquait joyeusement un soir de pleine lune à une encablure de l'An mille... Séduire l'univers ! Mais sur le chemin des étoiles et des exoplanètes une pandémie incurablement terrestre est venue assujettir nos destinées, imposant une réplique immédiate, un grand sursaut, une salve de poèmes jetés d'emblée À contre-peur. (A.V.)

 

La collection « Plaquettes » & la revue À l’index : Jean-Claude Tardif – dont nous signalons une présentation par Georges Cathalo, faisant notamment état des collections créées autour de la revue À l’index – nous annonce les dernières parutions :

Hervé Delabarre, En Instance d’Être (février 2021, 38 p., 12 € port compris).

Sur l’auteur : voir dans Les hommes sans épaules.

Roberto San Geroteo, Le Havre de Grâce suivi de Un caillou dans la bouche, avec huit photo-images de Léo Verle (février 2021, 46 p., 12 € port compris).

Sur l’auteur : voir dans Le capital des mots.

Jean-Claude Martin, Au temps du Corona, accompagné de sept dessins de Pierre Rosin (janvier 2021, 43 p., 12 € port compris).

Jean-Claude Bourdet, La peintre le sait-elle, (janvier 2021, 43 p., 12 € port compris).

Commander en écrivant à l’Association «LE LIVRE A DIRE» depuis le site ou à Jean-Claude Tardif.

 

Le désir. Aux couleurs du poème, éditions Bruno Doucey (février 2021, 216 p., 20 €)

Cette anthologie rassemble 88 poètes français et étrangers, contemporains pour la plupart, parmi lesquels : Aram al-Masri, Margaret Atwood, Édith Azam, Jeanne Benameur, Nawel Ben Kraïem, Louis‑Philippe Dalembert, Alain Damasio, Ananda Devi, Nassuf Djailani, Hélène Dorion, Alexis Gloaguen, Imasango, Charles Juliet, Lenore Kandel, Yvon Le Men, Jean Métellus, Sapho, Fabio Scotto, Luis Sepúlveda, Jean-Pierre Siméon, Murielle Szac, Frédéric Jacques Temple, Carmen Yáñez 

 

Yvon Le Men, La baie vitrée, éditions Bruno Doucey (février 2021, 160 p., A16 €)

Le poète est enfermé à son domicile, seul mais relié aux autres, à l’écoute des mauvaises nouvelles du monde et des chants d’oiseau qui l’apaisent. Il lit et écrit. Écoute et observe. Des poèmes naissent de ce quotidien empêché. Les mots de l’écrivain découpent alors des morceaux de ciel pour les oiseaux en cage. Des mots qui ouvrent portes et fenêtres, conjurent l’absence et invitent des hôtes essentiels à sa table de silence. Avec La baie vitrée, le poète a écrit le livre du réenchantement dont nous avons besoin. Jamais la poésie ne lui est apparue si nécessaire.

 

Irène Duboeuf, Un rivage qui embrase le jour, éditions du Cygne (février 2021, 56 p., 10 €)

Entre néant et infini, ces poèmes de l’instant interrogent le pouvoir des mots mais également celui du silence dans un recueil d’ombre et de lumière, où l’écriture est une quête et le poète, un guetteur de feu. «Le poète préfère parfois le silence / de peur que les mots ne brûlent le papier. »

 

Sophie Brassart, Ardentes patiences, éditions du Cygne (février 2021, ̄58 p., 10 €)

Face aux visages multiples de la beauté et de la violence, nous ne pouvons qu’être patients et conquérir l’attente. Car nous avons à faire face c’est-à-dire à nous tourner – non pas vers la mort, mais vers l’entrouvert du monde, nimbé de mystère : là où rien ne se cache ni ne se dévoile, où s’abolit la distance entre le présent et le passé. Comme l’amour agit sur la lumière, faisant vibrer ce qui est regardé, nous avons à porter notre attention brûlante aux sources des sens ; à suivre, dans le foisonnement étincelant de chaque métamorphose, le mouvement de nos présences, leurs suites musicales où chacun se déploie, féminin masculin, infini pluriel. Intensément.

 

Livre-disque : Adeline Doré chante Luc Vidal :Orphée du Fleuve” Chansons poétiques (musiques Yann Lelong), éditions Le petit véhicule (février 2021).

 

Parme Ceriset, Le souffle de l'âme sauvage : Libre comme louve, éditions du Lys bleu (février 2021, 12,30 €).

Rédactrice à La Cause littéraire, son recueil N’oublie jamais la saveur de l’aube y a fait l’objet d’une chronique en 2019. En 2020, sa poésie est mise en lumière au cours de la Quinzaine de la poésie féminine organisée par la plateforme littéraire Plimay et sélectionnée pour l’anthologie internationale Voix de Femmes. « Vous connaissez mon attachement à la liberté, à la Nature, à l’âme sauvage qui palpite en nos veines. C’est un peu tout cela que j’ai voulu retranscrire dans ce petit livre. »

 

Le désir en nous comme un défi au monde, éditions Le Castor Astral (janvier 2021, 424 p., 15 €).

Cette anthologie reflète la vitalité impressionnante de la poésie francophone contemporaine. Quatre générations partagent des textes pour la plupart inédits. La plus jeune a 17 ans, les plus âgés sont nonagénaires. Ils sont ainsi 94 à croiser leurs poèmes sur la thématique du désir, un mot aussi simple que subversif.

 

DÉCEMBRE 2020 - JANVIER-FÉVRIER 2021

 

Prix

Colette Nys-Mazure nous fait pat du communiqué lui annonçant l’attribution du Prix Yves Cosson de Poésie (6 février 2021) :

« Au nom du jury du Prix poésie de l’Académie littéraire de Bretagne et des Pays de la Loire, j’ai la grande joie de vous annoncer que nous vous décernons, à l’unanimité, le Prix Yves Cosson de poésie 2021. 

Depuis 2003, date de création du Prix Yves Cosson de Poésie, voici quelques noms de lauréats. Ils se nomment Roland Halbert, Norbert Lelubre, Gilles Baudry, Serge Wellens, Jean-François Dubois, Gérard Legouic, Yves Leclair, Yvon Le Men (dernier lauréat du prix Goncourt de Poésie), Christian Bulting, Pierre Tanguy, Georges Drano, Jean-Pierre Boulic, Jean-Claude-Albert Coiffard et Arlette Chaumorcel, Bruno Doucey, Cécile Guivarch, Luce Guilbaud, Jean Lavoué et Paol Keineg.

Nous saluons une oeuvre poétique confirmée, attentive au vivant, qui a contribué au rayonnement de la francophonie, tout en honorant ses liens avec nos régions.

Le Prix sera remis le 20 mai prochain au Conseil départemental à Nantes. »

*

L’association LES AMIS DE LOUIS GUILLAUME annonce qu’au cours de sa réunion du 1er février 2021, le jury a décerné le Prix du Poème en Prose Louis Guillaume à : Frédéric TISON pour La Table d’attente (Éditions Librairie-Galerie Racine, 2019), et par 5 voix contre 4 à Fabienne SWIATLY pour Elles sont au service (Éditions Bruno Doucey).

 

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Recueils

Dominique Zinenberg, Sans nom le ciel (éditions Unicité, février 2021, 102 p., 13 €)

Un livre de poèmes accompagnés de peintures acryliques et collages de Pierre Zinenberg, dédié aux « frères migrants », avec une belle citation en guise de présentation : « Frères migrants, qui le monde vivez, qui le vivez, qui le vivez bien avant nous, frère de nulle part, ô frères déchus, déshabillés, retenus et détenus partout, les poètes déclarent en votre nom que le vouloir humain contre les forces brutes se nourrira des infimes impulsions. Que l’effort est en chacun dans l’ordinaire du quotidien. Que le combat de chacun est le combat de tous. Que le bonheur de tous clignote dans l’effort et la grâce de chacun, jusqu’à nous dessiner un monde où ce qui verse et se déverse par-dessus les frontières se transforme là même, de part et d’autre des murs et de toutes les barrières, en cent fois cent fois cent millions de lucioles ! - une seule pour maintenir l’espoir à portée de tous, les autres pour garantir l’ampleur de cette beauté contre les forces contraires. » (Patrick Chamoiseau, Frères migrants, Seuil 2017).

 

Anne-Emmanuelle Fournier, La part d’errance (éditions Unicité, février 2021, 78 p., 13 €)

Dès les premiers mots, dès les premiers vers, Anne-Emmanuelle Fournier frappe au cœur et place le lecteur comme tout homme face à sa condition d'être pour la mort. La lucidité et la grâce sont ses encres mêlées. Un frisson parcourt notre épine dorsale tendue entre ciel et terre et l'on sait alors que l'auteure ne se déplace pas dans le champ de l'écriture pour ne rien dire, encore moins pour séduire. Nul ne peut se dérober à la finitude. Mais pour le poète éclairé, comme ici l'auteure, le lien et le lieu existent par-delà la mort, plus loin que soi et l'autre, homme ou animal, en résonance avec l'univers. L'écriture en conscience s'apparente à une quête d'absolu, de vérité voire de chemin initiatique. 

 

Étienne Orsini, Débusquer les soleils (Le Nouvel Athanor, février 2021, 95 p., 16 €)

Combien de larmes / Se fracassent / Avant de toucher terre / Ou le cœur d'un autre…

Étienne Orsini, depuis la parution de son premier recueil de poèmes à l'âge de 36 ans, poursuit un cheminement poétique oscillant entre flânerie et exploration. Photographe quand il écrit, poète quand il photographie, il a mis en résonance poésie et images dans plusieurs de ses livres. Depuis 2014, il est en charge de la programmation de L'Espace Andrée Chedid à Issy-les-Moulineaux. Il a créé dans ce cadre en 2017 un Salon du livre de haïku et anime régulièrement des ateliers d'écriture.

 

Mattia Scarpulla, Sophie-Anne Landry, …, Épidermes (éditions Tête première, février 2021, 290 p., 17,99 €)

Quatorze textes, quatorze écrivain.e.s qui explorent, par leur voix poétique ou narrée, différentes formes de manipulations du corps. Que les mutations soient contraintes, quotidiennes ou accidentelles, localisées ou absolues, tendres ou violentes, elles n'épargnent personne. Du réalisme à l'onirique, de l'intime au fictif, Épidermes met en scène des existences traversées de rencontres, de luttes et de transformations. Une constante demeure : le besoin criant de se sentir vivant.e.

 

Jean-Claude Xuereb, Avant que s’efface l’ineffable, éditions Rougerie (janvier 2021)

Étreindre, comme on serre dans ses bras l’être aimé, le corps entier de l’amour dans les mots du poème, en saisir, à travers les battements de deux cœurs accordés, la chair inépuisable, telle est la quête jamais satisfaite, poursuivie bien qu’inatteignable, mais toujours chevillée à l’âme, du poème total.

Sur le seuil, les marches ont usé le brillant écarlate de leur couleur sous les pas impatients de celui qui se voulait chaque fois porteur du souffle capable de transfigurer les parois incendiées de l’enfer en séjour de parhélie pour le couple apparié du désir et du verbe, à travers le hasard d’une rencontre.

 

Gilles Baudry, Il a neigé tant de silence, éditions Rougerie (janvier 2021)

Sans autre signe, sans nul autre prologue
que la nuit, sertir l’espoir
du monde dans l’amande du poème.
Mais en cet enclos si précaire,
qui saurait lire en filigrane l’éternel ?
Quelle lumière filtre et graine
dans l’inflexion d’une voix si ténue ?
Langes ou linceul, naissance ou deuil,
commet traduire ce que les mots recèlent ?
Il a neigé tant de silence
sur la page, que ce qui fut jadis écrit
porte le sceau des sans-visage.

 

Christophe Forgeot, Pleine ruine (éditions Unicité, janvier 2021, 134 p., 14 €)

… Ces ruines, il faut les lire comme notre conditionnement dans la diversité. Il y a toutes sortes de ruines comme autant de personnes en proie à la nature de leur psychisme.

Mais, ici, c’est le style qui importe. L’auteur s’éloigne de tout lyrisme pour revenir par la poésie à ce qui reste d’essentiel. On pourrait y déceler l’essence d’une poésie matérialiste au sens philosophique du terme. En ce sens, ce recueil sort des sentiers battus et nous invite à nous interroger sur ce que nous pensons être ou croyons être. Ces ruines résonnent en nous par la force des mots à froid et nous confèrent finalement la liberté de les interpréter.

 

Sabine Péglion, Dans le vent de l’archipel (éditions l’Ail des ours, janvier 2021, 64 p., 6 €)

« Une belle présentation pour des poèmes tout en rythme et délicatesse et cette attention à l'autre et au monde qui ne se dément jamais chez l'auteure.

"Ce ne sont plus les voiles blanches/ que l'on guette/ce sont les radeaux d'infortune/ de ceux que l'on rejette", et encore : "Convertir le silence/ les écueils/les défaites/ en un espace lumineux// Hisser la grande voile/et s'en aller avec eux".

J'aimerais citer bien des poèmes, mais le mieux encore est que vous alliez à la rencontre de ce livre, comme l'auteure et son éditeur vont à nous, avec une belle simplicité, merci à eux. »

(extrait du commentaire de Dominique Sierra sur Facebook, 30 janvier 2020).

 

Pascal Boulanger, L’intime dense (éditions du Cygne, janvier 2021, 50 p., 10 €)

Les poèmes de ce recueil, qui sont aussi une lecture et un hommage à Hölderlin, offrent une trouée au sein de la nuit du monde, ils révèlent le surgissement épiphanique d’un hors-temps où la beauté et l’amour des choses ne sont jamais plus présents que lorsqu’ils semblent s’éloigner. Et s’ils demeurent dans la rétention du secret, c’est pour mieux abriter la préexistence et l’évidence d’un jaillissement.

 

Thor STEFANSSON, Panorama de la poésie islandaise. 36 auteurs contemporains. Traduction : Thor STEFANSSON et Nicole Barrière (éditions du Cygne, collection Poésie du monde, janvier 2021, 162 p., 16 €)

Sur cette île de contrastes, d’eau, de glace, de lave et de feu, les éléments s’entrechoquent, occupent l’espace, les poètes d’Islande nous éclairent sur la nature véhémente mais aussi sur leurs vies qui s’y ancrent, migrent et reviennent.

Chants de la nature, questions existentielles, cette nouvelle anthologie des poètes islandais contemporains est une traversée et un voyage qui nous éprouvent, et nous instruisent des origines de la poésie mythique, épique ou sacrée dans un langage très contemporain.

 

Anny Pelouze, L’éclat du temps (éditions Unicité, décembre 2020, 114 p., 15 €)

« (…) Les dessins d’Anny Pelouze accompagnent ses poèmes. En nuances de noirs et de gris, ils semblent appeler à une légèreté du temps qui passe. Si certains paraissent complexes dans la forme, ce n’est qu’une façade car ils vont droit au cœur tant par leur simplicité parfois que par leur complexité justement qui nous laissent libres de les interpréter par ce qui vit en nous. »

En surface : alternance

plus au profond : une division mal vécue

blessure fine d’où sourd un chagrin qui

s’assoupit et se réveille

et au centre, lorsque j’y parviens,

une confiance paisible et forte

en la suite du chemin

 

 

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Revues

 

Poésie/première, numéro 77.

CONNIVENCES - Dossier : Édouard Dujardin. Gaspard Hons, Marina Tsvetaïeva, Perrine le Querrec, Albane Gellé, Vénus Khoury-Ghata, Lionel Ray, Juliette Mouquet, Jean Follain.

 

Découvrir : Les poètes, sur Radiooccitania.

Éditorial de Christian Saint-Paul (27 janvier 2021) :

« Les pouvoirs du poème opèrent, sollicités sans relâche en cette obscure période.

Sans eux, je pourrais être enseveli dans le vide sans fond de l’absence de celle et de ceux qui ont arrêté leur course, ruinés par la maladie ou/et le virus chinois.

(…) Le poème se lit et s’écoute. Dans l’écoute du poème, la voix est primordiale.

Jean-Pierre Siméon le souligne dans La conquête dans l’obscur de Charles Juliet et de Jean-Pierre Siméon (éd. Jean-Michel Place, 2003) : "La voix est un témoin véridique de l’être du dedans, une manière de quintessence de la substance interne. La voix trahit - traduit - plus que le sentiment, elle renseigne sur le grain de l’âme, si l’on veut bien nommer ainsi, par commodité, la texture de l’être intérieur." En prêtant ma voix au poème d’autrui, j’en oriente le sens, ne pouvant refouler ma propre sensibilité. »

 

Découvrir : La Revue des Archers. sous le signe de l'effervescence ...

« …Ce numéro est riche en effractions de toute sorte, en textes qui, à même la sidération vécue en 2020, étirent de vrais regards sur notre monde contemporain et ses péripéties. Ainsi en est-il des remarquables Voyages autour de nos chambres d'Olivier Boura, des Cut up Poem d'Emmanuelle Sarrouy plein de rythmes, des Drôles de types d'Yves Artufel, de la subtile et taquine Signora Metafisica d'André Ughetto, des variations d'été sur notes de saxo de Martine Gärtner, de la poignante chronique à l'hôpital, Si près, le vide, d'Isaline Dutru, des poèmes "face tendue vers le ciel" de Nicolas Jaen, des verlainiennes haltes "pour si peu" de Marc-Paul Poncet et encore...Au total, 35 écrivains, 2 photographes, 1 peintre qui donnent de leur encre contre la "dégringolade programmée", pointée par Nicole Esterolle dans ses éditos de la Gazette.

Car oui, ce numéro de la revue des Archers, paru dans un temps si particulier, promis aux livres d'Histoire (s'il en naît encore demain) fera date. Il raconte des scènes de confinement, des pas de côté, des cris, et des défis, et toujours et encore des élans du cœur, des drôleries, de la vie, quoi...

Des voix qui tirent leur révérence, comme celle de Bruno Rombi, à celles qui surgissent, comme avec Marjolaine Heeg, on retrouve la revue des Archers, solidement arrimée au théâtre Toursky à Marseille, et qui garde ses façons de vivre, de protester, d'émouvoir, de surprendre: sans hiérarchie d'auteurs, mêlant les coups de gueule, la gourmandise de mots à découvert, la générosité qui n'oublie pas ceux qui ne peuvent plus parler, la pudeur du cœur "en temps de détresse" et l'exigence multiforme de l'acte littéraire. » (Anne Lofoten)

 

***

Ils nous ont quittés…

 

En son numéro du 20 janvier, la revue Décharge rend hommage, sous la plume de Claude Vercey, à Jean-Pierre Thuillat, poète, médiéviste, créateur et animateur, depuis 38 ans, de la revue Friches. Cahiers de Poésie Verte, disparu le 16 janvier. 

C’est Claude Vercey également, que nous remercions, qui nous fait connaître, dans sa lettre d’information, l’hommage rendu à Jean-Pierre Thuillat par Jean-Pierre Siméon : « Thuillat était discret, probe, obstiné, de ceux qui par conviction foncière, désintéressés, maintiennent la poésie vivante et à hauteur d’homme. J’éprouve pour ma part admiration et gratitude pour ces mainteneurs du feu poétique qui ne cherchent pas le salut des trompettes et suivent leur chemin, intègre. "Un homme juste et juste un homme", comme disait Claudel. »

Nous saluons aussi l’hommage vibrant, avec une analyse de l’œuvre et un choix de textes inédits, signé par Alain Freixe dans le numéro de janvier-février de la revue en ligne Recours au poème.

*

La fondatrice du site Atelier Bernard NoëlNicole Burle-Martellotto, nous a appris le décès à 46 ans du poète Cédric Demangeot, créateur des éditions Fissile et de la revue Moriturus, par ailleurs dramaturge et traducteur de l’espagnol (annonce faite le 29 janvier par Victor De Sepausy sur le site des actualités du livre).

«Pour écrire, il faut être capable de mourir de son vivant. Par un mouvement irréfléchi d’arrachement vital à la vie. Comme le geste irrécupérable et désespéré d’un qui préfère ne pas crever asphyxié par le monde — ou tomber connement sous ses balles», écrivait-il dans la préface des Sonnets de la mort de Bernard Noël, 2012. 

Un portrait exceptionnel lui dédie l’écrivain Christophe Claro sur son blog :

« Poésie sans concession, qui prend en charge la scission du moi, son déséquilibre, son incessante tauromachie avec le langage, poésie affranchie des tâtonnements formels, suffisamment fluide pour investir la prose, la maxime décalée, le vers brisé. Poésie en dialogue frontal avec la mort, en résonance profonde avec les "suppôts et suppliciations" d'Artaud, poésie des heurts et ruptures sonores, capable aussi bien du limpide, de l'écorché que du ramdam des organes… » (Cédric Demangeot : la plus forte impression, 29 janvier).

Enfin, hommage lui est rendu, avec un choix de textes, par Carole Mesrobian dans le numéro de janvier-février de Recours au poème, d’où nous citons :

« Écrire est donc, pour finir, ou pour ne pas en finir, une expérience de la dislocation. Dislocation du corps le plus intime – au cœur de ce qui fait du monde une guerre.

Écrire est une famine – une faillite intérieure et politique – une peur quotidienne de la peste partout – et l’impossible-à-vivre des derniers hommes rampant debout d’une terre occupée, démembrée par ses massacreurs.

Écrire est une palestine. »

Cédric DemangeotLe poudroiement des conclusions, L’Atelier contemporain, 2020.

*

Le poète André Chenet nous a appris sur Facebook le décès d’un grand inconnu de la poésie contemporaine, Pascal Brun, à qui André avait consacré en janvier 2007 un portrait et un choix de poème sur Danger Poésie : Traîne-Soleil. Nous citons :

« Pascal BRUN, né en 1955 à Lille, vit dans la bonne ville de La Rochelle. Ne possède plus aucune biographie significative puisqu’il s’est retiré depuis belle lurette du jeu social. Seuls des poèmes rescapés d’un vertigineux et lucide sacrifice subsistent, sauvés par de vieux et fidèles amis. Écrit-il toujours ? quelques bribes nous parviennent par voies postales ou par SMS ! assez rarement. Il a tiré sa révérence pour laisser place au ruissellement perpétuel du monde. »

Voici également deux extraits des textes publiés sur ce blog (dans l’attente d’un futur recueil qui le ferait connaître, grâce à l’admiration et l’amitié fidèle d’André Chenet) :

demain je ne serai plus

sur cette feuille

mais ailleurs perdu retrouvé

trouvant cherchant trouvant encore

dans la solitude du grain de sable

dans le moindre geste esquissé

dans la dent des amours

dans le crâne des oiseaux

dans la laisse du chien

ailleurs perdu retrouvé et perdu encore.

j’ai appris à briser mes liens, mes chaînes. Ceux-là même que j’avais fixés autour de mon esprit. La lumière n’est pas près de s’éteindre. Un feu nouveau couve, sans jeux de miroirs, sans jeux de mots. La lumière reprend sa source – en silence.

 

 

RATTRAPAGES 2020

 

Danièle Corre, Le fil et la trame suivi de Par quels secrets passages, éditions Aspect, octobre 2020 (110 pages, 17 €)

Voir la chronique de Murielle Compère-Demarcy dans La cause littéraire (10 décembre 2020).

 

Rio di Maria, Éblouissements d’exil. Poèmes & dessins, éditions L’Arbre à paroles, octobre 2020, 17 €

Rio Di Maria travailla avec constance et joie, les derniers mois de sa vie, à cette nouvelle édition revue et augmentée de ce livre qui comptait tant pour lui avec de textes inédits et des dessins de sa création. Éblouissements d’exil était en effet le livre qu’il chérissait le plus, comme une saveur de la Sicile natale qu’il avait dû quitter, lui devenu voyageur au Nord de l’Europe. Notre grand regret sera de ne pas avoir pu sortir ce livre de son vivant. Qu’il circule à présent, grâce à ses lectrices et ses lecteurs. Rio nous a quittés le 23 mars 2020.

 

Guy Allix, Vassal du poème, éditions Sauvages, octobre 2020 (124 p., 12 €)

Voir la présentation du livre sur le site de l’auteur où on peut également le commander : "Cet essai regroupe des articles théoriques de Guy Allix sur la poésie. Certains ont été publiés en revues (dont Les Cahiers du Sens), d’autres sont récents et inédits. Ils forment un ensemble cohérent à préserver de l’oubli, comme une trace nécessaire pour interroger la poétique, sur des thèmes chers à l’auteur (l’humilité, l’incertitude, l’émotion, le bonheur, l’errance, le lieu, internet, la poésie pour enfants, Jean Follain, Guillevic…) qui esquissent une sorte d’éthique de la poésie que nous nommerons ici poéthique." (communiqué des Éditions Sauvages).

 

Michel-Xavier Fressart, Émerveiller les jours, avec des collages de Ghislaine Lejard, édition L’enfance des arbres, septembre 2020, 63 p., 15 €.

Bien souvent
 
ils passent inattendus
dans le fracas du temps
 
au grand large des rêves
 
ces instants
d'absolu

 

Bernard Fournier, Vigiles des villages, Cahiers de poésie verte (septembre 2020, 12 €). Prix Troubadours/Trobadors 2020.

Voir dans le numéro de mars-avril 2021 la note de lecture de Dominique Zinenberg.

 

Oser encore. Hommage à Andrée Chedid pour le centenaire de sa naissance, édition érès (collection Po&psy princeps, juin 2020, 72 p., 12 €)

Ce livre, écho à une œuvre témoignant sur six décennies d’une forme de bravoure singulière et si actuelle, montre, s’il en était besoin, que le courage d’Andrée Chedid continue d’irriguer les terres de la poésie d’aujourd’hui. (extrait du préambule).

Contributeurs : Salah Al Hamdani – Jacques Ancet – Adeline Baldacchino – Linda Maria Baros – Alain Batis – Jeanine BaudeZéno Bianu – Claudine Bohi – Maïa Brami – Jean-Marc Chanel – Guy Chaty – Sylvestre Clancier – Marc Delouze – Bruno Doucey – Danièle Faugeras – Albane Gellé – Cécile A. Holdban – Vénus Khoury-Gatha – Abdellatif Laâbi – Isabelle Lagny – Monique Leroux Serres – Étienne Orsini  – Bojenna Orszulak – Lydia Padellec – Jacqueline Persini – Judy Pfau – Jean-Pierre Siméon – Frédéric Tison – Matthias VincenotYekta.

 

 

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